Retour accueil
ANNECDOTES DE FAMILLES


1- Arrivée de mon arrière-grand-père ANTONIO en France
2- Julien BIFFART, trésorier de la fabrique à Saint-Juvat en 1668
3- Maître Pierre HAOUISEE, notaire à Saint-Juvat pendant l'épidémie de peste de 1637-1638
4 - Comment Alain AUVRET devient Alain DOUARD entre deux mariages?




-1-  ARRIVEE DE MON ARRIERE GRAND PERE ANTONIO EN FRANCE

Originaire d'une famille d'agriculteurs italiens, Antonio BEGHETTI habite la jolie paroisse de Vignola dont l'église bâtie sur le sommet d'une colline domine la commune de Pontremoli.
 

Pontremoli est une ville située tout au nord de la Toscane dans la province de Massa-Carrara. L'antique cité fut un centre commercial important et le lieu de rencontre des tous premiers vendeurs ambulants de livres. On peut y voir le chateau du Piagniaro et son célèbre musée des statue-stèles.  En 1907, Antonio a 23 ans et est fiancé à Elisa PASQUALETTI, qui vient de la paroisse de Cavezana Gordana, également de la commune de Pontremoli, où ses parents, Pietro et Angiola, sont aussi agriculteurs. A l'âge de 23 ans, comme beaucoup de ses compatriotes, Antonio décide de quitter son pays natal pour aller chercher fortune ailleurs. Le frère de sa fiancée, Angelo PASQUALETTI, a quitté la ville quelques années auparavant et s'est installé à San Fransisco en Californie. Antonio décide de l'imiter et entame alors toutes les démarches pour rejoindre les Etats-Unis. Il se marie le 4 février 1907 avec Elisa dans l'Eglise de Vignola. Avant de rejoindre le port du Havre où il s'embarquera sur le paquebot La Savoie le 25 mai 1907, il conçoit mon grand-père Giuseppe (Joseph) qui naîtra le 8 janvier 1908 à Pontremoli.


La Savoie

Le bateau La Savoie arrivera le 1er juin 1907 à Ellis Island où Antonio se soummettra, comme tous les nouveaux arrivants, à la visite médicale et aux différents interrogatoires sur son passé, le but de son voyage, etc. Tout est soigneuseusement noté sur le registre d'arrivée, registre sur lequel on remarque que Antonio connaissait bien sûr la ville ou demeurait son beau-frère mais ne se rappelait que du numéro de l'immeuble (1411) et pas celui de la rue! Cela n'a pas dû être simple de se retrouver!
 

Extrait du registre où apparaît le nom

Antonio ne se rappelait pas du nom de la rue où vivait son beau-frère

 
Antonio ne restera qu'une année aux Etats-Unis avant de revenir à Pontremoli retrouver définitivement sa petite famille. En effet, le climat californien ne lui convenait pas du tout. Cependant, la volonté de s'établir en dehors de l'Italie reste intacte. Le couple donne naissance à un deuxième enfant, Nello, et en 1912, prend  le chemin de la Suisse pour se fixer à Perri dans le canton de Berne. Deux ans plus tard, en juin 1914, Antonio déménagera pour s'établir cette fois ci en France où il élira domicile à Le Hinglé près de Dinan (22). Le reste de la famille ne le rejoindra qu'en février 1915. En août 1914, il est engagé à la carrière de la Pyrie en Le Hinglé en tant que tailleur de pierre (granit). Il retournera en Italie d'avril 1918 à janvier 1919, période pendant laquelle il est mobilisé dans l'armée italienne au 145ème régiment d'infanterie.
En 1927, Antonio dépose une demande de naturalisation française auprès de la préfecture, naturalisation qui sera accordée à lui et à sa famille en octobre 1929. Le dossier constitué par les autorités avec notamment l'enquête de voisinage de la gendarmerie lui est très favorable même si son ancien employeur le qualifie de "sournois et ayant un mauvais esprit". En effet, l'année précédent sa demande de naturalisation, Antonio a participé à une longue grève

Antonio, Giuseppe et Elisa vers 1910
(environ 6 mois!) avant de donner sa démission. Il trouvera ensuite un emploi de fendeur de granit dans une carrière de Saint-Pierre de Plesguen (35). Locataire depuis son arrivée en France, Il achète dès l'obtention de la naturalisation française une petite propriété de 20 000 francs au lieu-dit "Les Fontenelles" en Le Hinglé. Il y demeurera le reste de sa vie et il y décèdera en 1948.
 

  Haut de la page

 

-2-  Julien BIFFART à Saint-Juvat

L'Eglise de Saint-Juvat ouvre sur un porche couvert meublé de bancs de pierre, le chapître, où se tenaient autrefois les réunions des notables de la paroisse. Le mur du bas-côté nord, situé près du choeur, porte l'inscription:
 

A este basty du temps de missire Gille Le Corvasier, recteur de ceant et de Me Jan Caharel et de Julien Bifart, trésorier, l'an 1668

Julien BIFFART est un de mes ascendants: sosa numéro 1998, 11ème génération.
Il est né le mardi 24 janvier 1640 à Saint-Juvat de Jan BIFFART et de Guillemette CHOUETTE.
Il épouse Renée FOUERE à une date non encore déterminée.
Julien meurt le mercredi 30 juin 1688 à Saint-Juvat, âgé de 48 ans.
Sa fille Marie, mon ancêtre, naît le mardi 7 septembre 1688, quelques semaines après le décès de son père.

