Polquemignon a possédé
jusqu'à trois lavoirs dont un restauré récemment, un autre à l'état de
vestige et celui qui se situe auprès du carrefour des chemins qui
mènent à Lormes, Brassy et Plainefas. Le projet de restauration de ce
dernier, annoncé lors de
l'assemblée générale du 30 octobre 2010, a fait l'objet
d'un courrier adressé à la mairie de Brassy. Moins d'un an
plus tard, nous assistons à la renaissance de ce petit patrimoine.
Nous
vous proposons de suivre cette formidable expérience vécue ensemble : réhabiliter un petit patrimoine, créer un lien
entre passé et avenir.
Situation du lavoir sur le plan cadastral
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Situation
du lavoir sur la photographie aérienne prise par l'IGN
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Samedi 15 octobre 2011, Roselyne, Geneviève, Isabelle,
Catherine, Jean, Alain, Michel et Jacques ont procédé, sous l'oeil ému des anciens, à la dépose de la
toiture du lavoir, au débroussaillage du mur de soutient et au curage
du reservoir qui lui est accolé.
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Les tuiles stockées en
vue d'une réutilisation
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Le lavoir une fois
dégagé vu du mur de soutient du terrain situé au dessus.
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Alimenté
par un cours d'eau prenant sa source au lieu-dit "champ de derrière",
ce dispositif hydraulique se compose d'un réservoir précédant un
lavoir couvert d'environ 25 m2 comprenant
un bassin occupant les 3/5 ème de sa surface. Situé en contrebas d'un
mur de soutient
d'une douzaine de mètres de long, l'ensemble présente une finition
maçonnée qui recouvre sans doute une construction plus ancienne. Les
murs du lavoir sont montés en parpaings creux et la couverture
réalisée avec de la tuile mécanique.
Avant
l'arrivée de l'eau courante en 1969, Alain se souvient que les
habitants du hameau venaient la chercher ici. Depuis lors, non
entretenu, ce lieu de vie sociale s'est peu à peu dégradé et, ces
dernières années, la
couverture a commencé à s'effondrer. Une opération de sauvetage devait
être entreprise si nous ne voulions pas voir en disparaitre à jamais le
souvenir.
Animée
par son désir de redonner à cet endroit le charme d'autrefois et d'en
préserver le témoignage, l'association a réalisé les travaux préalables
à sa réfection. Nous eumes ainsi le plaisir d'oeuvrer
ensemble en imaginant les histoires qui se sont racontées là.
L'installation
qui permet l’écoulement de l’eau a été endommagée et doit être remise
en état. Les matériaux nécessaires à la recouverture du lavoir se
trouvent deja à pied d'oeuvre. Nous sommes impatients de vivre la
suite de cette aventure.
Samedi
7 septembre 2012, un nouveau chevron vient coiffer le
faitage tandis qu'une panne flambant neuve prend place sur
l'égout.
L'ensemble, mis de niveau, est ensuite maintenu en place et cellé. Il
ne reste
plus qu'à attendre que le ciment aimablement fourni par la commune
prenne.
Pour
la première journée du patrimoine 2012, samedi 14
septembre, Christian, Michel et Alain ont fixé les chevrons et deux
rangées de
liteaux afin de tester la pose d'un premier rang de tuiles. Pendant ce
temps là, Roselyne, Catherine et Geneviève
ont décapé les tuiles en vue de leur réutilisation.
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Le
résultat obtenu, jugé satisfaisant par nos apprentis couvreurs, semble
prometteur. Le ciel, nimbé de nuages voluptueux, nous sourit. La pose
devrait être un jeu d'enfant.
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Samedi
29 septembre, la
mise en place des planches de rive et le
litonnage progressent rapidement. Animés
d'une belle ardeur, nos amis tracent, fixent les liteaux,
procèdent à la pose de rangées de tuiles qu'ils déposent ensuite pour
déclouer les liteaux qu'ils refixent ensuite un peu plus haut, puis un
peu plus bas, jusqu'à perçer le mystère du pureau *. Lorsqu'enfin
celui-ci leurs est révélé, tout semble évident.
