Inauguration du fronton rénové à la fête de la St Barthélémy en août 1970 : le curé Pascassio donne sa bénédiction en présence du maire, le Dr Penaud, et de Roland Dufourg. C.C-E
« Nous avons acheté un terrain à un fermier en 1965-66
dans le premier lotissement privé, puisqu’il n’y en
avait plus de disponible dans le premier lotissement communal près
du bourg. Au recensement de 1968, on dénombrait 483 habitants dans
le village, dont 114 nouveaux arrivés depuis 1962 » se remémore
Christiane Hondelatte. « J’étais la première
mère à venir chercher mon fils à l’école
en voiture en 1967, tous les autres enfants s’y rendaient à pied.
Les deux classes tenues par les instituteurs M. et Mme Dalia les accueillaient
depuis l’âge de 5 ans jusqu’au certificat d’études
dans les locaux de la mairie actuelle » ajoute-t-elle. La mairie,
au-dessus de laquelle résidait le couple d’instituteurs, était
alors à l’emplacement de la bibliothèque. « Il
y avait plusieurs exploitations agricoles, et je me faisais livrer le lait
cru, qu’il fallait faire bouillir, car il tournait très vite,
et j’en prélevais la crème pour confectionner des desserts » rapporte-t-elle.
Elle se souvient très nettement, à l’emplacement actuel
de la voie de desserte de la ZAC du bourg, de la mare aux canards de la
ferme des Luro. Celle-ci s’était formée dans une dépression
du sol due à l’effondrement dans les années 1970-75
de galeries des anciennes mines de sel d’Anglet-Bassussarry qui avait
endommagé deux maisons dont les occupants avaient dû être
relogés ailleurs. « Ce gisement a dû être épuisé avant
1914, mais par contre a perduré l’extraction d’argile
en carrière à ciel ouvert, qui était livrée
aux Tuileries de la Négresse à Biarritz dont l’activité a
cessé en 1975 » se souvient l’ancienne conseillère
municipale.
Cette nature argileuse du sol explique par ailleurs la multiplicité des
sources et résurgences qui alimentaient autrefois les habitants
en eau potable et emplissaient les lavoirs. « L’une d’elle
inondait régulièrement le garage, mais la construction d’autres
maisons autour de nous semble l’avoir tarie ou détournée » suppose
Jean-Claude Hondelatte, son mari. « A propos d’inondation,
la Nive sortait de son lit à peu près tous les 10-15 ans
par la conjonction de la fonte des neiges, des pluies et de la marée,
et le quartier avait les pieds dans l’eau, à cause notamment
du manque d’entretien du cours de l’Urdains » explique-t-il.
Celui-ci a été recalibré dans les années 80 à 90,
mettant les résidents depuis vingt ans à l’abri. « Celle
de début mai n’était pas ordinaire, l’eau n’est
d’ailleurs pas arrivée par le chemin habituel » constate
Christiane Hondelatte.
Cathy Constant-Elissagaray
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 25 mai 2007 : "Quarante ans de bouleversement"