Les eaux du lac se sont déversées en cascade par-dessus le barrage. C.C-E
La réserve naturelle régionale d’Errota Handia a également
souffert des événements climatiques des 3 et 4 mai derniers,
c’est ce qui ressort d’un rapport rédigé par
Tangi le Moal, chargé de mission au Conservatoire Régional
des Espaces Naturels d’Aquitaine (CREN). Cet état des lieux
doit permettre d’évaluer le coût des travaux de réfection à engager
pour restaurer ce site d’intérêt écologique majeur
en Pays Basque et en Aquitaine, à ce jour la seule réserve
Naturelle Régionale, qui sert d’observatoire privilégié des évolutions
du patrimoine naturel, permet le maintien d’une importante réserve
d’eau, assure la rétention des crues et l’épuration
des eaux au sein de l’étang avant leur déversement
en aval vers l’Uhabia.
Les deux épisodes orageux particulièrement violents (jamais
vus de mémoire d’homme à Arcangues), suivis de crues
très importantes (jusqu’à trois mètres au-dessus
du ruisseau exutoire et près d’un mètre au-dessus de
la digue qui retient le lac), ont causé d’importants dommages.
De nombreuses pierres de la partie supérieure du mur de soutien
ont été déchaussées, le dessus de la digue érodé,
les brèches et fuites sont à inventorier et un surcreusement
a été causé par les cascades tombant de la digue,
ménageant des vasques qui risquent à terme de déchausser
les pierres à la base du mur. Un réseau très dense
de racines des arbres de la haie, qui vont chercher l’eau dans l’étang à travers
la digue en la fragilisant, a été mis à jour. Des
pierres de soutien au niveau du déversoir ont été arrachées.
La partie supérieure d’une des voûtes des vestiges du
moulin a été détruite, fragilisant le « toit » et
des pierres de soutien du moulin ont été arrachées.
Des clôtures périphériques ont été renversées
par la masse d’eau. Des embâcles dans 3 à 4 secteurs
dans le ruisseau traversant l’aulnaie, en amont de l’étang,
sont susceptibles de gêner le cours d’eau, de constituer un
bouchon et d’être charriées à la prochaine crue.
Enfin, des dégâts matériels se sont également
produits chez Jean-François Terrasse, le propriétaire, dont
la maison qui se dresse au pied du barrage reste heureusement solidement
debout.
Plusieurs opérations de restauration plus ou moins lourdes devront
donc être mises en œuvre afin de garantir la spécificité écologique
du site, la pérennité de la gestion conservatoire du patrimoine
naturel et de la ressource en eau, et enfin d’apporter les garanties
de sécurité pour les équipements et habitations situés
en aval du site.
Cathy Constant-Elissagaray
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 14 juin 2007 : "De gros dégâts"