La Fille de l'Est |
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"Natacha, la belle Natacha, ne risquait plus rien. Ils étaient tous enfermés. Même François Mafoud, dit Paco. Nous allons vous raconter son histoire. Cela s'est passé à Gardanne, petite ville du sud de la France, entre Aix-en-Provence et Marseille, au coeur de ce qu'on appelle le bassin minier. Gardanne, dans la région, tout le monde connaît; son marché coloré, son clocher. Mais il y a aussi les cités, la Véline, Biver, les bagarres entre bandes, bref, notre quotidien. C'est à Gardanne que Natacha est arrivée, il y a deux ans. Pourquoi Gardanne? Elle n'a jamais vraiment voulu nous le dire. Elle fuyait la Roumanie, la pauvreté, espérant gagner de l'argent pour l'envoyer à sa mère qui, abandonnée par son mari, a seule la charge des huit enfants dont elle, Natacha, est l'aînée. Elle est arrivée clandestinement, à Marseille d'abord, et puis à Gardanne pour travailler au noir dans un restaurant où, très vite, elle a rencontré un type du coin, un mineur, un type plus âgé qu'elle, Mario Gomez, qui lui a donné son nom et des papiers, mais qui s'est retrouvé au chômage, s'est mis à broyer du noir, et surtout à boire, devenant du même coup méchant, tyrannique, violent. Natacha Gomez a cherché du travail à nouveau. Elle a trouvé un emploi de femme de ménage au lycée. C'est ainsi que nous l'avons connue." |
Oeuvre collective écrite par les
élèves de seconde BEP Bio Service
du lycée de l'Étoile à Gardanne lors d'une
classe à P.A.C.
Les élèves :
Louisa Benchiki, Mélanie Carpentier, Cécilia Casula, Aymne Dendani, Audrey Ghislain, Vanessa Hardy, Sylvain Jean, Lahcène Karfa Khalifa, Audrey Perez et Christelle Poussel.
Avec l'aide de :
Marion Jean, écrivain (Trouée, L'Embouchure),
Christelle Martinon, professeur de Lettres-Histoire,
Claude Squarcioni, professeur d'éducation artistique.
Le polar des
élèves du Iycée professionnel
La FilIe de l'Est est une nouvelle policière
imaginée et écrite par dix
élèves de seconde "bio service" du LEP de
l'Étoile, accompagnés par Marion Jean,
écrivain. L'intrigue se tisse autour de disparitions
mystérieuses dans un lycée gardannais.
Natacha, une immigrée roumaine, décide de
mener son enquête... "Ça leur a donné
confiance en eux" Louisa, Mélanie,
Cécilia, Aymne, Audrey G., Vanessa, Sylvain,
Lahcène, Audrey P. et Christelle ont écrit La
Fille de l'Est durant l'année scolaire 2001-2002,
alors qu'ils étaient en classe de seconde au
lycée professionnel de l'Étoile, dans le cadre
d'un projet artistique et culturel, dispositif mis en place
par Jack Lang. "C'est un outil
pédagogique innovant,
précise Norbert Bernard. Ce n'est pas récréatif, c'est de
l'enseignement. Les élèves se
réalisent." S.V.
Après un an de
travail, "La Fille de l'Est'' vient d'être
publiée. Les Iycéens ont de quoi être
fiers ! Photo S.V.
Plus qu'une fiction policière, La Fille de l'Est
est un véritable miroir de la vie quotidienne des ces
graines d'écrivains lycéens. Même s'ils
ont été assistés par un "pro", ce sont
leurs mots, leurs visions de l'établissement, leur
façon d'être qui se dégagent du livre.
Mais aussi leur "parler gardannais", leurs cités, les
discothèques aixoises qu'ils connaissent, leur look,
etc. Ils ont en fait écrit une nouvelle sur leur
micro-société lycéenne.
La Fille de l'Est fut en effet un moteur pour les
élèves:
"Ça leur a donné
confiance en eux, souligne
Christine Martinon, leur prof de lettres. Ils ne pensaient pas être capables de
faire de belles choses."
