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LE MONDE | 09.06.04 | 15h17

 

 

Les Maoris auraient vu tomber une météorite

 

"Investigate" a enquêté au large de la pointe du sud de la Nouvelle-Zélande

 

 

    Le cratère est énorme : 20 kilomètres de diamètre au bas mot. Situé au large de Snares Island, un caillou perdu à 120 kilomètres au sud-est de la pointe méridionale de la Nouvelle-Zélande, cette dépression a été baptisée "Mahuika" en hommage au dieu maori du feu. Le professeur de l'université américaine de Columbia qui l'a découverte, Dallas Abbott, a détecté dans les prélèvements océanographiques effectués sur ce site des traces de tectite, une roche vitreuse en forme de goutte qui résulterait de la fusion de roches sous l'impact d'une météorite. Le mensuel néo-zélandais Investigate a mené l'enquête.

 

Un groupe de chercheurs a récemment découvert sur la côte de l'île Stewart, au sud du "pays au long nuage blanc", des débris marins au sommet des falaises hautes de 220 mètres. En 1989, un enseignant de l'université de Wollongong (Australie), Edward Bryant, a décelé des débris semblables à 190 mètres au-dessus du niveau de la mer, à Jervis Bay, au sud de Sidney. Pour le scientifique, aucun doute n'est possible : seul un "bolide" - une grosse météorite ou un petit astéroïde - peut provoquer une vague aussi haute.

 

 

Le professeur Bryant a découvert, en utilisant du carbone 14, que ces débris dataient d'à peine 500 ans. Le savant, explique Investigate, "a poussé plus loin ses recherches et il a découvert des légendes aborigènes et maories parlant de feu tombant du ciel et de vagues catastrophiques venant de l'océan. Cet évènement cataclysmique s'est déroulé peu de temps avant le début de la colonisation".

 

Le géologue néo-zélandais James Goff a déjà prouvé que certaines tribus maories avaient choisi de s'installer à l'intérieur des terres au tout début du XVIe siècle. Afin d'expliquer ce choix étonnant pour un peuple aimant autant la mer, le chercheur avait avancé l'hypothèse qu'un tsunami aurait pu persuader certaines communautés à trouver refuge au milieu des îles. Les recherches les plus récentes tendent à prouver que ce violent raz-de-marée n'aurait peut-être pas été provoqué par une éruption volcanique sous-marine mais par l'impact d'une énorme météorite.

 

Si l'hypothèse de la chute d'un "bolide" au large de la Nouvelle-Zélande se confirme, les Maoris ne pourraient plus être accusés d'avoir détruit les forêts de l'île du Sud et ils ne seraient pas responsables de la disparition du moa. L'extinction de ce lointain cousin de l'autruche, dont la taille pouvait dépasser les 3 mètres et le poids atteindre 250 kilos, est résumée dans les légendes maories par l'expression "manu whakatau", ou "l'oiseau qui a été abattu par un feu étrange".

 

Espérons que la nouvelle étude publiée par des scientifiques de l'université de Cardiff au pays de Galles se révèle erronée, prévient Investigate : la chute de météorites géantes sur la terre ne serait peut être pas aussi rare que cela...

 

Frédéric Therin

 

* Sur internet : www.investigatemagazine.com

 

 


 

 

Ci-dessous un article du New Zealand Herald qui relate la chute d'un météorite dans un quartier d'Auckland 2 jours après la publication de l'article précédent dans le journal Le Monde (c'est-à-dire respectivement les 12 et 10 juin 2004).

 

 

Meteorite crashes through roof of Auckland house

13.06.2004

9.30am

 

A black lump that crashed into an Auckland family's living room yesterday was identified as only the ninth meteorite to be found in this country, television's One News reported.

 

The 1.3kg, four billion-year-old rock fell through the roof of the house in the suburb of Ellerslie about 9am.

 

"There was just a huge explosion and we looked around and there was just dust everywhere," householder Brenda Archer told the station.

 

"I don't know what to make of it, it's unbelievable. I'm just glad no one was sitting on the couch because they just would have got absolutely crowned."

 

Specialists were convinced the rock was a meteorite, but would not know where it had come from until it was fully examined, One News said.

 

Overseas dealers were expected to offer the Archers cash for the rock.

 

"Falling through a roof is really an exceptional event that rarely happens, and this is a beautiful large specimen," Joel Schiff of Auckland University said.

 

- NZPA