La Porte

Zone de Texte: La Compagnie Octavio

Écriture :

Gilles Ostrowsky

 

Mise en scène :

Jean-Matthieu Fourt

 

Avec :

Gilles Ostrowsky

 

Lumières :

Sébastien Debant

 

La porte, celle qu’on ouvre ou qu’on refuse d’ouvrir, il y a  des gens qui n'ouvrent jamais la porte, qui restent là toute leur vie devant  une porte fermée… D'autres laissent la porte grande ouverte et se laissent  complètement déborder.

Un homme ouvre une porte...  Des figures surgissent, entre le conscient et l’inconscient : en vrac et dans  le désordre il y a un enfant qui ne veut pas rester seul, un Christ qui  souffre, un facteur qui apporte une lettre, un dragon débile, une femme qui  pleure, une mer de sang, un clown et ses tartes à la crème, l'intérieur de la  matrice féminine, une canette de coca light, une épée électrique, de la  pluie,...

Description

 

Sur le plateau, une porte. Elle est là, plantée dans le vide, c¹est une pure convention théâtrale réduite à son plus simple appareil. Il y a devant et il y a derrière la porte, les coulisses et la scène, ce qui est vrai et ce qui est faux, le montré et le caché. La convention est posée, un pacte avec le public est passé. Il faut bien poser une règle pour pouvoir la transgresser.

 

Le public est là, les lumières s’éteignent. Un acteur rentre, il passe la porte. Doucement, il entame une conversation à bâtons rompus avec les spectateurs, un monologue qui semble s'improviser sous leurs yeux. Il parle du spectacle qu¹il est en train de jouer, de la porte, celle qui est devant, là, sur scène, et celle qui est en nous. Petit à petit le spectateur découvre que tout est écrit, répété, prévu, comme dans un spectacle....

Le mensonge du théâtre est mis à nu.

 

L¹acteur va s¹acharner à se démonter devant nous, comme on démonte un réveil, dans une étrange zone entre le jeu et le non-jeu, où le rire sera l¹énergie première. Il fait surgir ses pulsions créatrices devant nous, comme un bateleur, il ne veut rien cacher, tout montrer, il se fait happer par ses propres images. Au même moment, il est l¹enfant qui se fait attaquer par un dragon et l¹adulte qui lui hurle que les dragons n¹existent pas.

 

Des figures surgissent, entre le conscient et l¹inconscient : en vrac et dans le désordre il y a un enfant qui ne veut pas rester seul, un Christ qui souffre, un facteur qui apporte une lettre, un dragon débile, une femme qui pleure, une mer de sang, un clown et ses tartes à la crème, l'intérieur de la matrice féminine, des placards pleins de rien, Ponce Pilate, une épée électrique, de la pluie,...

 

Cette porte est le point de passage entre le réel et l'imaginaire, permettant un incessant va et vient du banal au fantastique.

 

Note d'intention

 

Plusieurs questions sous-tendent ce travail :

Qu'est ce que la création ? Qu'est ce que le rire ? Comment une idée, ou une émotion, ou une impulsion de jeu surgissent dans la tête de l'acteur ? Quelles en sont les conditions ? le faux n'est-il pas plus vrai que le vrai ? (« Elle est tellement belle qu on croirait qu elle est fausse. » La comtesse regardant la Lune dans et la nave va de F. Fellini). Qu'est ce que le processus de création à l'oeuvre au cours de la représentation théâtrale ? Comment créer une relation à la fois ludique, passionnelle, tragique et déliée avec le spectateur ?

 

C'est un spectacle autour de l'inconscient, du théâtre et du processus de création. En flirtant avec la frontière de l'improvisation je m'attache à créer un rapport intime avec le public. C¹est un spectacle au présent.

 

Ce projet est l'aboutissement de 12 ans de recherche sur le théâtre, le clown, l'acteur, la fantaisie et la tragédie. C'est une synthèse de ce que j'ai découvert avec ma compagnie les Octavio, avec l'alsacienne du Feydeau de Rabeux, avec le clown de l'opéra de Matthew Jocelyn, avec Roméo de Pierre Guillois, avec les fantaisistes du « Plancher des vaches » d¹Eugène Durif et Catherine Beau et tous ces spectacles où j'ai exploré les différentes facettes de mon métier d'acteur/créateur.

Spectacle pour un acteur et une porte

 

Ce spectacle a été crée en juillet 2006 au théâtre du Peuple de Bussang