Voici l' histoire d' un petit village nommé

Mériadeck

 

  A l' emplacement de " notre Mériadeck ", existait un immense marais alimenté, par le Peugue, la Devèze et le Caudéran.

C' est en 1610 que fut décidé l' assèchement des marais de Bordeaux. Le cardinal Archevêque, François de Sourdis entreprit

l' assèchement des marais de l' archevêché, aidé en cela par les chartreux.Il leur fit construire " le couvent de la Charteuse "

dont il ne reste que la porte ( entrée du cimetière, rue G. Bonnac ( ancienne rue d' Ares ), face à la rue Brizard ) et l' église

St Bruno. L' ensemble des travaux dura de 1611 à 1622.

La Fronde, puis les troubles de l' armée, n' ayant pas permis l' entretien des canaux, le marais reprend sa place.

Il fallut attendre 150 ans pour que de nouveaux on s' intéressa au marais de l' archevéchê.

Ferdinand Maximilien Mériadeck, prince de Rohan, nommé archevêque de Bordeaux en 1771, demanda au roi ( Louis XV ,

le bien aimé )l' autorisation de démolir l' archevêché, d' en vendre les matériaux, les terrains adjacents et le marais, afin de faire

construire un palais digne de son rang.

Des lettres de patentes de mai 1771 et juillet 1772 autorisent l' archevêque à démarrer les travaux.

En moins de 15 ans, de 1772 à 1787, tout un quartier a surgi et a été bâti: Le quartier St Bruno.

Le quartier Mériadeck prend son nom, lui, beaucoup plus tard, lorsque s' installent différents marchés sur sa place.

1831 : Le bois à brûler, sarments et charbons.

1860 : La ferraille et les nippes ( vieux vêtements ), permettant à chacun d' exercer commerce sans payer patente.

1867 : Création de la fontaine, dessinée par J. Burget ( architecte de l' hôpital Saint-André ), seul point d' eau courante

et potable du quartier.

Les rues jalonnant ce quartier, portaient souvent les noms de leurs acquèreurs, Courpon, Servantoni, Nauville, De Kaver,

De Belleyme, Lecoq, etc... Il n' y avait qu'un pas à faire, pour que cette place devienne le marché à la brocante que nous

avons connu, entraînant avec lui une population au folklore particulier, Mériadeck était né.

La fontaine devint progressivement le symbole de toute une population cosmopolite.

Commune libre, née aux alentours de la 1ére guerre mondiale, Mériadeck imposa ses frontières ( avant ça, il faisait partie

intégrante du quartier St Bruno ).

L' animation de ce quartier ne tenait pas exclusivement à ses marchés, en effet, en 1774, un dénommé Fleurichard,

organise des combats d' animaux à Mériadeck.

On constate par tout cela que Mériadeck était un secteur particulier, d' autant plus démarqué lorsque au milieu

du 19 ième siècle, des bals, des estaminets, des maisons closes, firent leur apparition dans le quartier ( "LE SPHYNX", "LES

GLACES", "LE SULTANAT", "LE LIDO", "LE MONTMARTRE", "Madame JEANNE") ouvrant leurs portes à

toutes les populations masculines transitant par le port, dockers, pêcheurs, marins au long court, et plus tard aux

militaires sénégalais, faisant escale à Bordeaux.

Mériadeck avait son statut de quartier, délimité par les rues Georges Bonnac ( ancienne rue d' Ares ), Belleville,

Anatole France et Ornano.

Ce village était avant tout et surtout une Commune Libre, avec ses Maires, MM. Marquet, Coster, Mendoze, Guibert.

ses réunions au siège de sa municipalité, au " bar Prévot " 29 rue Anatole France.

Ses comités des fêtes dont le dernier président fut Mr. Adelmar ;

Pendant la dernière guerre mondiale, plusieurs familles de Mériadeck souffrirent des lois antijuives de Vichy.

Notamment les familles de:

Mme Juliette Drai-Benzazon

Mme Esther Fogiel

Mr Michel Slitinsky.

En 1955, pour des raisons évidentes d'insalubrité, la municipalité en place fait faire une étude d'urbanisation sur l'aménagement

de Mériadeck. Expropriations et travaux prirent leur essor dans la décennie 60-70, la fontaine est démontée en 1972.

Mais grace aux " Amis de l' Ancienne Commune Libre de Mériadeck ", le 21 décembre 1996, la fontaine retrouvait son quartier.

Voici brièvement résumé l'histoire de ce petit village...

N.B. : Tous ces écrits sont tirés des oeuvres de : Camille Julian, Louis Degraves, Albert Réche, historiens bordelais.

 

 

 

 

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