(article initial)
Bâtir
de belles maisons de Bassussarry jusqu’à Saint Jean de
Luz, voilà qui semble être un créneau porteur que
Bernard Unhassobiscay occupe depuis quelque 20 ans dans le secteur
de la charpente – menuiserie - agencement, sans aucun creux d’activité ni
crainte du lendemain. Le bouche à oreille fonctionne si bien
qu’il ne recourt pas à la publicité (mis à part
sur les bulletins associatifs de la Biez Bat, d’Emak Hor et du
rugby) et ne dispose d’aucune signalétique pour indiquer
l’emplacement de son entreprise. Mieux encore, il n’a eu à déplorer
en 20 ans que deux défauts de paiement de la part de ses clients.
Des locaux spacieux
D’abord installé dans un local attenant à sa maison
où il a débuté seul son activité, il a eu l’opportunité voilà trois
ans de faire construire un grand bâtiment (qu’il partage avec
l’entreprise de plomberie Dufau) sur la route des Barthes d’Urdains,
dans un endroit suffisamment isolé (pour le moment) pour n’induire
aucune nuisance de bruit ou de poussière auprès du voisinage.
Ce déménagement dans un lieu plus spacieux a permis d’investir
dans de nouvelles machines numériques et des outillages performants.
Y travaillent actuellement dans une bonne ambiance 5 salariés et
2 apprentis. Ces derniers sont membres de la fédération des
compagnons ; ils restent un an sur place avant de poursuivre leur tour
de France et sont en principe plus qualifiés et plus à l’écoute
pour apprendre. Quant aux autres, certains sont issus du lycée Cantau
et sont sous contrat de qualification. Peut-être lui faudrait-il
un salarié supplémentaire, qui soit déjà qualifié et
expérimenté.
Les jeunes et le travail
Réfléchissant à la réflexion d’un jeune
qui s’étonnait que le local ne soit pas chauffé, il
se disait, d’une part, que la température ne descendait jamais
au-dessous de 6°C, qu’il n’aurait pas le temps d’avoir
froid avec tout le travail qu’il y avait à faire, mais d’autre
part, qu’il pourrait investir dans une « compacteuse » qui
agglomèrerait les copeaux en rondins de façon à alimenter
une chaudière et recycler les déchets actuellement donnés à un éleveur
pour servir de litière, ou jetés à la déchetterie.
Toujours à propos des jeunes, il constate que les mentalités
ont changé et que les 35 heures ont causé du tort, notamment
vis-à-vis de l’attitude à l’égard du travail
: il lui semble qu’un jeune qui frappe à sa porte pour trouver
un emploi s’intéresse davantage au temps libre dont il pourra
disposer qu’à la nature du travail qui lui est proposé et à l’ambiance
de l’atelier. Soit dit en passant, contrairement aux salariés,
lorsqu’on dirige une entreprise, on ne compte pas ses heures, confie
Bernard Unhassobiscay en souriant.
Le problème des devis
Si les artisans mettent parfois du temps à répondre aux demandes
de devis, c’est tout simplement qu’ils savent que, sitôt
renseignés, les clients poseront la question fatidique : « Pour
quand pouvez-vous me faire le travail ? » – sous-entendu, le
plus vite possible -. Le menuisier accepte, bien qu’il soit débordé,
mais après, il doit faire du saupoudrage, tenter de contenter tout
le monde, tout en sachant qu’il ne pourra pas respecter tous les
délais.
La beauté du bois
Quoi de plus beau qu’une charpente fraîchement montée
? Bernard Unhassobiscay feuillette son classeur et montre des photos de
ses œuvres. Pourtant, il n’était pas destiné à travailler
dans cette branche : doté d’un BEP mécanique de précision,
il ne trouve pas d’embauche et entre à l’entreprise
Laborde qui le forme au métier du bois pendant 10 ans jusqu’à ce
qu’il s’installe à son compte. Il explique que, si l’on
ne fait pas davantage de maisons à ossature bois, c’est notamment
en raison de leur coût (le sapin doit être importé),
et de la nécessité d’un entretien régulier (traitements
contre les termites, l’humidité…). Son activité est
donc circonscrite à la charpente, la menuiserie et l’aménagement
intérieur (cuisine et salle de bain). La passion qu’il éprouve
pour son métier est contagieuse : ses deux enfants étudient
dans le bâtiment, sa fille aînée est en fin de cursus
pour devenir architecte, et son fils effectue une formation en alternance
de BTS agencement. La succession sera peut-être assurée.
(article raccourci pour publication)
Bâtir de belles maisons de Bassussarry jusqu’à Saint
Jean de Luz, voilà qui semble être un créneau porteur
que Bernard Unhassobiscay occupe depuis quelque 20 ans dans le secteur
de la charpente – menuiserie - agencement, sans aucun creux d’activité ni
crainte du lendemain. Le bouche à oreille fonctionne, il
ne dispose d’aucune signalétique pour indiquer l’emplacement
de son entreprise. Mieux encore, il n’a eu à déplorer
en 20 ans que deux défauts de paiement de la part de ses clients.
D’abord installé dans un local attenant à sa maison
où il a débuté seul son activité, il a eu l’opportunité voilà trois
ans de faire construire un grand bâtiment (qu’il partage avec
l’entreprise de plomberie Dufau) sur la route des Barthes d’Urdains,
dans un endroit suffisamment isolé (pour le moment) pour n’induire
aucune nuisance de bruit ou de poussière auprès du voisinage.
Investissements. Ce déménagement
a permis d’investir
dans de nouvelles machines numériques et des outillages performants.
Y travaillent actuellement dans une bonne ambiance 5 salariés
et 2 apprentis. Ces derniers sont membres de la fédération
des compagnons ; ils restent un an sur place avant de poursuivre leur
tour
de France et sont en principe plus qualifiés et plus à l’écoute
pour apprendre. Quant aux autres, certains sont issus du lycée
Cantau et sont sous contrat de qualification. Peut-être lui faudrait-il
un salarié supplémentaire, qui soit déjà qualifié et
expérimenté.
Quoi de plus beau qu’une charpente fraîchement montée
? Bernard Unhassobiscay feuillette son classeur et montre des photos de
ses œuvres. Pourtant, il n’était pas destiné à travailler
dans cette branche : doté d’un BEP mécanique de précision,
il ne trouve pas d’embauche et entre à l’entreprise
Laborde qui le forme au métier du bois pendant 10 ans jusqu’à ce
qu’il s’installe à son compte.
Succession. "Si l’on ne fait pas davantage de maisons à ossature bois, c’est notamment en raison de leur coût (le sapin doit être importé), et de la nécessité d’un entretien régulier (traitements contre les termites, l’humidité…). Mon activité est donc circonscrite à la charpente, la menuiserie et l’aménagement intérieur", commente-t-il. La passion qu’il éprouve pour son métier est contagieuse : ses deux enfants étudient dans le bâtiment, sa fille aînée est en fin de cursus pour devenir architecte, et son fils effectue une formation en alternance de BTS agencement. La succession sera peut-être assurée.
Photo : Bernard Unhassobiscay dans son atelier de menuiserie
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 27 janvier 2006 : "B. Unhassobiscay ou l'amour du bois"