Voyage à La Palma - Canaries - Février 2011

"Una sobre el mismo mar", une strophe pour chaque île canarienne.

Canaries - Ile de La Palma

La Palma Centre et Est

La Palma (à ne pas confondre avec Las Palmas de Gran Canaria, ni avec Palma de Majorque) est la plus occidentale des 7 îles Canaries. Elle est entièrement volcanique, les roches les plus anciennes sont au nord, les plus récentes au sud. La denière éruption date de 1971 et a créé le volcan Teneguia tout au sud. Les américains y sont particulièrement attentifs en raison d'une simulation qui montre qu'un glissement de terrain éventuel de la partie Sud-Ouest de La Palma créerait un tsunami géant qui engloutirait toute la côte Est des Etats-Unis.
Les amandiers en fleurs agrémentent le paysage de "l'île de l'éternel printemps". Avant la conquête Espagnole de la fin du XVème siècle, les Canaries appartenaient aux Guanches, cousins des Berbères marocains. Les habitants de la Palma étaient de la tribu des Benhaorites. Ils ont laissé de nombreuses grottes habitées, des pétroglyphes dans leurs lieux sacrés et même des pyramides à degrés.
Depuis l'Est de l'île, on voit le Teide, le plus haut sommet d'Espagne (3718m), sur Ténérife,
et l'île de la Gomera
En montant au col de la Cumbrecita par une route superbe, on peut voir l'intérieur de la grande caldeira de Taburiente.
Quelques vues superbes depuis notre maison , perdue dans la nature : le volcan Birigoyo,
et la cascade de nuages tombant de la Cumbre Nueva. C'est un phénomène très particulier de La Palma, les nuages viennent du nord-est, poussés par l'anticyclone des Açores (qui sont au nord), et restent bloqués du côté est de l'île. Quand ils prennent de l'altitude, ils viennent couler à l'Ouest de la montagne la plus basse, avant d'être rapidement emportés. La Palma a donc plusieurs climats : humide et nuageux à l'Est, ensoleillé à l'Ouest, à quoi se rajoutent les effets de l'altitude.

La coulée de San Juan

En 1949, une série de grandes éruptions ont dévasté le sud et le centre de La Palma. De nombreuses coulées de lave ont eu lieu depuis la chaîne de volcans de Cumbre Vieja (la plus récente, comme son nom ne l'indique pas). L'une des plus impressionnantes est la coulée de San juan, que nous avons décidé de remonter directement sur la lave. On y voit toutes sortes de formes de lave : lave liquide durcie, grattons, tubes, tunnels, boulets, lave noire, blanche, rouge, brune, et une grande grotte que nous explorons à la torche en prenant bien soin de ne pas nous empaler la tête sur les dents de requin du plafond. J'en profite pour tordre le cou à une légende rabâchée dans les écoles : la roche volcanique n'est PAS fertile!

Llano del Jable

Llano del Jable, une grand étendue de cendres et de scories, de couleur légèrement rouge, du fait de toutes petites fleurs. Au fond la cascade de nuages sur Cumbre Nueva.
Belle vue également sur la caldeira.
Les chataigniers ont des airs d'Ents, à cacher leur tronc dans la cendre.
Les pins canariens ont des racines extrèmement longues pour pénétrer les cendres et scories.

La Caldera de Taburiente

Le sentier étant coupé, nous n'avons pas pu faire le circuit complet dans la caldeira, mais uniquement sa sortie par le Barranco de las Angustias. Un très beau sentier, souvent dans le lit du torrent, une promenade géologique dans les roches les plus anciennes de l'île, aux formes et couleurs très diverses.

Sud de La Palma

La Route des Volcans




La Ruta de los Volcanos est le sentier le plus célèbre de La Palma. C'est aussi le plus spectaculaire, avec des lieux absolument magiques. Il court sur la crête de la Cumbre Vieja, la chaîne de volcans la plus récente. Nous en avons parcouru 16 bons kilomètres avec un dénivellé impressionnant, à monter et descendre les cratères. Une vue à couper le souffle (de même que certaines montées), d'un côté sur la caldeira, de l'autre sur la mer de nuages, avec au loin le Teide, comme une île dans le ciel, et, devant, la succession de cratères, noir, beiges ou rouges, entrecoupés de passage dans des forêts clairsemées de pins canariens rescapés des incendies réguliers.

Le cratère du Hoyo Negro, le lac de lave du Duraznero (1949) et les sommets de La Deseada sont éprouvants mais magnifiques sous le soleil.
Plantés devant le volcan Martin, des restes de la Forêt de Fangorn?
Les pins canariens ont la particularité d'être résistants aux incendies. Deux mois à peine après un incendie, il recommencent à bourgeonner et des aiguilles se reforment sur le tronc ou les grosses branches. Cela leur donne un air étrange, mais des forêts brûlées totalement survivent grâce à cette qualité.
Au bout des 16km de la Route des Volcans, le village de Fuencaliente, où nous prenons un taxi pour retourner au début du sentier. Ce n'est que le jour suivant que nous terminons la route en descendant tout au bout du sentier, tout au sud de l'île, autour du phare des Salines, une côte volcanique récente (1971) de toute beauté.
Tout au Sud, de petites falaises de 6m, mais de très belles vagues, des souffleurs, des puits qui se vident et se remplissent au rythme des vagues, des arrosages inattendus, des ponts de lave, des orgues basaltiques et des touristes Allemands qui ne regardent que les bassins de sel, et passent à côté du plus beau spectacle.

Nord de La Palma

Tout au Nord : Juan Adalid

Tout au Nord, difficile d'accès et pas touristique pour deux sous, la côte de Juan Adalid par un jour presque sans vent (extrèmement rare). Nous nous sommes régalés de figues de barbarie cueillies ..au cactus, en admirant le décor de cactus chandeliers, et d'agaves au dessus des falaises. Ces villages très isolés sont reliés par un sentier côtier de toute beauté. Des marins Européens ont fondé des villages sur cette côté isolée. Ici, la piscine naturelle du village de Los Franceses.
Au nord est, sous la mer de nuages, la forêt humide de lauriers, la "laurisilva". Réserve mondiale de l'Unesco. D'ailleurs la plus grande partie de La Palma est protégée. Une promenade un peu décevante quand même, comparée au reste.
Le Nord Ouest de La Palma est une immense falaise volcanique. Du village de Tijarafe, on peut descendre une route vertigineuse et s'approcher de l'Océan,
pour arriver au Prois de Candelaria, "port" de Tijarafe, constitué de maisons troglodytiques, toujours utilisé l'été et surnommé la "baie des pirates".
2426m plus haut, au sommet de l'île, Roque de los Muchachos et sa vingtaine de téléscopes profitent d'un ciel d'une pureté exceptionnelle.
Au delà de la caldeira, un dernier regard sur le Teide que nous contournerons demain en volant vers la maison.