Témoignage de CASTELNAU Etienne à St Pierre de Clairac le 8 Novembre 2004 ( 17 ans à l’époque)
Mon père possédait un pistolet, qu’il tenait du sien de l’autre guerre mais pour lequel il s’était procuré des balles auprès de BALZAN dont il connaissait l’activité de résistant sans que lui-même, à sa connaissance, n’appartienne au groupe de St Pierre. Ce pistolet il le tenait « caché » sous le matelas de son lit.
L’après-midi du 7 Juin 1944 avec son père et sa mère ils chargeaient du foin dans le pré en face leur maison en contre-bas de la route de Puymirol. Est apparu JUTEAU, débouchant du chemin venant du village, qui courait vers son domicile et qui leur a crié « Partez les boches arrivent ». Dans la minute ils arrivaient, déposaient sur la petite butte un soldat avec sa mitrailleuse qui prenait position et poursuivaient vers le domicile BALZAN. Mon père me donnait consigne de ne pas les regarder et de poursuivre le chargement du foin. Dès la voiture repartie, il donnait mission à sa femme de retourner à la maison – distante d’une cinquantaine de mètres – pour récupérer le pistolet et de le jeter dans les orties près de la grange. Aussitôt claquaient trois, quatre coups de feu, pas plus. Et la voiture réapparaissait et repartait vers le village.
A ma question y-a-t’il eu combat ?… Il m’affirme que non.
Son père s’est ensuite rendu chez BALZAN où la maison avait été incendiée, JUTEAU et son beau-père BALZAN avait été abattus.
Il sait que bien plus tard les deux malheureux ont été récupérés par deux villageois – GALAN Marcel sûr, le second il ne sait plus.
Une dizaine de jour plus tard, M . AUVERGNON Emile venant travailler à sa vigne proche de la maison BALZAN y trouve des armes. Au passage il s’arrête leur dire et leur déclare qu’il part prévenir le maire car il ne faut pas les laisser là. Bizarrement ce sont à nouveau les allemands qui reviennent ?… L’un d’eux s’arrêtera leur demander des œufs, son père demandera à sa mère de s’exécuter il lui donneront même un verre de vin, trop content de le voir ainsi satisfait et repartir.