Inondation à Errecartia
L’eau est entrée par là où on ne l’attendait pas
Des carpes et des écrevisses nageaient dans la maison. C.C-E

« Je ne pensais plus être inondé gravement : j’ai fait bâtir un mur le long de la butte qui domine le ruisseau et tout autour du jardin pour me prémunir des crues, j’ai creusé deux réservoirs sous mes pelouses qui absorbent des pluies normales et je me suis équipé de pompes et d’un groupe électrogène, pour évacuer l’eau » relate Daniel Waldfogel. Grâce à l’entraide de tout le voisinage, les seules traces visibles du désastre sont les sols dénudés après l’arrachage des moquettes, parquets et lino et les pièces vides de tout ameublement : l’eau, la boue et même l’odeur tenace ont déjà disparu. Restent les photos qui montrent l’ampleur des dégâts dans la maison et les appentis qui contiennent le matériel de l’entreprise paysagiste. « C’est arrivé très vite : jusqu’à 5 heures et demi du matin, il n’y avait rien. Tout s’est passé en une demi-heure. Le flot s’est introduit de façon tout à fait inattendue par le portail, et le courant de boue a pénétré partout jusqu’à 80 cm de hauteur dans la maison, nous avons juste eu le temps de transporter mon épouse handicapée en lieu sûr et de sortir l’ordinateur. L’électricité coupée à cause des prises noyées, je ne pouvais pas mettre en marche les pompes immédiatement. » Jean-Michel Lassalle, l’agriculteur, a été appelé à la rescousse : il est arrivé avec un tracteur tirant une tonne à lisier de 12 000 litres équipée d’une pompe : « Il a dû faire au moins trente aller-retour pour vider l’eau de l’autre côté du pont » se remémore Daniel Waldfogel avec gratitude.
« Avant, toutes les collines environnantes étaient couvertes de forêts et de champs, et bien que de nombreux ruisseaux convergent vers la Nive en passant par ce vallon, la végétation absorbait la plus grande partie des eaux de pluie. » réfléchit-il. Maintenant, l’urbanisation accroît et accélère le ruissellement de surface. « Il y a aussi le problème de la marée qui s’est ajouté aux effets des pluies torrentielles, elle est remontée à contre-courant et a haussé le niveau de l’eau : cette nuit-là, le 4 mai, elle faisait 80 cm, mais elle peut faire monter le niveau jusqu’à 1,10 mètre parfois. » ajoute-t-il. Enfin, il y a les infrastructures. « L’eau n’est pas passée par-dessus le pont, mais elle a été bloquée par le tablier, elle a été refoulée, a débordé et s’est écoulée jusqu’à notre maison, dont le terrain est en cuvette. » suppute-t-il. Dernière cause, évidemment, c’est l’intensité exceptionnelle de ces pluies qui se sont déversées sur la région sans discontinuer des heures durant, sans que les nuages se déplacent.
Cathy Constant-Elissagaray

 

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Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues

Article paru le 17 mai 2007 : "Errecartia inondée"