Canicule de cheval – les éoliennes

Canicule est un court-métrage réalisé par Stéphanie De Fenin, une amie de longue date, puisque nous nous sommes rencontrés en Ciné-Sup à Nantes juste après notre bac. Ensuite nous avons tous les deux fait Louis Lumière, en décalé car j'ai eu l'opportunité d'y entrer après la première année de prépa, et que Stéphanie se plaisait assez à Nantes pour y rester un an de plus.

Après quoi nous avons débuté un peu en même temps dans le cinéma, en tant qu'assistants opérateurs, premiers sur des courts, seconds sur des longs, et on se refilait parfois les films qu'on ne pouvait pas faire ou on se remplaçait l'un l'autre.

L'argument de Canicule est simple : deux messieurs (Olivier Saladin et Maxime Leroux, décédé peu après le film) se rencontrent à Paris, place de la Concorde, et entament une discussion qu'ils poursuivent en marchant jusqu'à la côte Normande. Il n'y a aucune ellipse dans leur conversation d'¼ d'heure, en revanche d'un plan à l'autre ils parcourent la ville, sa banlieue, la campagne et les routes jusqu'à la mer. Continuité sonore, ellipses à l'image, c'est un jeu sur le faux-raccord vraisemblable et l'arbitraire de la représentation.

Dans certains films noirs, surtout de la grande époque américaine, mais aussi après et ailleurs, il y avait cette figure de style récurrente, l'ombre projetée des pales d'un ventilateur décrivant au sol ou sur un mur sa lente rotation.

Dans ce plan le soleil dessine l'hélice des éoliennes au sol, comme l'ombre d'un gigantesque ventilateur .