Haut de la page


-3- Maître Pierre HAOUISEE, notaire à Saint-Juvat pendant l'épidémie de peste de 1637-1638

Les premiers cas de mort douteuse " par maladie contagieuse " sont enregistrés en avril 1637 sur le registre paroissial de Saint-Juvat. Petit à petit, à mesure que des familles entières succombent au fléau en quelques semaines, chacun comprend qu'il s'agit de la peste et une peur collective s'empare de tous les villages. Malgré une acalmie pendant l'hiver, les morts reprennent de plus belle à partir de février 1638, année pendant laquelle on enregistre à Saint-Juvat 116 décès, 6  fois plus qu'à l'ordinaire.

Les plus riches rédigent alors des testaments qu'ils déposent chez mon aïeul, Maître Pierre HAOUISEE, Sieur des Grands Champs, notaire de Saint-Juvat. Une grande partie des testaments consiste en des dons à l'église pour faire dire des messes pour le repos de son âme. Pierre HAOUISEE reçut tant de personnes désireuses de rédiger leur testament qu'il succomba à son tour à la maladie et fut inhumé le 17 novembre 1638.  Il laisse par testament chez Maître De Launay dix livres pour l'augmentation de l'église, dix sols de rente à jamais à la fabrique et ordonne un service à jamais par les prêtres de Saint-Juvat.

Fort heureusement, Jan HAOUISEE, son fils, né en 1614 à Saint-Juvat, survit à l'épidémie et se marie à Saint-Juvat le 23 juillet 1641 avec Yvonne HAUTIERE,également originaire de la commune.


* source: article "Une épidémie de peste à Saint-Juvat en 1637-1638" de Madame Yvonne Henry paru dans Généalogie22

Haut de la page

-4- Comment Alain AUVRET devient Alain DOUARD entre deux mariages?

En remontant la branche paternelle de ma grand-mère Rosalie DOUARD, je suis bloqué sur Alain DOUARD (sosa 320) dont les seules informations dont je dispose sont l'acte de mariage avec Jeanne VILLALON le 9 septembre 1742 à Dolo et son acte de décès le 10 février 1789. Afin de trouver des pistes sur le lieu et la date de sa naissance, j'explore alors les différents actes des membres de la famille. Le 21 juillet 1787, on trouve dans les registres de Plédéliac l'acte de décès de Pétronille DOUARD, à l'âge de 45 ans, en présence de Alain, son père, et de Mathurin CHAUVET, son époux. Son mariage a lieu le 17 octobre 1775 à Plédéliac en présence de son père Alain et de son frère Alain. Cet acte est important car il indique que la mère de Pétronille est décédée et qu'elle se nomme ... Julienne ROUVRAIS. Alain DOUARD aurait alors été marié deux fois. Cependant, la recherche de l'acte de la première union ne donne aucun résultat sauf un mariage le 28 juillet 1738 de Julienne ROUVRAIS et de Alain ... AUVRET !! Serait-ce le même homme? Il y a de fortes présomptions car Alain AUVRET et Julienne ROUVRAIS ont eu une seule fille: Pétronille Renée née à Saint-Igneuc le 28 avril 1739. Il s'agit probablement de Pétronille DOUARD qui aurait, comme son père, changé de nom.  L'examen des registres montre d'ailleurs que Julienne ROUVRAIS devait décéder quelques mois plus tard, le 1er février 1740 à Saint-Igneuc à l'âge de 35 ans. Alain AUVRET se serait alors remarié avec Jeanne VILLALON mais en changeant son patronyme pour DOUARD.
Il reste à maintenant à déterminer la raison d'un tel changement de nom, procédure rare à l'époque surtout à l'âge d'Alain (environ 25 ans). Sur l'acte de mariage avec Julienne ROUVRAIS, il est écrit pour Alain: 23 ans, fils naturel de ... [un grand blanc]. Le fait qu'il soit fils naturel est important: entre le décès de sa première épouse et son second mariage, Alain a peut-être appris l'identité de son père et a adopté son patronyme (devant notaire?).  D'après l'âge mentionné sur l'acte de son second mariage,  Alain  doit être né vers 1715. Or, le  8 novembre 1715 naît à Saint-Igneuc Alain OUVAY (?), fils illégitime de Guillemette OUVAY (?).  Il s'agit là certainement de notre Alain mais je n'ai malheureusement  pas trouvé de trâces du décès de Guillemette.  Par contre, une Guillemette AUVRAY naît le 2 juin 1694 à Saint-Igneuc, fille de Jacques et Julienne CHENAY. Elle a 21 ans en 1715 et peut donc être la mère d'Alain.
En regardant le décès des DOUARD entre 1740 et 1742, on remarque François DOUARD, mort  le 15 avril 1742 à Saint-Igneuc à l'âge de 60 ans.  Le curé a noté que François s'est confessé avant de décéder: a-t-il avoué une descendance illégitime? J'espère trouver un jour un testament ou un autre acte notarié justifiant le changement de nom d'Alain AUVRET pour Alain DOUARD.
haut de la page

*    *
*

Retour accueil