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A la satisfaction générale, samedi 20 octobre, les tuiles de
rives apportent à la nouvelle couverture une finition qui n'agrémentait
pas l'ancienne.
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Jean-Sébastien
HALLIEZ nous a fait le plaisir de nous rendre visite
à l'occasion de ce dernier rendez-vous de l'année sur ce chantier. Il reste encore beaucoup à faire pour redonner à ce lieu le
charme d'autrefois...
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Le pureau d'une tuile (ou d'une ardoise) est la partie découverte qui
reçoit la pluie et correspond à la distance entre les arêtes
supérieures des liteaux, distance qui varie selon le type et le
modèle de matériau de couverture. Alors, la pose d'une couverture, un
jeu d'enfant ou un vrai métier ?
Le journal du centre, dans son
numéro du mercredi 24 octobre 2012, consacre un article à
réhabilitation de ce petit
patrimoine.
Lire l'article
Samedi 11 mai 2013, nous nous retrouvons au lavoir sous un ciel contrasté pour achever la couverture. Après
avoir envisagé la réalisation d'un unique solin en ciment, couvrir le
raccord entre la toiture et le mur au moyen de tuiles de rive nous
semble une bonne idée. Alain et Michel se mettent alors à l'ouvrage
sous nos encouragements.
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Jean a reposé la porte après l'avoir soigneusement restaurée.
| Le
résultat satisfait entièrement notre attente. Les tuiles de rive
apportent à la couverture une finition parfaite. Nous rêvons déjà
d'une maçonnerie immaculée habillée de plantes et de fleurs. |
Trois
mois plus tard, le jeudi 8 août 2013 vers 10 heures du matin, une curieuse
marque se révèle sur le mur du lavoir comme inscrite en négatif ...
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Nous
ne tardons pas à découvrir, au lieu d'antiques inscriptions masquées
par la patine du temps, une nouvelle forme d'expression nommée "rural
art"
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Ici,
comme dans le "street art", la compétition rend ces oeuvres éphémères
encore plus estimables... bien que peu d'experts se risquent à les
évaluer...
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Alors
que les murs présentent enfin un aspect favorable à la
plantation d'arbustes, la végétation a envahi à nouveau les
lieux.
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Jeudi 19 septembre 2013 au petit matin, un curieux animal est en train de s'abreuver dans le réservoir attenant au lavoir ...
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Après
quelques heures, Eric a réussi à enlever la plus grosse partie des
matériaux qui remplissaient le réservoir. Il reste alors encore pas mal
de boue très liquide qu'il n'est pas parvenu à ôter.
Six mois plus tard, quelle ne fut pas
notre surprise de voir une joyeuse équipe d'ouvriers commise par la
municipalité venir parachever l'ouvrage.
Une journée et demi plus tard, le curage du réservoir permet d'entrevoir prochainement la remise en service de ce dispositif qui alimentait une réserve d'eau et un lavoir il y a plus de 50 ans.
Nous espérons voir disparaitre dans les prochains jours la tonne de débris extraite à la pelle par nos joviaux compagnons.
L'étanchéification du réservoir, la réparation du mur de soutien, des buses d'évacuation et des vannes restent à réaliser.
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Le 20 avril
2014, soit un mois après l'intervention de l'équipe diligentée par la commune,
les résidus extraits du réservoir qui devaient être enlevés sous peu restaient
amoncelés devant celui-ci.
Depuis lors, l'absence de précipitations pluviales
l'avait transformé en bassin de décantation.
Désireux
de rendre à ces lieux, à défaut du charme d'autrefois, un peu plus
d'attrait dans l'immédiat, nos amis mirent leurs énergies en commun.
Les déchets furent donc évacués et les abords nettoyés.
