Quelles sont les conditions d'une sémiotique générale ?

I l faut d'abord objectiver les phénomènes de signification et ensuite construire un modèle capable de les in-former, c'est-à-dire de leur donner forme.

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Examinons s'il est possible d'objectiver les phénomènes de signification et de créer un modèle formel capable de les "informer" (voir question 11). Comme nous l'avons fait observer il y a signification dès lors qu'une chose vaut non pas pour elle même mais pour une autre. Plus précisément sa phénoménologie, c'est à dire l'effet que sa perception produit ici et maintenant dans un esprit, introduit dans ce même esprit la phénoménologie d'un autre objet (laquelle est donc d'une certaine façon nécessairement latente dans cet esprit). Le critère de délimitation du champ des phénomènes étudiés par une sémiotique générale ne peut donc être que celui-ci : y-a-t-il une ou deux phénoménologies d'objet dans l'expérience vécue d'un sujet ? Une sémiotique générale apparaîtra donc d'abord comme l'étude d'une relation entre deux phénoménologies. Elle nécessitera donc le recours à une description des phénomènes "ordinaires" (c'est à dire dans lesquels les objets perçus ne valent que pour eux-mêmes). Cette description doitpermettre d'expliciter le "couplage" de ces deux phénomènologies dans un phénomène sémiotique puisque, dans chacun d'eux, un phénomène lié à une perception en produit un autre.

Il reste à préciser le contenu du terme "esprit", lourd de connotations diverses. Nous devrons le considérer uniquement dans sa capacité constatée à établir, dans des conditions historiquement datées, des correspondances entre des phénoménologies d'objets. Il devra être à la fois particulier puisque nous devrons décrire des correspondances effectivement établies par un sujet donné à un instant donné, et universel puisque les significations sont "mondaines", c'est à dire produites "dans le monde". L'esprit, ou du moins sa contribution au phénomène de signification, devra donc être modélisé. Finalement, si nous énumérons les champs du savoir qui devront coopérer dans une sémiotique générale, nous trouvons : une théorie de la perception, une phénoménologie des phénomènes "ordinaires"et une modélisation du sujet qui prenne en compte son rapport au monde.

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