Perrin Jean-Baptiste.2

Perrin Jean-Baptiste


C'est dans le cadre de l'École normale supérieure, et dans le contexte de l'affaire Dreyfus, que Jean Perrin s'entoure d'un groupe d'amis indéfectibles, par affinités politiques notamment : ils sont tous socialisants, et farouchement dreyfusards. Il s'agit d'Émile Borel, de Pierre et Marie Curie et de Paul Langevin. Ils militent tous à Ligue des droits de l'homme dès sa fondation, et participent également aux premières universités populaires. Le clan Borel, Curie, Langevin et Perrin est très soudé. Au cours de leur longue amitié, ils organiseront des dîners entre intellectuels, auxquels participent Paul Painlevé, Paul Adan, Charles Péguy, Léon Blum, Édouard Herriot, entre autres. En 1906, est créée par Borel et sous l'impulsion de ce groupe La Revue du mois, qui regroupe, dans son comité de rédaction, outre Perrin et Langevin, Aimé Cotton, Jacques Duclaux, Henri Mouton, Robert Lespieau et Louis-Jacques Simon. Blum, Painlevé et Herriot y écrivent également. En 1907, les familles du « clan » décident d'élever conjointement et eux-mêmes leurs enfants en dehors de l'institution scolaire publique.

En 1940, Jean Perrin fuit avec le gouvernement, qui se réfugie à Bordeaux devant l'avancée allemande. Son fils, Francis Perrin, se porte candidat en novembre à la succession de sa chaire de chimie-physique de la Sorbonne. Le conseil de la faculté des Sciences de Paris choisit Jean Thibaud pour le remplacer (par 18 voix contre 13). Jean embarque en juin avec les ministres et les députés, ainsi que Nine Choucroun, à bord du paquebot Massilia, qui leur permet de se réfugier à Casablanca ; de là, ils sont emmenés par l'SS Excambion, en décembre 1941, et ils débarquent à New York le 23 décembre 1941. Perrin y meurt le 17 avril suivant.



Chronologie


* 1891 : il entre à l'École normale supérieure de Paris

* 1894 : il est reçu au concours d'agrégation de physique

* 1895 : il démontre que les rayons cathodiques sont constitués de corpuscules de charge négative, agrégé préparateur au Laboratoire de physique de l'École normale supérieure

* 1897 : docteur ès sciences

* 1898 : chargé de cours de chimie-physique à l'École normale supérieure

* 1900 : professeur à l'École normale supérieure de Sèvres

* 1908 : il détermine de manière précise le nombre d'Avogadro

* 1910 : titulaire de la chaire de chimie-physique à la Faculté des sciences de Paris

* 1913 : il publie Les Atomes

* 1914-1918 : il est officier du Génie dans l'armée française ;

* 11 juin 1923 : il est élu membre de l'Académie des sciences (section de Physique générale)

* 1926 : il reçoit le prix Nobel de physique. Création du Laboratoire de chimie-physique matière et rayonnement.

* 1930 : création de l'Institut de biologie physico-chimique

* 1936 : en octobre il est nommé sous-secrétaire d'État à la Recherche dans le premier gouvernement Léon Blum[Ch. 7]

* 1937 : il crée le Palais de la découverte à l'occasion de l'exposition universelle

* 1938 : il est nommé sous-secrétaire d'État à la recherche scientifique dans le deuxième gouvernement de Léon Blum

* 1938 : il décide la fusion de la Caisse nationale de la recherche scientifique avec l'Office national des recherches scientifiques et des inventions, ce qui conduira à la fondation le * * 19 octobre 1939 du Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

* 1940 : il est nommé directeur de l'université française de New York, quitte sa chaire de Paris qui est envahie par les Allemands et s'enfuit à Bordeaux où il embarque à bord du Massilia ; Edmond Bauer lui succède en 1945, après l'intérim de Louis Dunoyer, puis en 1953 Yvette Cauchois

Ses cendres ont été transportées le 17 novembre 1948 au Panthéon de Paris.