Jean-Marc Giner, le proviseur du LEP de l'Étoile,
confirme: "Nous avons voulu
valoriser le travail des élèves en le
publiant. "
Encore plus de projets au Lep |
Le lycée professionnel de l'Étoile a plus d'une idée dans son sac. On connaît déjà ses expositions de peinture, ses défilés de mode... On sait aussi qu'une classe de seconde a publié récemment "La fille de l'Est", une nouvelle policière qui est en vente 3 ¤ au lycée et en prêt à la médiathèque. On sait encore que l'année dernière des classes ont débuté un long travail de mémoire sur la résistance, la libération et la déportation à Gardanne, dont le résultat sera publié cette année. Le proviseur, Jean-Marc Giner ne compte pas s'arrêter en si bonne voie. Un projet artistique et culturel sur l'histoire de l'huile d'olive en Méditerranée va bientôt être mis en place. Où est passée la mauvaise image qui colle si souvent aux lycées professionnels ? Sûrement pas à l'Étoile. La Provence 9 septembre 2002 |
De jeunes écrivains à l'Étoile |
LEP de l'Étoile, année scolaire 2001-2002 Dans le cadre d'une classe à projet artistique et culturel, dix élèves de la section BEP Bio Service ont uni leurs forces et leur motivation autour de la réalisation d'une nouvelle policière. La fille de l'Est relève du pur fruit de leur imagination. Par l'intermédiaire d'une fiction, chaque élève a participé à l'écriture, s'inspirant de leur quotidien, de la vie dans l'établissement. Guidés par Marion Jean, écrivain, et Mme Martinon, leur professeur de français, les réticences perçues à l'annonce du projet se sont très vite transformées en véritables moments de plaisir. "L'élaboration de cette nouvelle nous a donné envie de continuer à écrire, de redécouvrir la lecture, témoignent les auteurs. Nous avons passé cinq mois à travailler sur cette histoire, ensemble, et on est prêts à tenter à nouveau, cette expérience." Et c'est tant mieux puisque c'est bien ce qui va leur arriver cette année, avec l'écriture d'une nouvelle fiction où la vie des jeunes sera mise à l'honneur. En attendant, La fille de l'Est est disponible à La Médiathèque et au CDI du lycée. Énergies du 3 octobre 2002 |
Des projets plein la tête pour les élèves du Lep de l'Étoile |
Après "La Fille de l'Est'' nouvelle policière éditée dans le cadre d'une classe à projet d'action culturelle, le lycée d'enseignement professionnel entame une nouvelle saison riche en événements On peut très bien s'intéresser aux dernières tendances de la mode et être incollable sur l'histoire de la résistance à Gardanne... La preuve par quinze : la classe de première année "métiers de la mode", du Lycée de l'Étoile, travaille à la publication d'un volumineux ouvrage, fruit d'une année de recherche documentaire. Intitulé "Lieux de Mémoire", ce voyage dans le temps, piloté par Madame Govaere, professeur de Lettres et d'Histoire, a mené les jeunes filles sur les traces de tous ceux qui se sont distingués durant la période trouble de l'occupation allemande. De Jean Moulin à Aragon en passant par Marie-Madeleine Fourcade, le groupe Manoukian ou le commando Courson, les élèves ont rassemblé et étudié de nombreux documents et réalisés des interviews de ces héros de la résistance rescapés des camps. Un reportage photo, encadré par le photographe J.C. Trojani illustre ces "lieux de mémoires" qui font partie du paysage urbain, mais restent encore trop méconnus des jeunes générations. "Nous avons été pour plusieurs d'entre nous, scolarisés au Collège Gabriel Péri sans savoir qui il était" avouent les élèves. Une lacune désormais comblée. Le projet, qui a reçu le soutien de la municipalité de Gardanne, devrait bénéficier de subventions du ministère de la Défense, ainsi que d'associations d'anciens déportés, et une publication est envisagée pour le troisième trimestre. Littérature, vidéo et art contemporain Dans le cadre des classes à Projet d'action culturelle (PAC), les élèves de terminale bio-service, seront amenés à poursuivre l'atelier d'écriture initié l'année dernière et qui avait abouti à l'excellente nouvelle "La Fille de l'Est". Cette année la réalité remplace la fiction, puisque les "mots d'ados" seront le thème du projet supervisé par Mme Martinon, professeur de Lettres. Mais, comme les mots ne peuvent aujourd'hui se passer des images, un atelier de création art'vidéo sera proposé aux élèves de première année de comptabilité. M. Polart vidéaste confirmé, sera chargé d'initier les élèves,aux secrets de la prise de vue et du montage des images. Une troisième classe à PAC, la terminale des agents polyvalents de restauration effectuera un travail de recherche, documentaire sur l'histoire de l'Olive et de l'huile d'olive en Provence. Faire entrer l'art contemporain au lycée !! C'est également un projet que poursuit l'équipe pédagogique de l'Etoile. Cette année, c'est le photographe aixois André Paul Jacques, qui viendra exposer ses oeuvres au début de l'année 2003. Quoi de mieux que la connaissance et l'échange culturel pour lutter contre l'intolérance ? C'est dans cette veine que s'inscrit le projet de jumelage du Lep de l'Étoile avec l'école St-Vincent d'Alexandrie. Un établissement qui accueille les élèves, de la maternelle à la terminale, avec un grand projet sur l'apprentissage à la langue française. Financé par le Conseil régional, ce jumelage devrait permettre d'accueillir une quinzaine d'élèves égyptiens à Gardanne, tandis que quinze élèves des carrières sanitaires et sociales iront effectuer leur stage en en entreprise à Alexandrie. La réussite scolaire au sein de l'établissement n'est possible, selon son proviseur Jean-Marc Giner, "qu'en raison de la compétence des enseignants, qui alliée à une ambiance familiale et bon enfant est un rempart contre la violence et l'insécurité à l'école". L.T. |