Le cadavre d’un brochet est retenu par des branchages. C.C-E
Une pollution soudaine a envahi les eaux de l’Urdains samedi 16
juin. L’un des riverains, Antoine Nazabal, résidant au bout
du chemin d’Appalot, témoigne : « J’ai d’abord
senti une forte odeur nauséabonde s’élever du ruisseau,
qui faisait penser à la présence de purin. Je suis allé voir
: une eau boueuse de couleur anormale noirâtre s’écoulait
et j’ai vu des poissons, visiblement en train de s’asphyxier,
chercher de l’air en surface, je n’imaginais pas qu’il
pouvait y en avoir d’aussi gros ici. » Il a tout de suite prévenu
la mairie et la gendarmerie, qui lui a donné les coordonnées
de M. Borda, agent local de l’Office National de l’Eau et des
Milieux Aquatiques (ONEMA). Accompagné de M. Andiazabal, adjoint
au maire, Antoine Nazabal a remonté le cours d’eau pour chercher
l’origine de ce désastre écologique. A de nombreux
endroits, les branchages avaient retenu d’autres poissons morts de
trente à cinquante centimètres de long, les petits ayant
probablement été entraînés par le courant. Un
gros brochet gisait au milieu, non loin d’un des petits lacs du golf
du Makila dont le trop plein se déverse dans l’Urdains. Ils
ont vérifié que la pollution ne provenait pas d’un
arrêt intempestif de la pompe de relevage des eaux usées qui
se trouve juste enfouie de l’autre côté de la pièce
d’eau. Tout paraissant normal, ils ont poursuivi jusqu’au lac
de retenue du moulin de Xurrumilatx fort heureusement épargné par
la catastrophe puisque l’Urdains le contourne, ne s’y déversant
périodiquement que lorsque le système manuel de porte en
bois (un bâtard d’eau) est relevé pour remplir le lac.
M. Guillous, le propriétaire, également prévenu, a
rempli une bouteille du liquide suspect aux fins d’analyse.
M. Borda, accompagné de M. Gonzales, agent fédéral
de la pêche, est venu lundi matin 18 juin constater l’ampleur
des dégâts : « La boue noirâtre persiste dans
l’Urdains en aval de Xurrumilatx, dont les eaux qui s’en échappent
sont au contraire plutôt ocrées, de la couleur de l’argile
locale. Des anguilles et une écrevisse vivantes ont été repérées.
Il faudra revenir afin de poursuivre l’enquête et rechercher
les causes de la pollution. »
M. Andiazabal déplore profondément ces événements
: « A l’heure où tout le monde parle d’écologie,
il est très regrettable de constater pareilles déprédations,
qu’elles soient accidentelles ou surtout préméditées
ou dues à la négligence, dans un lieu bucolique où les
jeunes de la commune viennent taquiner le goujon. »
Cathy Constant-Elissagaray
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 21 juin 2007 : "Pollution soudaine"