Tangi
le Moal cherche des tritons à montrer aux visiteurs très
motivés. C.C-E
Dans le cadre de l’opération Fréquence Grenouille,
près de vingt personnes de tous âges se sont retrouvées à la
réserve naturelle régionale d’Errota Handia à Arcangues
ce jeudi matin 17 avril, très motivées malgré la pluie
fine qui tombait en petites averses entrecoupées d’éclaircies.
Tangi le Moal, responsable du Conservatoire Régional des Espaces
Naturels (CREN) d’Aquitaine, et chargé à ce titre de
la gestion du site aux côtés de son propriétaire, Jean-François
Terrasse, explique les enjeux de la préservation de zones humides
comme celle-ci pour la sauvegarde des espèces animales et végétales,
et tout particulièrement celles qui dépendent étroitement
de l’eau dans leur cycle vital : 
« Les batraciens, à mi-chemin
entre les animaux aquatiques et les animaux terrestres comme les humains,
pondent dans l’eau. A l’éclosion, les têtards
y restent jusqu’à leur transformation en grenouilles qui vivent
sur les berges boisées de la mare, à l’abri du soleil
et rarement très loin de l’eau. » En traversant une
prairie pâturée par des chevaux, Jean-François Terrasse évoque
le danger de certaines molécules chimiques utilisées dans
la prophylaxie du bétail : « Un excès de protection
peut nuire ! » avertit-il. En effet, les vermifuges dispensés
aux bovins, ovins et équins peuvent se retrouver encore actifs dans
les excréments et détruire ainsi une part de la faune des
espaces naturels. Constatant l’accroissement de la turbidité de
l’eau du lac de retenue à chaque pluie, il l’analyse
ainsi : « Le lac récolte toutes les eaux du bassin versant,
chaque précipitation érode un peu plus la terre qui vient
s’y accumuler et le comble progressivement, de même que l’on
voit la frange côtière maritime à l’embouchure
des fleuves se teinter de boue : les pratiques agricoles actuelles induisent
une très forte érosion des sols, nocive à court terme
pour la flore et la faune aquatique, et à long terme pour la fertilité de
la région… » Depuis trente ans qu’il inventorie
la réserve, il constate chaque année la disparition ou la
raréfaction d’espèces animales, Errota Handia sert
ainsi d’indicateur sur la santé de notre région en
terme de biodiversité.
Cathy Constant-Elissagaray
Pour aller plus loin : Les traitements antiparasitaires en espaces naturels (Revue du Conservatoire du Littoral n° 46 Mai 2002)
Des vautours shootés aux anti-inflammatoires ; Avec la mort des vautours, la crise sanitaire plane sur l'Inde (Libération, 26/07/04 par Pierre PRAKASH)