Cependant l'absence de drainage et de vannes permettant la mise en eau
de ce dispositif ne cesse de les inquiéter.
En dépit de leurs efforts, ces
eaux croupissantes resteront-elles le spectacle auquel ils devront assister impuissants ?
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Début Août 2014, l'état des lieux ne s'est guère amélioré. Non
seulement l'eau ne coule plus mais croupit. La fougère a envahi le talus où noisetier
et houx ont pris racine. Le lierre colonise le mur de soutènement que recouvrent
mousse et lichen.
Pleins
de bonne volonté, Catherine, Michel et Jacques fauchent, élaguent, débroussaillent,
nettoient...
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Nous n'étions pas arrivés au bout de nos peines, mais notre
lavoir avait déjà meilleure mine. Il ne fallait cependant pas "lâcher l'affaire"
car la végétation ne tardait pas à reprendre le dessus. Le drainage du ru avait
été réalisé en grande partie par l'équipe commise par la communauté de
commune et l'eau coulait abondamment dans le réservoir.
Au printemps, Catherine, Michel, Dominique et Jacques se remirent à l’ouvrage. Le talus qui surplombe l'ensemble fut débarrassé des
plantes aussi envahissantes qu'indésirables afin d'y semer des fleurs des
champs.
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Le bassin du lavoir, dont la remise en état a été fixée au samedi 23 Mai, se remplit par le déversoir du réservoir. Au préalable, il convenait de
vérifier que ce dernier assurerait cette fonction. Une
fois bouché le conduit qui permet la
vidange de celui-ci, le niveau de l'eau cessa de monter
au delà d'une trentaine de centimètres. Elle s'échappait sous les
fondations du lavoir ! Il fallait stopper cet écoulement afin de
colmater la fuite.
Dominique, Jean et Jacques envisagèrent tous les
moyens pour y parvenir : déviation du ru en amont, obstruction du
conduit d'alimentation, mise en fonction d'une pompe et désherbage du
réservoir ... aucun de ces efforts ne fut couronnés de succès. Par
contre, l'élimination de la végétation qui colonisait le fond de la
réserve d'eau compensait largement la déception ressentie à l'issue de
ces essais infructueux.
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Loin
de les décourager, les obstacles qu'ils rencontraient stimulaient leur
désir de voir ce système hydraulique, imaginé et réalisé
par les anciens, fonctionner à nouveau. Finalement, un barrage fut érigé afin de créer une cuvette retenant plus de 150 litres d'eau
qui furent écopés à plusieurs reprises. Au bout de deux heures, la
digne fut submergée, mais le ciment avait fait prise et les fuites
étaient colmatées. |
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Faut pas gâcher ! Jean
avait utilisé un sac entier de ciment additionné d'un kilo d'hydrofuge
pour préparer le mortier qu'il mit en oeuvre pour stopper les
fuites. Il employa le
reste de la gâchée à la réfection de la maçonnerie du bassin du lavoir.
Les anfractuosités les plus importantes furent comblées et un gobetis
fut appliqué par endroit afin de faciliter l'accroche de l'enduit de
finition que nos amis se sont promis de réaliser le samedi 23 Mai prochain. |
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C'est
au pied du mur que se révèle et peut être apprécié le savoir-faire du
véritable amateur de maçonnerie : Le mauvais maçon, il prend du ciment,
du sable et de l'eau et fait un beau gâchis. Le bon maçon, il prend du ciment, du sable et de l'eau et fait un beau gâchis. |
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Jean-Claude
Hoog apporte la touche finale à la pelle qu'il vient de restaurer.
Celle-ci permet de gérer le niveau de l'eau retenue dans le bassin du
lavoir.
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Samedi 23 Mai 2015, Geneviève, Catherine, Dominique, Marie-Christine, Alain, Jean-Luc, Michel et Jacques s'étaient donné rendez-vous au lavoir.
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Au programme : la remise en état de la maçonnerie du bassin et du mur de soutènement qui surplombe le réservoir.
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