Pour sa première sélection chez les seniors, le jeune prodige du CNO
Saint-Germain, engagé sur deux distances, pourrait créer la surprise.
SI LES VOYAGES forment la jeunesse, Sébastien Rouault ne devrait
pas tarder à arriver à maturité. Après avoir bouclé sa saison l'été dernier à
Glasgow (Ecosse),
d'où il a ramené la médaille de bronze du 1 500 m des Championnats d'Europe
juniors, le sociétaire
du
CNO Saint-Germain-Le Pecq a repris la route.
Direction Dublin (Irlande), où le jeune (17
ans) Yvelinois honorera sa première sélection en équipe de France seniors à
l'occasion des Championnats
d'Europe en petit bassin.
Arrivé lundi dans la capitale irlandaise et engagé aujourd'hui sur
le 400 m nage libre, il entrera vraiment dans le vif du sujet samedi avec les
séries du 1 500
m, sa discipline de prédilection.
« Et il n'y va pas en spectateur », annonce Olivier Leroy.
Si l'entraîneur au
CNO croit en son poulain, c'est que ce dernier
a montré l'étendue de son
potentiel au cours d'une année 2003 qui l'aura révélé au grand jour. A la clé,
un quadruple
titre de champion de France UNSS, un autre de vice-champion de France Elite,
une 2
e
place en finale de la Vittel Cup, un triple sacre national cadets et cette 3
e
place
aux Euro juniors.
Propulsé dans la cour des grands, Sébastien pourrait encore prendre une
dimension
supplémentaire. Toujours est-il qu'il s'est préparé en conséquence. « Après
Glasgow, précise-t-il,
ça m'a fait le plus grand bien de souffler pendant un mois. Puis on a repris
un gros travail
foncier en augmentant petit à petit le kilométrage jusqu'à la Toussaint, la
période la plus
dure. On a ensuite affiné ma préparation pour que je sois à 100 % sur cette
compétition. Et
je le serai. » Il vient de le prouver ce week-end lors des Interclubs N 2 A à
Paris, où il a
une nouvelle fois repoussé les limites de ses chronos.
Sauf que la tâche qui l'attend à Dublin
s'annonce bien plus ardue. Ce dont le Saint-Germanois a conscience : « C'est
ma première avec
l'équipe de France seniors, je suis très motivé et je n'ai rien à perdre. Mon
objectif est déjà
d'apprendre à gérer une telle compétition et de donner mon maximum pour
approcher mes meilleurs
temps. Après, vu le niveau, ce sera très difficile de faire une place. Un
podium serait alors
une belle surprise. »
D'autant qu'il partira sur le 1 500 m de samedi avec deux handicaps en
s'élançant dans la série la moins rapide puis en nageant en petit bassin, où
il manque de repères.
« Ça va me changer de la piscine de Saint-Germain, confirme-t-il. Il y a plus
de virages, où
j'ai tendance à perdre du temps. » Mais il faudrait bien plus pour l'arrêter.