« Faut-il vraiment tout circonscrire par des mots ? » demande
Michel Marre, peintre et sculpteur, qui refuse de se laisser enfermer,
cataloguer dans un style ou un genre. Il préfère s’effacer
devant ses œuvres, qui doivent parler d’elles-mêmes, sans
qu’il faille les justifier ni les expliquer par sa biographie ou
son entourage. « Il peut y avoir des familles de musiciens, mais
le besoin de peindre ou de sculpter ne peut être acquis ni transmis » affirme-t-il,
bien qu’il évoque tout de même les dons de peintre de
son frère. Parfaitement autodidacte, sa passion se révèle
dès sa prime jeunesse, dessinant et modelant pour représenter
le monde qui l’entoure. Il s’exprime aussi en patinage artistique
mais oriente sa vie professionnelle de manière plus prosaïque,
ce qui lui laisse peu de disponibilité. La retraite lui permet d’écouter
de nouveau son monde intérieur et de le traduire sur la toile ou
en sculptures. « Lorsque l’envie m’en prend, je me saisis
selon l’inspiration de divers matériaux que j’agglomère
sans savoir à l’avance ce que cela donnera : la forme jaillit
d’elle-même » explique-t-il. Il utilise souvent un mélange
de divers ingrédients, argile, ferraille, colle, poudre de bois,
papier, eau, qu’il agglomère rapidement avant que le composé ne
durcisse. Ensuite, l’œuvre peut être moulée pour
en faire des copies en bronze, en nombre restreint numéroté,
dans un atelier espagnol. Il se passionne pour la saisie sur le vif du
mouvement dans des personnages humains tout en longueur ou des scènes
issues de corridas à cheval. Amateur de tennis, il sculpte le visage
du jeune Jimmy Connors. On trouve aussi tout un bestiaire, girafe en train
de boire, ours ou chat. Il n’expose plus, si ce n’est virtuellement,
sur son site Internet qui présente ses œuvres et ses procédés
de fabrication.
Cathy Constant-Elissagaray
Site Internet de Michel Marre : www.art-bronzes-vivants.com/