RADIKAL CRITIK !


Ne touchez plus
le fond
en allant au cinéma,
donnez une chance
aux bons films !




Pour l’amour du cinéma.

Au bout de 1300 films et des poussières passés dans les salles obscures, je commence irrémédiablement à me poser une question : pourquoi j'aime aller au cinéma ? Pour d'autres, c'est au bout de 50 films, mais je suis d'une nature contemplative particulièrement lente…


J'aime aller au cinéma parce que … c'est divertissant. Enfin pas toujours, des fois c'est triste, c'est nul, ça prend du temps pour y aller, faut faire la queue (je rigole, j'arrive toujours en retard pour me mettre au premier rang, et je ne sors jamais le vendredi ou samedi soir), c'est cher, et après tout, je pourrais voir tous les films chez moi tranquillement et presque gratuitement vu ce qui ce passe sur Internet. Donc, ce n'est la raison.


J'aime les femmes … et donc le cinéma est le meilleur endroit pour les voir en gros plan, vivre et séduire. Mais il n'y a finalement que peu de visages féminins qui me plaisent à ce point d'attendre une heure et demie que l'expression soit belle. Et encore faut-il un Sergio Leone ou un Bergman pour être sûr que l'on profite plus de 5 secondes d'un plan fixe, vu la manie du montage speed post clip vidéo qui règne actuellement. Donc, ce n'est la raison.


J'aime la photographie … et donc je prends mon pied à voir de beaux cadrages, de beaux éclairages ou simplement de belles images, mais les films qui arrivent à la cheville de mon exigence esthétique ne sont pas légion tellement l'histoire prend le dessus 90% du temps, même dans les films psychologiques. On peut même dire que si le niveau technique général s'est nettement amélioré depuis 5 ans, la photographie n'a pas forcément le beau rôle, elle passe souvent après l'ambiance, le look ou le sujet. Donc, ce n'est la raison.


J'aime les histoires … en fait non, c'est même la raison principale pour laquelle je ne lis plus de romans depuis bien longtemps. J'aime énormément les documentaires pour apprendre quelque chose de vrai ou au moins des faits qui déclenchent les théories scientifiques, et force est de reconnaître que le cinéma n'est pas le meilleur endroit pour apprendre l'histoire, la technique ou la psychologie, la fiction emportant tout sur son passage. Et bizarrement, il y a peu de documentaires purs, et peu de films entièrement filmés pour retranscrire une histoire vraie non romancée, Donc, ce n'est la raison.


J'aime les effets spéciaux … oui, mais encore faut-il qu'ils soient plus spectaculaires qu'une caméra qui passe dans une anse de cafetière pendant un travelling (« Panic Room ») c'est-à-dire au moins « Starship troopers » ou « Metropolis » version nippone ou même « SteamBoy ». En un mot comme en cent, ça ne courre pas les rues, et les statistiques montrent que je vais voir énormément de films « light », sans effets spéciaux ajoutés, autres que la fiction intrinsèque du cinéma. Donc, ce n'est la raison.


Mais alors, est-ce qu'il a seulement réfléchi à la raison ce rédacteur, avant de pondre cette liste de dénégations ? Voilà la question que je vois sur toutes les lèvres, pas forcément avec le mot rédacteur isolé, parfois avec un adjectif peu flatteur suivant la vitesse où vous lisez et l'heure avancée de la soirée.


Mais oui, et j’ai au moins deux (bonnes) raisons.


J’arrête le temps

Quand on lit un livre, on ne sait pas quand ça s'arrête, et surtout on sait qu'il faut bien faire à manger à un moment donné. Qui plus est, on est dans un environnement très chargé, puisque c'est soit celui du quotidien, soit celui du lieu public forcément encore plus perturbateur. Au cinéma, dans des salles bien gérées, rien de tout cela. On rentre dans un lieu qui ne sera jamais commun ou domestique, vu la grandeur générale de l'endroit et la totale spécialisation. On est isolé du bruit de la métropole (ou des tracteurs de la campagne, suivant les salles de bouseux que vous fréquentez). On entre, les yeux sont fascinés et restent fixes, le corps n'a rien à faire à part profiter du moelleux et de la bonne inclinaison du siège, et c'est parti. Parfois je vois des spectateurs regarder leur montre et j'hallucine, à quoi sert de venir au cinéma si c'est pour se souvenir de la vraie vie ? Autant y rester. Et si le film est si nul, autant partir. La durée d'un film est depuis longtemps décidée pour être en phase avec la vie quotidienne, ni trop, ni trop peu.

Bref, c'est le seul endroit où tout est mis en œuvre pour oublier sa propre vie (pas comme dans un hammam ou une église où l'esprit reste concentré sur lui-même) et surtout le temps qui passe ... dehors.


J'en prend plein les yeux.

Dans la vraie vie, il y a toujours des problèmes, la plus belle fille a une dent plus jaune que l'autre, le fond du restaurant 4 étoiles est décoré avec des cafards qui bougent, vous écoutez une histoire de famille en pensant au dossier urgent que vous devez boucler au bureau pour la semaine prochaine. Bref, la vie réelle n'est jamais reposante ou parfaite.

Au cinéma, les choses sont un peu différentes, surtout chez certains réalisateurs perfectionnistes. Il arrive parfois que la beauté ou l'harmonie spécifique à l'art humain soit parfaite, et ainsi le plaisir intellectuel sans faille. Ce que la nature, forcément imparfaite du point de vue intellectuel, surtout sur les détails, ne peut apporter.


Dans une salle de cinéma au troisième rang, avec 40 personnes dans la salle de 400 places, et bien, il faut vraiment avoir un mauvais film ou des problèmes très graves pour ne pas décompresser et s'évader dans un monde de fiction parfaite, avec des beautés qui bougent, que l'on ne pourrait en aucun cas rencontrer dans la rue. Non pas que je ne puisse pas rencontrer l'extraordinaire Isabelle Carré dans la rue, ça m'est arrivé vers l'avenue de l'Opéra, mais elle n'est ni aussi grande ni aussi belle que ce qu'arrive à nous faire croire un téléobjectif savamment maîtrisé.

Et vivre dans un monde parfait serait suffisant, même dans un salon, sauf que dans une salle de cinéma, la perfection prend une autre dimension, c'est au delà des concessions humaines ou financières, c'est féérique, tout simplement.

Comme toujours, je ne parle pas de la soirée du samedi soir avec les bruits de sonneries de portables ou de crunchs incessants des pop corns, je parle de salles désertes à des horaires bien choisis en semaine. Chacun ses choix de vie.


 

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