La soumission

49 av. JC

Pour s'assurer de l'Occident, César doit s'assurer d'abord de Marseille. Il convoque le Conseil des Quinze de la ville et essaye de le gagner à sa cause. Le conseil, revendiquant le statut de ville libre, refuse de s'allier à Jules César contre Pompée. De fait, Marseille ne peut rester neutre. Sa puissance et sa richesse font qu'elle représente de toutes les façons un danger pour l'un ou l'autre des deux partis en présence. Des siècles de richesse et d'opulence firent qu'elle se rangea aux côtés de Pompée, représentant la stabilité et la tradition, César faisant lui figure de révolté et d'instable. De plus il détournait le commerce des Gaules au profit de l'Italie de par ses nombreuses conquêtes. Les armateurs Marseillais se rangèrent donc aux côtés de Pompée.


César
(Musée des Thermes à Rome)

Pompée
(Détail d'un denier)
César entreprend alors le siège de Marseille. Il établit son camp d'attaque sur la Butte des Carmes en face de la Butte des Moulins où se trouvait la citadelle Marseillaise. Partant de là il entreprend de couper la ville de ses environs, de son ravitaillement et de son alimentation en eau. L'attaque de la ville se fait sur deux fronts : un à l'Ouest, un au Nord. Pour relier les deux buttes, il fait construire une chaussée en bois.
Appelé en Espagne, il laisse le soin de la poursuite du siège à Trebonius. Ce dernier remplace la chaussée en bois par une chaussée en briques, la première ayant été brûlée par les Marseillais, et fait construire une haute tour qui devait le mettre au niveau des assiégés, ainsi qu'une galerie couverte et mobile qui allait lui permettre de défoncer le rempart avec ses béliers. Cette dernière manoeuvre obligea la ville à demander une trêve.
Une flotte Romaine commandée par Brutus jette l'ancre devant Marseille. Les vaisseaux Marseillais sous le commandement du Grec Parmenon sortent du Lacydon pour engager le combat. Au moyen de corbeaux les Romains réussissent à arrimer les navires Marseillais au niveau du Frioul, et forçant les équipages à un corps à corps de type terrestre, ils sortent vainqueurs de cette bataille.
Une deuxième confrontation navale, celle de Tauroentum (au large du Brusc) produit les mêmes causes à partir des mêmes effets. Après leur défaite sur terre, ces défaites sur mer enlèvent aux Marseillais tout espoir de se faire secourir par Pompée et ils doivent capituler devant César. Reconnaissant la bravoure et la gloire de la cité, César lui épargne le pillage et la mise à sac mais détruit les forts, les vaisseaux, les machines de guerre et surtout s'empare de ses colonies.
Après cette défaite, Marseille entre en décadence. Privée de possibilités d'expansion, la ville se replie sur elle même et devient pour les deux siècles suivants une ville universitaire dans laquelle les étudiants Romains viennent étudier. On dit que Pétrone y aurait écrit son "Satiricon"...