« Les nouveaux habitants ne connaissent pas les traditions ! » déplore l’ours du carnaval labourdin. La section danse de la Biez-Bat a fait le tour du bourg dimanche matin, depuis la mairie, en passant par la maison de retraite Egoa, pour terminer sur la place où était préparé un festin sur les grandes tables à l'extérieur. Depuis plus de 10 ans maintenant, l’association fait revivre cette fête païenne du printemps, qui met en scène l’ours, symbole de fécondité, que l’on cherche à réveiller de sa léthargie hivernale avec force trilles de flûte et battements de tambours et tambourins, le Ziripot, énorme et difforme dans son habit de jute bourré de paille, qui incarne dans le défilé les mauvais jours de l'hiver finissant, les bezta gorri et kotilun gorri, visages masqués d’un tissu rouge, et les ponpierak en pantalon blanc qui assurent la quête de victuailles (ou de menue monnaie) sur le passage, un arlequin, le marié et la mariée (homme travesti) en costume citadin noir à chemise blanche, les danseurs (kaskarot) auxquels se sont adjointes à la tradition depuis 20-25 ans des danseuses, fleurs au chapeau ou dans les cheveux. Il faut rappeler qu’autrefois il n’était pas permis aux femmes de se donner en spectacle et leurs rôles étaient tenus par des hommes déguisés. Innovation, il y avait même un bébé dans sa poussette, avec un bonnet rouge, qui dirigeait la procession en ouvrant de grands yeux étonnés.
Avant, le carnaval labourdin de la Biez-Bat s’étalait sur le week-end, pour avoir le loisir de passer dans un maximum de maisons. L’an passé, ils avaient pu récupérer des pottok, une cavalcade avait été improvisée, ce qui n’avait pas été du goût de tout le monde (sabots dans les pelouses toutes neuves) ! Constatant le désintérêt croissant des villageois, la section danse de la Biez-Bat a décidé, avec regret, de réduire la durée de la fête au seul dimanche matin. Chocolat chaud, café, viennoiserie et ventrèche grillée les attendaient dans la maison Unhassobiscay, ainsi qu’un panier bien garni à la maison de retraite et des piécettes des automobilistes en sortie dominicale, offrandes qu’ils ont méritées en effectuant leur spectacle de danses traditionnelles avec une bonne humeur toute juvénile et communicative.

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Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le jeudi 2 mars 2006 : "Les personnages du carnaval labourdin"