
RADIKAL CRITIK !
Ne touchez plus
le fond
en allant au cinéma,
donnez une chance
aux bons films !
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- Le
kit de survie du cinéphile.
Et oui, la
religion du cinéphile a aussi ses souffrances ... et ses
plaisirs.
Qui
de vous ne s'est pas retrouvé frigorifié en plein été
par une climatisation mal réglée, ou suant à
pleine gouttes à côté de votre nouveau flirt à
cause d'une climat toute cassée en pleine canicule ? A cause
de votre odeur au bout de 3h de « Porte
du paradis »
qui ressemblaient aux fours de l'enfer, ne devrais-je pas dire votre
ex-flirt ?
Donc,
vue la totale incohérence des températures et des
violences des courants d'air dans les salles de cinéma
parisiennes, il convient de réagir, la cinéphilie doit
rester un plaisir et non un masochisme chic et bobo. On se demande
pourquoi notre bible, Télérama « sortir »
ne mentionne pas la température et la vitesse du vent de
chaque salle. L'hygrométrie serait sympa aussi...
Le
premier truc indispensable est le plaid polaire en polyester (ou en
fourrure d'ours polaire pour celles qui en ont les moyens,
quoiqu'aujourd'hui, elle est meilleure marché vu tous ceux
qui meurent des effets du réchauffement planétaire).
Du moment que ça rentre dans le sac à dos (c'est le
truc indispensable pour le cinoche, nous verrons plus tard
pourquoi), c'est utile pour recouvrir les jambes, premières
victimes du refroidissement polaire. Et ce même au sud de
Paris. Conseil qui vaut en été comme en hiver.
Pensez juste
à le mettre au moment fatidique du coucher de soleil, juste
avant le film, pour que personne ne voie votre manège. Deux
heures plus tard à l'aube du matin du générique
de fin, vous pourrez ne pas le cacher, ils seront jaloux de votre
prévoyance et non moqueurs. De toute façon, avec leurs
lèvres gercées, ils auront bien du mal à
sourire !
En été,
un autre accessoire est indispensable. J'ai nommé l'écharpe.
L'étole peut suffire pour la gente féminine, mais elle
est plus encombrante dans un sac du sexe faible. Peu importe le
style, personne ne la verra dans le noir (évitez le fluo
quand même). Mais pour éviter un arrêt maladie
type angine par 35° à l'ombre, c'est l'accessoire idéal.
On peut le coupler avec le plaid polaire évidemment. C'est le
froid artificiel qui tue, pas le ridicule. D'ailleurs, vus les films
que vous choisissez, vous savez depuis longtemps que vous êtes
toujours vivant, c'est bien la preuve de ce que j'avance.
Le
bonnet pourrait être un bon accessoire, mais premièrement,
votre voisin de derrière risque de ne pas apprécier le
pompon qui lui cache la moitié des sous-titres, et surtout,
les films d'aujourd'hui sont tellement une source de réflexion
qu'une enveloppe qui bloquerait la chaleur de votre cerveau en
ébullition me semble presque dangereuse. Je suis bien placé
pour en parler, je suis chauve, et c'est bien plus à la
cinéphilie en bonnet que je dois cette avanie qu'au casque de
mes motos. L'important, c'est de partager ces expériences au
lourd vécu si finement analysé. Merci Internet...
Mais
ce n'est pas fini.
Quand
vous êtes suffisamment étourdi pour ne pas éteindre
votre portable lors de la séance, il suffit de choisir un
opérateur dont la couverture réseau s'accommode mal
des endroits confinés derrière d'énormes parois
de béton, en ce qui me concerne, c'est Bouygues, surtout avec
les ciments Calcia, leur principaux concurrents avec Vinci et
Eiffage (cherchez sur le cadastre pour voir tous les maîtres
d'œuvre !), je les adore d'autant plus que je reçois
rarement des appels pendant un film. Mais c'est sans doute mon choix
de mobile à 9 Euros aux piètres performances qui
explique cela, pas la merveilleuse puissance du réseau.
Comme
vous avez la carte, vous êtes forcément aussi radin
qu'Harpagon ou pauvre qu'un ... Français de 2009. Donc, ce
n'est pas pour vous le banquet plantureux de Pop corn aux tarifs du
caviar sur la promenade des anglais. Alors, il vous faut les
munitions en barre chocolatées, ou saucissons achetés
dans le LeaderPrice d'en face. C'est bien connu, rester assis dans
le noir pendant une heure et demie, ça creuse. Mais vous,
vous serez plus discret que les cruncheurs de Pop corn, quoique
l'emballage, c'est pas si facile à couper sans bruit, dans le
noir, avec les dents.
On
peut aller plus loin en amenant un petit coussin pour son postérieur
soumis à rude épreuve sur certains films lents, lents,
mais lents, à en glisser sur le bas de la colonne. Mais c'est
dans ces moments là, que vous pouvez réagir en
comprenant que vous prenez votre cinéphilie trop à
cœur. Mieux vaut se mettre à la musculation du fessier,
pour de longues heures heureuses et confortables dans les salles
obscures.
Un
truc indispensable, mais vraiment indispensable, tellement on a
l'eau à la bouche devant certains portraits d'acteurs ou
d'actrices, c'est la bouteille d'eau. Soit la demi bouteille par
sac, si vous êtes une petite nature, soit le litre à la
« Marie Claire », puisque vous avez un grand
sac et des sacrés muscles. Je ne me risquerais pas à
conseiller une flasque d'un liquide alcoolisé, mais parfois,
devant la qualité de certains long métrages, il faut
trouver du courage ou de l'abnégation et pour l'instant, le
cinéma est encore l'un des rares endroits publics où
il n'y a pas d'interdiction de boire tant que ça ne se voit
pas, et dans le noir...
Enfin,
car cela arrive, un flacon de parfum ou de désodorisant ne
serait pas malvenu, tant est qu'en été, certains
spectateurs arborant fièrement leurs anatomie sous leur
marcel nous délectent abondamment de leurs effluves les plus
secrètes. Et comme il y a souvent un peu de proximité
d'accoudoir dans les films à succès, ce n'est pas
toujours facile de vivre sa cinéphilie militante en odorama.
Ensuite,
pour les vrais maniaques, on pourrait imaginer un couvre dossier
pour ne pas emporter les poux du jeune spectateur précédent,
ou les protèges accoudoirs pour ne pas vous risquer à
attraper la galle du couple de SDF qui aimaient le même
emplacement idéal pour regarder un film … en dormant.
Mais
là je chipote, ce sont des cas extrêmes.
Vous n'avez
que 1% de « chance » d'attraper la crève
en plein été, de consulter un oculiste parce que vous
arrivez à l'heure où vous êtes au premier rang,
de ressortir avec le nez écrasé à cause des
mauvaises odeurs de votre voisin de droite, le torticoli à
cause du voisin trop grand de devant, de vous soigner pour la galle
et de raser vos cheveux pour vous débarrasser des poux, sans
parler des escarres aux fesses qui vous feront rester debout dans le
métro (là c'est vraiment une punition).
Donc gardez
votre Pass cinéma. Avec votre kit de survie qui tient dans
une valise à roulette, chaque film sera une bien agréable
expérience culturelle.
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