Jean-Robert Dufau a son franc-parler : " Les jeunes
sont la richesse d'une région, ils doivent pouvoir y trouver
du travail et y demeurer. " Très
attaché au Pays Basque, il travaille " au sud de l'Adour " de
Bayonne à Hendaye pour une clientèle essentiellement de particuliers.
Dans son bureau trône une petite reproduction du bouclier de Brennus
et tout un pan de mur est décoré de superbes affiches de
mascarades de la Soule. "J'ai longtemps été actif à la
section danse de la Biez Bat, et en tant que parent d'élèves
de l'Ikastola d'Arcangues. "
A la tête d'une petite entreprise de chauffage-sanitaire, il retrouve
chaque matin dès 7h30 ses 4 salariés à l'atelier autour
d'un café convivial avant de répartir le travail. " Nous
avons le même état d'esprit, étant tous issus de Cantau.
Mon équipe est constituée d'hommes de confiance très
autonomes, équipés chacun d'une voiture comportant tout le
matériel et les fournitures nécessaires. Je leur confie les
clés du client qui parfois les connaît de longue date. " Le
plus jeune a 31 ans, le neveu a été intégré dès
l'âge de 17 ans, les autres avaient déjà une petite
expérience préalable : " Si je forme quelqu'un, c'est
pour le garder, et pour lui apprendre à être bon. " Ils
travaillent 42 heures par semaine, et lorsqu'un chantier doit être
terminé -" on ne peut pas laisser un client sans eau chaude
ni chauffage ! "-, les horaires s'allongent encore plus. " Ce
que veulent les salariés, ce n'est pas travailler moins, mais gagner
plus. "
Il s'intéresse aux nouvelles technologies, mais avec circonspection.
L'énergie solaire par exemple est d'un coût encore relativement élevé,
les clients qui y ont recours font preuve plutôt d'une démarche écologiste.
Privilégiant la qualité, il utilise le plus souvent les techniques
traditionnelles, bien éprouvées et fiables.
Parcours
En tant que fils d'un contremaître maçon d'Arcangues, il paraissait
naturel à Jean-Robert Dufau d'exercer lui aussi un métier
manuel. A l'époque, c'était un secteur prisé, et le
lycée Cantau d'Anglet sélectionnait sur dossier les candidatures.
Ceux qui étaient refusés entraient directement en apprentissage. " C'est
important de faire des études, cela donne une tête bien faite ",
commente-t-il. Son CAP de chauffage-sanitaire en poche, il trouve un travail à Biarritz,
puis change d'entreprise. Il y épouse la fille du patron et s'installe à son
compte à Arcangues. Puis il fait construire sa maison à Bassussarry
dont le sous-sol lui sert d'atelier pendant 25 ans. Enfin, il y a 3 ans,
il profite d'une opportunité : il lit dans le bulletin municipal
qu'une zone artisanale est en projet et il se porte candidat pour y construire
un local pour son entreprise qu'il occupe maintenant aux barthes d'Urdains.
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le samedi 14 février 2006 : "Un entrepreneur d'ici"