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Qu'est ce qu'un carillon
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Le Carillon - Origine et Evolution

Au cours du XVIème, (et surtout dans la seconde moitié du XVIème siècle), toutes les villes flamandes de quelque importance se sont dotées d'un carillon (Lille, Douai, Cambrai, Valenciennes, Saint Omer, Aire sur la Lys, Hesdin, Béthune, Orchies, Armentières, Comines... et, plus prés de chez nous, Dunkerque (1477), Bergues (1544), Bourbourg (1548), Esquelbecq (1586) et Hondschoote (1595), cette liste n'étant d'ailleurs nullement limitative et certaines communes possédant même sur leur propre territoire plusieurs ensembles de cloches (Bergues en avait ainsi 3, Cambrai 6 et Valenciennes 12!).

Il faut dire que les carillons sont nés en Flandres, dans nos "Pays-Bas" et de ce fait il n'est pas étonnant que la plus forte concentration de carillons se trouve sur le territoire des anciennes "17 Provinces"...

Ce mouvement en faveur du carillon dans nos contrées septentrionales tient à plusieurs phénomènes, à plusieurs facteurs.

C'est tout d'abord l'existence d'une vie communale très importante puisque les villes flamandes bénéficient pour la plupart de chartes et de privilèges, rendent la justice, battent éventuellement monnaie, et sont à ce titre de véritables "seigneurs féodaux" avec lesquels il faut compter.

Ensuite, c'est la richesse croissante de ces villes, richesse acquise grâce au commerce et à l'industrie textile notamment, qui va permettre l'explosion de ce mouvement campanaire. Le beffroi des origines de la cité, en bois la plupart du temps, sera vite remplacé par un donjon de pierre ou de brique, dont la fonction ne sera plus purement militaire. Les villes vont très rapidement vouloir avoir le plus beau beffroi, le plus grand et si par malheur, celui-ci vient à être détruit, on le rebattit très rapidement, tant le symbole est important.

C'est dans ce contexte donc que vont apparaître nos carillons. Très tôt en effet, dès les premiers beffrois de bois, ceux-ci étaient sans doute dotés d'une cloche, pour alerter les bourgeois de l'imminence d'un danger (troupes ennemies ou incendies notamment). Cette cloche "banale" ou "cloche du Ban" va ensuite prendre une importance économique dans la mesure où elle va permettre à une ville de "fixer le temps" et donc de régler toute la vie de la cité.

Assez rapidement on installera donc de lourdes horloges de fer forgé dans les tours, horloges qui marqueront le temps en donnant les coups de l'heure sur "la" cloche.

Néanmoins, à l'usage, le système dût poser quelques problèmes et la chose n'est pas étonnante : Le temps que le cerveau enregistre les coups et commence à compter, personne ne peut être sûr d'avoir bien compté le premier coup, d'où risque d'erreur Important risquant de remettre en cause le système...

Très tôt la solution consistera alors à installer des "Voorslag" (littéralement : "avant coup"). C'est à dire que l'on va doter la tour communale d'un jeu de petites cloches qui seront jouées avant que l'horloge ne donne les fameux coups de l'heure. Ces ritournelles d'avertissements seront commandées par un tambour, sorte d'énorme boite à musique, lui-même déclenché par l'horloge (Croquis ci-contre). Le système étant au point, avec l'accroissement de la commune (et pour son prestige), petit à petit, on rajoutera des notes à ces "voorslag" jusqu'au jour où les édiles enverront des musiciens jouer "manuellement" sur ces cloches, au moyen alors de marteaux, de façon à jouer autre chose que les courtes mélodies annonçant l'écoulement du temps... C'est le point de départ du carillon traditionnel tel qu'on l'entend actuellement, c'est à dire en tant qu'instrument de musique joué par un instrumentiste.

Par la suite, le nombre de cloches s'accroissant, le carillon participant à la notoriété du beffroi et de la ville qu'il représente, on ne pourra plus envoyer trois ou quatre musiciens pour aller taper sur les cloches avec des marteaux, celles-ci devenant trop nombreuses et l'on aura alors recours à un clavier, qui permettra à une seule personne, le carillonneur, de mettre en branle toutes les cloches. Ce clavier de bois devait par la suite être doublé d'un pédalier, permettant de jouer les cloches les plus lourdes et les plus sonores.

Cette transformation des "voorslag" en carillon va se poursuivre durant tout le XVIIème et le XVIIIème siècle, jusqu'à ce que la révolution française de 1789 vienne sonner le "glas" des carillons... Dans la seule région du Nord-Pas de Calais, ce ne sont pas moins de 38 carillons (au moins... ) qui partirent dans les fonderies de l'état pour y être "converties" en canons ou en monnaie (et le même phénomène se produisit sur le territoire de la Belgique actuelle, avec l'arrivée des sans-culottes et des armées révolutionnaires...).

L'art campanaire fut alors durement touché car, non seulement bon nombre de très bons instruments disparurent, mais encore, les anciens fondeurs restèrent sans successeurs et avec eux, se perdirent le secret de la fonte et de l'accordage précis que nécessite une cloche de carillon.

En fait, Il faudra attendre jusqu'à 1933 la construction du nouveau carillon de Seclin, pour qu'un fondeur retrouve ce savoir-faire si spécifique. En cela, on peut dire que cette date constitue réellement le renouveau du carillon car, c'est à partir de cette expérience, et sous l'impulsion de carillonneurs tels que Maurice LANNOY de St Amand en France et surtout de Jeff DENYN de Malines en Belgique, que tous les fondeurs vont tendre à améliorer leurs techniques de fabrication et leurs profils de cloches, pour faire au moins aussi bien et finalement mieux que leurs illustres prédécesseurs.

Aussi, depuis cette date, des carillons importants ont été créés en Belgique et aux Pays-Bas bien sûr, mais aussi dans notre pays, et actuellement, chaque année voit un certain nombre de réalisations nouvelles prendre corps ou des restaurations être menées à bien grâce à l'impulsion des carillonneurs français, regroupés au sein de la Guilde des Carillonneurs de France. Le mouvement tend même à déborder l'ancien continent : ainsi, en quatre-vint ans, ce sont plus de cent cinquante carillons qui ont été construits sur le continent nord américain et depuis quelques années, 1es Japonais eux même s'intéressent aux carillons...

 

Mise à jour : dimanche 07 décembre 2014
 

Carillon d'Horloge
Carillon, instrument


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