Alain Rolland tient un cheval équipé du Gymer dont ce dresseur
est l'inventeur. C.C-E
"
Depuis des années que j'exerce, j'ai vu passer beaucoup de chevaux
et j'ai remarqué que, fréquemment, ceux qui auraient dû être
les meilleurs, mais étaient aussi les plus sensibles, avaient mal
supporté leur dressage et en avaient gardé des séquelles,
de mauvais mouvements, de mauvais comportements " explique Alain Rolland,
dresseur de chevaux à La Pampa où certains demeurent en pension. " Un
cheval sauvage a deux positions de tête : baissée, pour brouter,
lorsqu'il se sent en sécurité, et redressée, pour
la fuite, pendant laquelle il est capable, tout en galopant, de regarder
en arrière avec ses gros yeux globuleux qui ont une vision à 180°.
Tout l'art du dresseur réside dans le fait de faire accepter à cet
animal craintif l'autorité et la charge d'un humain sur son dos.
Il doit apprendre à baisser la tête - donc ne pas avoir peur
ou gérer son stress - et obéir à son cavalier " indique-t-il
en montrant l'instrument d'aide au dressage qu'il a inventé (huit
ans de recherche, de l'idée au brevet !) pour inciter le poulain à acquérir
progressivement le bon port de tête sans coercition ni crainte, de
lui-même, par simple acceptation. 
Cet accessoire, qui se fixe sur
le dos à la place de la selle et qui est relié au mord et
aux rênes, permet également de rectifier la position de chevaux
qui ont acquis des défauts. " Gilles Pons, cavalier international
de la Côte Basque, a testé le Gymer depuis le début
et ne peut plus s'en passer, c'est une bonne référence " dit-il
en précisant qu'il a constitué la société Equinove
avec Valérie, son épouse, qui travaille dans la sellerie,
pour assembler dans un atelier à La Pampa le Gymer, dont les pièces
de métal, cuir et plastique sont réalisées par plusieurs
entreprises du Pays basque et du Béarn.
"
J'ai d'autres inventions en tête, qui seront plus rapides à réaliser,
maintenant que je connais les démarches nécessaires et les
bons interlocuteurs pour m'assister " annonce-t-il déjà.
Mais il travaille aussi depuis 2006 à un autre projet qui lui tient à cœur
: il termine l'aménagement d'un lieu de réception à La
Pampa, constitué d'une salle, d'un bar, d'un petit salon, d'une
terrasse et d'un abri méchoui, avec mise à disposition d'une
cuisine et accès handicapés, qui sera opérationnel
en juin 2009. Enfin, il a constitué une association, le Polo Club
Biarritz Pays basque, avec une dizaine de membres, pour faire renaître
ce sport équestre qui ne se pratiquait plus à Biarritz depuis
les années 70 environ. " Nous avons acquis des maillets de
bois, des petits ballons de cuir de hand-ball à la place de la balle
en résine, dressé nous-mêmes nos chevaux, qui doivent être
très placides pour supporter les mouvements du maillet et surtout
les chocs, car c'est un sport de contact " décrit Alain Rolland
en se réjouissant d'avoir battu l'équipe de Toulouse lors
de leur premier tournoi organisé en août dernier à Sames,
sur le terrain mis à leur disposition par les Haras nationaux.
Cathy Constant-Elissagaray