Japon - Eté 2016


Ambiance Japonaise et improvisation sur Sakura - Laurent Salomon

Voyage au Japon



Konnichiwa! Pour notre premier voyage en Asie, les garçons nous emmènent au Japon. Pour découvrir plus que la culture moderne urbaine, nous éviterons Tokyo (sauf pour l'Aéroport) et louerons plutôt une voiture. Ce n'est pas courant, il n'y a pas de loueur au terminal international et obtenir une traduction du permis de conduire est un peu kafkaien, mais la conduite au Japon est assez simple et les Japonais respectueux les uns des autres. A défaut de l'être pour les limitations de vitesse qui, il faut le dire, sont ridiculement basses.

Hakone

Commençons par un lieu de villégiature connu de tous les Japonais: la région du volcan de Hakone, entre Tokyo et le Mont Fuji. Hakone et son lac sont situés dans la caldeira d'un volcan, dont les fumerolles témoignent de l'activité. Le site d'Owakudani, connu pour ses oeufs cuits dans le souffre, venait de réouvrir après une longue période de vapeurs très acides.

Altitude 1070 m - Col des trois Pays.


A droite notre chambre à l'auberge japonaise.
Avant d'être le lieu touristique qu'elle est aujourd'hui, Hakone était une des rares routes de passage entre l'Est et l'Ouest du Japon. Certains postes de douanes ont survécu.

Dans toute la caldeira on trouve des parcs et des temples, ainsi que quelques sites archéologiques avec de très anciennes statues rupestres bouddhistes, mais aussi des musées très riches comme le musée de sculptures à ciel ouvert.

Visite à la Famille Yoshida à Ninomiya


Avec l'aide d'un organisme, nous avons pu passer une soirée chez la famille Yoshida qui habite une maison très moderne juste au dessus de la plage du Pacifique à Ninomiya
Au menu, sushis à faire soi même, et raviolis à la vapeur, origami et feu d'artifices sur la plage, avec les adorables Sono et Noi.

Le Fuji San


Si Yama et San sont bien des synonymes pour désigner la montagne et s'écrivent avec le même caractère, le Mont Fuji, n'est pas le Fujiyama, mais bien le Fuji San!
Une fois qu'on a dit ça, le Fuji reste tout de même très haut (3776m)! Il n'a pas de neige en été, même au sommet, mais beaucoup de grimpeurs, et par tous les côtés. Nous y avons goûté par le Gotemba trail, mais uniquement jusqu'à de petits cratères latéraux (Futatsuzuka). La descente en courant dans la cendre volcanique était agréable, même sous la pluie.

A l'ouest du Fuji: les chutes de Shiraito


Au Nord du Fuji, la mer d'arbres : Aokigahara


Aokigahara: Sur les pentes Nord du Mont Fuji, sur une coulée de lave datant de l'an 864, a poussé une forêt impénétrable et absolument lugubre. Elle est appellée Jukai, la "mer d'arbres", ou encore la "forêt des suicides". A certaines entrées on a posé des panneaux de prévention contre le suicide.
Les coulées de lave ont formé des tunnels et des grottes peu visibles qui font la dangerosité de cette forêt et la rendent inexploitable et peu propice à la vie animale. On y trouve des gouffres qui résultent de l'effondrement de tunnels de lave. La forte différence de température avec le sol de la forêt fait naitre cette brume étrange.


C'est au moment de finir notre tour du Fuji qu'enfin nous pouvons en apercevoir le sommet pour quelques dizaines de minutes de petit déjeuner, depuis notre auberge de Fujikawaguchiko.
Soupe Miso, saumon, omelette, riz, feuilles d'algues, toutes sortes de légumes parfois inconnus, et café!

Matsumoto et Kanazawa

Matsumoto


Au milieu des Alpes japonaises, la grande ville de Matsumoto est surtout célèbre pour son chateau dit "du corbeau" en raison de sa couleur. Tout en bois, on le visite sans chaussures, dans une longue file d'attente qui monte puis descend des échelles et escaliers. Pas beaucoup d'intérêt, mais le site est beau et les mariés en costumes traditionnels ne s'y trompent pas.


Nous passons la nuit dans une petite station de montagne au pied du Volcan Norikura. Son voisin le mont Ontake avait fait 53 victimes lors d'une éruption surprise en 2014. L'auberge est aussi une patisserie dont la spécialité est le Baumkuchen, gâteau allemand acclimaté depuis cent ans au Japon!

La montagne est très belle, mais les forêts présentent quelques surprises comme des ours et des singes qui peuvent interdire l'accès de certains sentiers.

