De 838 à 1482

A la chute de l'empire romain, Marseille est rattachée à l'Austrasie sous les Francs. Mais la ville parvient à maintenir son indépendance. Le port se réveille et la ville renaît au commerce.
Sous Charlemagne, le pouvoir est partagé entre les évêques et les vicomtes.
En 838 les Sarrasins pillent la ville une première fois. L'évêque Babon fait élever une citadelle sur la butte Saint Laurent. Les Sarrasins reviennent une nouvelle fois en 923, et ce n'est qu'en 972 que le comte de Provence et le vicomte de Marseille les repoussent définitivement. Ainsi sécurisée, la ville allait accueillir une vague de nouveaux arrivants et s'étendre à un point tel qu'entre 1030 et 1040 les vicomtes et les évêques firent édifier de nouveaux remparts. Cette nouvelle muraille s'ouvrait par au moins cinq portes.
La porte d'Aix - La porte de la Frache - La porte du Marché - La porte Royale
La porte de la Calade.
Le XIème siècle voit une ville divisée en deux parties. Une partie haute sous le pouvoir des évêques une partie basse plus riche sous celui des vicomtes. En 1223, les habitants de la ville haute nomment des consuls, s'affranchissant du pouvoir des évêques. Ils sont suivis peu de temps après par les habitants de la ville basse, qui rachetant aux vicomtes leurs droits et leur versant pension, nomment un podestat à l'Italienne. La commune de Marseille était enfin libre. S'alliant avec Gênes, Avignon et le prince des Baux, elle fait face au pape et à l'empereur pour défendre cet acquis.
La ville arrive à se préserver grâce à son négoce, sachant utiliser ses richesses pour éviter de retomber sous le joug d'un pouvoir central,en l'occurence celui du comte de Provence.
Les Croisades grandes consommatrices de seigneurs en tout genre allaient affaiblir la féodalité. Ce fût également une époque ou le trafic avec l'Orient rapporta des fortunes colossales aux villes maritimes, et dont Marseille bien évidemment profita plus que largement. Un nouvel âge d'or se profilait pour la ville. Elle allait devenir un entrepôt fabuleux de tout ce que le monde comptait de richesses et de produits. C'est de cette époque que date l'apparition, sur les
armoiries de la ville, de la croix azur sur fond argent.
En 1257, Marseille perd sa souveraineté et Charles d'Anjou comte de Provence remet la ville dans le comté. La ville ne renonce pas à sa prospérité.
En 1348, la ville se prend d'amour pour la reine Jeanne. Cette dernière regroupe les deux villes, haute et basse, en une seule juridiction. La ville par son loyalisme à la reine Jeanne reprenait un statut à part dans la Provence. A la mort de la reine en 1382 une lutte de factions voit le jour entre ses deux héritiers. Alors que la Provence dans son ensemble reconnait Charles de Duras, Marseille mise sur Louis d'Anjou...Bien lui en prend car cette dynastie prend finalement le dessus.
A cette même époque Marseille marque également sa différence en reconnaissant l'anti-pape d'Avignon alors que le reste de la Provence reste fidèle à Rome.
En 1423, Alphonse d'Aragon entre dans la passe de Marseille avec dix huit galères et détruit une partie de la ville.

Le Roy René (anonyme)
En 1447, le roi René comte de Provence fortifie le port. En 1470 et 1471 il jette les bases d'un traité avec les Barbaresques pour garantir la navigation. A la mort du roi René (1480), son successeur Charles du Maine rédige, au terme de 17 mois de règne, un testament rétrocédant le comté à Louis XI. Charles du Maine meurt le 11 décembre 1482.
La Provence, et Marseille avec elle, devient Française.