Un brochet tué par l’excès de phosphates et d’ammonium
dans l’eau du ruisseau. C.C-E
Suite à la pollution inopinée du ruisseau Barberako Erreka
le 16 juin dernier, des prélèvements du liquide foncé et
nauséabond ont été effectués par M. Nazabal,
le riverain qui a donné l’alerte, et ensuite par M. Guilhou,
propriétaire de l’étang de Xurrumilatx situé en
amont. Les analyses de ces prélèvements, effectuées à l’initiative
du Conservatoire Régional d’Espaces Naturels d’Aquitaine
(CREN), cogestionnaire du site de Xurrumilatx, ont mis en évidence
un excès de phosphates et d’ammonium bien au-delà des
seuils tolérés : phosphates, chez M. Nazabal, 3,25 mg/L et
chez M. Guilhou, 0,18 mg/L, alors que le seuil SEQ indique qu’à partir
de 2 mg/L, l’eau est de très mauvaise qualité, impropre à tout
usage, et pour l’ammonium, 18,2 mg/L chez M. Nazabal et 1,74 mg/L
chez M. Guilhou, avec un seuil SEQ à 5 mg/L. Ces quantités
sont à rapprocher d’un probable déversement sauvage
de déchets de type « lisiers ». « Si le fait n’a
pu être constaté par M. Borda, agent local de l’Office
National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) – qui a
quand même vu les cadavres de gros poissons gisant dans le ruisseau
-, il n’en demeure pas moins que ce type de comportement est illégal,
irrespectueux du milieu naturel et des ressources aquatiques, et de la
population humaine qui y est liée » déclare Tangi le
Moal, agent du CREN. Etant donné que le site de Xurrumilatx fait
l’objet d’une demande de classement en Réserve Naturelle
Régionale, ce dernier insiste sur la préservation d’une
bonne qualité des eaux sur le bassin versant du ruisseau Barberako
Erreka. Il invite donc tous les responsables (ONEMA 64, DDAF 64, DDE 64,
la Région Aquitaine, le Conseil Général 64, l’Agence
de l’Eau Adour-Garonne et bien sûr les maires des communes
où passe le ruisseau) à sensibiliser et mieux informer les
riverains sur l’intérêt de la préservation des
ressources en eau, et sur les conséquences importantes que des pratiques
irrespectueuses, sinon délictuelles, peuvent avoir sur cette ressource
et sur le milieu naturel.
Cathy Constant-Elissagaray
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 13 août 2007 : "Pollution avérée"