Takayama


Ville dans la "Haute Montagne", Takayama a gardé un centre historique avec beaucoup de cachet, maisons en bois, rues bordées de rigoles, boutiques typiques. On y mange le boeuf de Hida (proche du boeuf de Kobe).
Temple bouddhiste de Hidakokobun-ji.
Le svastika est le symbole préféré des bouddhistes. Sur les cartes japonaises, il symbolise les temples bouddhistes. Selon le sens de rotation, il signifie la sagesse (comme ici) ou l'amour.
Ironie de l'histoire.
Les magasins spécialisés dans les baguettes ont des airs de boutique d'Ollivander...

Toujours à Takayama, l'écomusée du Village de Hida nous oblige à enlever nos chaussures à chaque maison.
Un peu plus loin le beau village de Shirakawa-go, typique avec ses toits de chaume.

Kanazawa



Presque au bord de la mer du Japon, ouverte aux vents de Sibérie, Kanazawa est en hiver la ville la plus enneigée du Japon. Mais là, il faisait 32°. Belle ville historique, elle possède un immense chateau tout blanc et surtout un des plus beaux parcs du Japon : Le Kenrokuen
Le musée d'Art contemporain nous fait envie avec sa fausse piscine.

Sur la côte de la mer du Japon, le site de Tojinbo, sous un soleil de plomb.

Kyoto et Osaka

Kyoto


Kyoto, l'ancienne capitale du Japon, ville d'histoire, ville d'art et de religion, ville impériale, ville magnifique. Nous avons loué une très belle maison à la limite nord de la ville, presque dans la montagne et la forêt. On circule en voiture, mais la conduite (à gauche tout de même) est facile, et le stationnement très facile, une fois qu'on a compris comment ca marche.

Kyoto Centre- Le quartier de Gion


Des pierres sacrées, des bavettes, de l'encens, un svastika symbolisant l'amour: une chapelle bouddhiste sur un quai de Kyoto.

Dans les zones historiques, les japonais adorent se promener en yukata (kimono d'été) et se faire prendre en photo. On croise aussi parfois des Geishas, qui ici se nomment Geikos.
Encore plus que toutes les villes du Japon, Kyoto fourmille de temples. Ils sont soit Shintoistes (rouges et blancs) soit Bouddhistes (souvent bruns et blancs mais par toujours), mais la plupart des japonais sont les deux. Ici le plus vieux temple Zen de Kyoto le Kenninji, fondé en 1202

Kyoto Ouest - Arashiyama


Tout à l'Ouest, Kyoto est arrêté par la Montagne de le Tempête, Arashiyama. Là encore un collier de temples est sensé protéger la ville. Autour du temple Zen de Tenryu-ji,s'étendent la bambouseraie d'Arashiyama et un superbe jardin japonais le Sogenchi-teien
Arashiyama est aussi une montagne sacrée où reposent les cendres de quatre empereurs. C'est un lieu entouré de cimetières, dédié au calme et à la méditation. Mais aussi à la nature. Singes, bonzes, bambous et jardins zen se partagent les surfaces.
Les temples et chateaux japonais étant en bois papier et autres matériaux périssables, ils sont constamment renouvelés, en accord avec la pensée asiatique. Les temples les plus anciens ont toujours l'air neufs et n'hésitent jamais à faire renaître leurs oeuvres d'art en s'inscrivant dans les dernières tendances artistiques. Le portrait du fondateur du temple qui nous accueille s'inscrit totalement dans la culture graphique moderne. Comme le grand Dragon des Nuages, peint en 1957 par Wakasa Butsugai qui la préfigure.
La calligraphie est partie prenante de la spiritualité zen. Elle reflète le geste créateur de beauté. Elle crée du sens et de l'harmonie. Elle résonne dans le temps et l'espace, dans le coeur et l'esprit de celui qui la voit et qui la lit.
Ne sont-elles pas zen également, les toilettes du temple? Comme partout au Japon, hyper propres, des chaussons speciaux puisque vous êtes sans chaussures. Et tant qu'on y est, voici un panneau de commande des toilettes. Je laisse à votre sagacité de trouver à quoi servent tous ces boutons...
Toujours à l'Ouest, l'autre grand temple zen, le Ryoan-ji, connu pour son mystérieux jardin aux 15 rochers, entouré d'un mur en argile cuite à l'huile de colza.
La fleur sacrée du Lotus, attribut du Bouddha
Le temple de Kinkaku-ji recelle en son sein un trésor: le pavillon d'Or, posé sur son lac sublime. Une pure merveille. Sous tous les angles, un jardin époustouflant!

Est de Kyoto - Higashiyama


A l'Est de Kyoto, d'autres montagnes (Montagne de l'Est - Higashiyama) et d'autres temples! Ici le temple Zen Shorenin avec ses beaux arbres et ses peintures anciennes. Beaucoup de japonais viennent y prier en kimono.

