Sur l’exposition en cours à Elbeuf cliquez sur le lien :
http://www.la-crea.fr/_fichiers/la-crea.fr/publications/La_Fabrique_des_savoirs/PlaquetteReneOlivier.pdf
René, Frédéric OLIVIER est né à Elbeuf (Seine inférieure) le 15 mai 1874, d’une famille de manufacturiers du textile.
D’abord engagé dans une carrière industrielle, il débute en peinture assez tard, devenant l’élève de Berthe Mouchel (1864-1951) elle-même native d’Elbeuf. Auprès de Félix Huet, il s’initie à la sculpture.
Admis aux Artistes Français dès 1900, René Olivier y expose une nature morte. Au même salon, l’année suivante, il reçoit une mention et une grande composition est acquise pour les Etats Unis. En 1904, il est présent au Salon d’Automne créé l’année précédente. Lebourg, un autre Normand, s’intéresse à lui et apprécie son travail.
Rouen connaît une activité artistique intense. Une floraison de jeunes peintres cherche à s’affranchir des rigidités de l’académisme officiel. La consigne est à l’étude de plein-air. L’Ecole de Rouen, dont on parle depuis 1902, groupe des artistes aux talents divers mais sur lesquels on s’accorde à reconnaître l’influence commune de Joseph Delattre et Charles Fréchon. Au sein du mouvement, entraîné par le bouillonnant Pierre Dumont, se crée le groupe des XXX, rapidement devenu Société Normande de Peinture moderne. Attentif comme tous ses congénères à échapper à une certaine tutelle, René Olivier établi entre temps à Paris, adhère un bref moment aux XXX, mais l’avant-garde n’est pas dans son caractère. L’ouverture que certains recherchent à Rouen dans des voies plus ou moins contestataires, René Olivier va semble t’il la trouver dans la capitale au sein d’un entourage propice à l’affirmation de son originalité. Sans jamais se désintéresser des évolutions normandes, il optera pour la jeune Société des Artistes rouennais à laquelle il restera fidèle jusqu’à sa mort.
Entre 1902 et 1904, René Olivier fréquente l’Académie Julian dans l’atelier de Lebèbvre et Tony Robert-Fleury. Mais il est attentif à d’autres enseignements, avec des maîtres aussi différents que René Prinet, René Ménard, André Dauchez, Lucien Simon, que réunissait l’Académie de la Grande Chaumière.
Il visite les pays du Nord, se fixe en Belgique et Hollande : Dordrecht, la Zélande, puis Dixmude, Gand, Louvain, Malines.
En 1911, René Olivier est présent à l’Exposition Internationale de l’Art Chrétien moderne, avec Fragment d’une décoration de chapelle funéraire, travail réalisé en collaboration avec l’architecte Pierre Chirol. Ce premier pas dans la peinture religieuse le conduit sans doute à entreprendre un important ensemble, Scènes de la vie du Curé d’Ars, pour une église qui vient d’être construite à Bicêtre, aux portes de Paris. Toute la décoration lui en est confiée (1913-1915).
Membre dès 1910, de la Société de Saint Jean, René Olivier entre à son conseil d’administration en 1917 à titre provisoire pour la durée de la guerre, mais il y demeurera jusqu’à sa mort.
En 1925, il participe avec les artistes de cette société, à la décoration de l’église du Village français de l’Exposition Internationale des Arts décoratifs à Paris.
Sur des thèmes profanes, il présente en 1912 aux Artistes rouennais, des projets de décoration d’intérieurs. En collaboration avec l’architecte Charles Boniface, ce sont deux projets pour des villas normandes puis avec l’architecte Fernand Hamelet et les peintres André Foucart-Mauger et Georges Bradberry, c’est un Décor pour le cabinet de travail d’un cottage à Villerville.
René Olivier expose sans discontinuité aux salons : Artistes français, Salon d’Automne, Société des Artistes rouennais, Société Nationale des Beaux-Arts, Société Nationale des Indépendants, Société des Peintres de montagne, Salon du Dessin et de la Peinture à l’eau.
En 1937, il fait partie des seize dissidents de la Nationale des Beaux-Arts qui avec Maurice Denis, Georges Desvallières, et Le Sidaner, vont créer le groupe des Indépendants de la Nationale et créer le Salon National Indépendant.
En 1930, René Olivier s’expose à la Galerie Charpentier à Paris, présentant une gamme étendue de ses peintures et dessins représentatifs de ses voyages en France, en Espagne et en Flandre. Il exposera des toiles au Japon peu avant la seconde guerre mondiale.
Il est l’ami des peintres Félicien Cacan, Gabriel Goulinat, André Dauchez, Hugues de Beaumont, Gustave-Louis Jaulmes, Henri Deluermoz, Maurice Berty, du sculpteur Georges Chauvel.
En 1921, René Olivier avait épousé à Paris, Marie-Louise Lustremant, elle-même artiste-peintre.
Etabli dans l’Hôtel de Sourdéac rue Garancière, à deux pas de l’église Saint-Sulpice, il y aura son atelier qu’il partage avec son épouse. Avec elle encore, il voyage. Il séjourne en Normandie (Pays de Caux, Val de Seine, Roumois), en Limousin, dans le Velay, le Périgord, le Dauphiné, le Briançonnais, le Queyras, la Haute Provence, les Pyrénées.
En Espagne, trois années de suite jusqu’à la guerre civile, il fait de longs séjours et rapporte d’importantes compositions. Son attrait pour ce pays et l’attention qu’il porte aux rassemblements inspirés convergent dans son intérêt pour Les Chemins de Compostelle dont il sera le conférencier à l’Ecole Nationale des Arts décoratifs de Limoges en novembre 1936.
Parisien dans l’intervalle de ses voyages, René Olivier observe, peint et dessine la capitale et ses événements : Fête de nuit à l’Exposition coloniale, Veillée funèbre du Maréchal Foch à l’Arc de triomphe, Bal de nuit au quartier Saint-Séverin, Sortie d’une réception à l’Institut. La libération de paris en 1945, est l’occasion d’une série de dessins étonnamment circonstanciés.
René Olivier est mort le 9 septembre 1962 à Collonges-la-Rouge (Corrèze) où il peignait encore à quatre-vingt huit ans. Il est enterré avec sa femme au cimetière du Père Lachaise à Paris.