Morpion accroché à un poil, un des Envahisseurs invisibles
décrit par Martin Monestier et photographié par Thierry Berrod.
C.C-E
Les aléas de l’édition font paraître au même
moment deux livres très différents de l’écrivain
et journaliste Martin Monestier : Les Gueules Cassées, sous-titré Les
médecins de l’impossible 1914-1918, et Les envahisseurs invisibles.
Le premier, publié aux éditions Le cherche midi, est un documentaire émouvant,
traité avec beaucoup d’humanité, sur le sort de ces
blessés au visage, à l’issue de la première
guerre mondiale. Le souci de soulager leurs souffrances a suscité l’émergence
en France d’une nouvelle discipline médicale, la chirurgie
réparatrice, qui aboutira bien plus tard à la chirurgie esthétique. « J’ai
bénéficié d’un accès exceptionnel aux
dossiers, masques et photos du musée du Service de santé du
Val de Grâce qui étaient conservés dans des réserves
inaccessibles au grand public depuis près d’un siècle » relate
Martin Monestier. Grâce à ces sources, son livre présente
une riche iconographie, impressionnante par nature en raison du thème
abordé. Le texte présente une étude approfondie des
conséquences physiques, morales et sociales sur la vie de ces êtres
défigurés. Parallèlement, l’auteur s’intéresse
aux techniques de la chirurgie maxillo-faciale qui se développèrent
pour réduire leurs lésions et permettre leur réintégration
dans la société civile. « Ces chirurgiens français
ont été des précurseurs : ils ont fait évoluer
les pratiques médicales qui ont ensuite été diffusées
dans le monde entier » précise-t-il.
«
Mon livre sur les envahisseurs invisibles, publié aux éditions
Place des Victoires, a pour objet de remettre en question cette idée
que l’Homme est le prédateur universel. En réalité,
des millions d’humains meurent par le fait d’êtres minuscules
dont je répertorie les seize principaux, parmi lesquels on compte
les acariens, puces, moustiques, araignées, fourmis ou mouches » annonce
l’auteur. Toujours attiré par l’insolite, il utilise
les photos exceptionnelles et tout à fait esthétiques réalisées à travers
un microscope par Thierry Berrod, auteur d’une série télévisuelle
diffusée dans une soixantaine de pays et récompensée
par une centaine de prix, ayant pour titre, justement, Les envahisseurs
invisibles, animalcules qu’il a réussi à filmer en
mouvement grâce à un procédé qu’il a fait
breveter.
Cathy Constant-Elissagaray
Cathy Constant-Elissagaray, correspondante locale au journal Sud-Ouest pour les villages de Bassussarry et d'Arcangues
Article paru le 28 octobre 2009 : "Martin Monestier publie deux nouveaux livres"