A la fin de l'enregistrement qui accompagne cette page, j'ai intégré le ricanement caractéristique de l'Aburazemi, la cigale du Japon en été.
Hee he he heeeeee.
Juste à côté, l'immense temple du Chion-in, avec ses statues géantes de Bouddha. Ce qu'on voit sur cette photo n'est que le portique! Le plus grand bâtiment était en refection. C'est ici que j'ai enregistré le prêtre qu'on entend dans la bande son de cette page, avec ses litanies ponctuées de cloches, tambours et gongs.
Au sud d'Higashiyama, le quartier qui mène au temple de Kyomizu est magnifique. On est accueilli par la pagode du Hokan-ji, puis on monte vers les temples (mélangés bouddhistes et shintoistes), colorés et splendides au coucher du soleil.
Nienzaka. la pente des deux années. Qui tombe ici, mourra dans les deux ans. Tout va bien pour nous, ouf!
De temple en cloche et de moulins de prière tibétains en lampions shitoistes le complexe des temples de Yasaka nous ramène à Gion.

Osaka


L'autre face du Japon, résolument moderne, exubérant, urbain, technologique, ludique, inventif: La mégalopole d'Osaka. Quelques dizaines de kilomètres - un autre monde.
Ici des autoroutes pour voitures carrées traversent les immeubles, mais toujours sous la protection d'un petit temple...
Depuis la plus haute tour d'Osaka, la Shin Umeda City, on se rend compte de la taille de la ville, prolongée par le port de Kobe, de l'autre côté du fleuve. L'Hôtel Monterey intègre une petite chapelle gotique (copie d'un original situé à Bruges) en surplomb à son sommet. Les mariages chrétiens sont très tendance.

Kyoto


Retour à la "provinciale" Kyoto. Un petit temple shinto en granite totalement entouré d'habitations basses et traditionnelles. Nous aussi nous prenons un cours traditionnel pour devenir des Samurai!
Encore un très beau temple Zen, tout à l'Est de la ville, le Nanzen-ji, avec son immense portique, ses beaux jardins de pierre et de plantes et ses arbres en fleurs.

Tout au sud de Kyoto, la montagne sacrée dédiée au dieu Renard, tantôt mâle, tantôt femelle, Inari. C'est un dieu Shinto , protecteur des maisons et des récoltes, des pompiers et des prostituées, de la fertilité et de la prospérité, entre autres... Et ici, Fushimi Inari-Taisha, c'est le lieu principal de dévotion à cette divinité importante. Financer un torii ou déposer un mini-portique sur la montagne d'Inari (Inariyama) favorise la prospérité. Du coup on se retrouve avec un nombre immense de torii (10 000, dit-on) qui couvrent presque tous les sentiers de la montagne, et à chaque temple, à chaque station dans la montée, des mini-torri déposés en offrande partout, sur des chapelles, des autels, des tombes. Tout en haut de la montagne, des rochers sacrés d'une beauté farouche. Beaucoup de monde en bas, dans le temple où nous assistons à une cérémonie shinto, avec orchestre et procession de prêtres. Beaucoup de monde au début des sentiers, puis de moins en moins en montant sous la chaleur. L'ensemble est d'une très grande beauté.

Nara



Avant Kyoto, la capitale, c'était Nara. La particularité de la ville, ce sont les daims en liberté, surtout dans les parcs, mais pas seulement

Le Todai-ji est le plus grand édifice en bois du monde: 57x50x49m. Il renferme une statue géante du Bouddha ainsi que d'autres statues et trésors. On y sent une grande dévotion.


Péninsule d'Izu

Nous quittons Kyoto pour rejoindre la péninsule d'Izu, au Sud du Mont Fuji. C'est un lieu de villégiature pour les habitants de Tokyo et de Nagoya et les routes sont bien pleines en cette période. Nous avons une petite maison à Higashiizu, et nous sommes accueillis en musique dans le salon de musique de Madame Toyoda. Sa fille Yuko est là pour l'aider. C'est donc une pianiste professionnelle de grand talent qui nous sert un repas traditionnel merveilleux. Et pour conclure nous avons droit à la première audition privée d'une nouvelle composition.


Le risque de tsunami est toujours présent et toutes les rues des villes et villages côtiers sont couvertes de panneaux indicateurs sur les altitudes et les routes de fuite.
Parmi les nombreuses beautés de la péninsule, il fallait choisir, alors ce sera la côte de Jogasaki. Une côte de falaises basaltiques avec des vues magnifiques nous ouvre ses sentiers, ses ponts suspendus et ses piscines naturelles.



Arigato gozaimashita !




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