Pour la reprise, soins aux pottoks, manège et balade le long de la Nive. C.C-E
« Ces pottoks, ce sont des « crèmes », ils ne
bougent pas une oreille, ils attendent placidement que les jeunes aient
réussi à escalader sur leur dos, puis se déplacent
sans broncher au rythme demandé » s’émerveille
Lisa Bordet, l’une des deux monitrices d’équitation
de l’association Niv’au Galop, qui attribue ces qualités
au fait qu’ils ne sont pas gardés en stalles, comme dans beaucoup
de centres équestres, mais disposent de grands prés en pleine
nature où ils paissent librement et peuvent se défouler en
piquant un galop s’ils le souhaitent, entre deux séances de « travail ».
Chaque année depuis dix ans, des enfants et adolescents de l’Institut
médico-éducatif Plan Cousut de Biarritz bénéficient
d’une séance hebdomadaire d’équitation pendant
la période scolaire : cette année, ils sont 25, âgés
de 6 à 17 ans, sur les 88 inscrits à l’IME, répartis
sur deux séances. La rentrée se fait progressivement, pour
qu’ils se réhabituent au contact avec les poneys, qu’ils
trouvent impressionnants malgré leur petite taille. Ils commencent
par le brossage des belles robes lustrées et la mise en place de
la selle, qu’ils poursuivent par quelques tours de manège
et clôturent en effectuant une petite sortie sur le chemin de halage. « Lorsque
j’ai débuté au centre, il y a un an, j’ignorais
la façon dont je devais me comporter avec ces enfants et ce que
je pouvais en attendre, il a fallu que je m’adapte à ce public
particulier et je trouve cette expérience très gratifiante » commente
Lisa. « Cette activité est très bénéfique
pour ces jeunes, elle a le don de les détendre, de leur donner confiance
en eux, les rendant réceptifs pour être responsabilisés
et même progresser en équitation, jusqu’à être
capables de passer de la marche au trot, au galop, et même au saut
d’obstacles (adaptés) » ajoute l’un des éducateurs
qui précise que leurs handicaps très divers influent sur
les évolutions et progressions possibles. « Il faut que cela
reste une activité ludique. Parfois, alors qu’ils pratiquent
l’équitation depuis l’âge de six ans, ils peuvent
manifester une fatigue, un refus de continuer que nous respectons, c’est
la raison pour laquelle un petit groupe se promène simplement à pied
avec des éducateurs. Nous n’insistons un peu parfois que pour
aider à dépasser une crainte passagère » note
l’institutrice qui a montré vainement l’exemple en se
mettant en selle, sans réussir à persuader une des élèves
pourtant non débutante. « Je suis très heureux de mettre à disposition
Niv’au Galop pour contribuer, aussi peu que ce soit, au mieux-être
de ces jeunes » conclut Armand Halty, le propriétaire du centre équestre.
Cathy Constant-Elissagaray
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 20 octobre 2008 : "La Nive au galop"