COMITE DES PRIVES D'EMPLOI |
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Commission
Permanente de l’Emploi du 27 janvier 2006
Avis d’opposition de la Cgt
Déclaration de la Commission Exécutive Confédérale de la Cgt
Assurance chômage : les négociations devaient et pouvaient se dérouler autrement
Le projet de convention organisant l’indemnisation du chômage pour les trois
prochaines années contribuera à l’aggravation de la précarité de l’emploi qui
gangrène les fondements de la cohésion sociale et favorisera l’extension de la
pauvreté et de l’exclusion sociale.
Les ambitions du patronat et singulièrement celles du Medef seront satisfaites
si cette convention recueille le nombre de signataires suffisant pour être mise
en œuvre.
La réorganisation des filières d’indemnisation conduit de fait à une réduction
drastique des durées d’indemnisation pour un certain nombre de chômeurs et à
l’exclusion du système pour d’autres.
Selon les chiffres de l’Unedic, la création d’une filière « A+ » permettra à 18
200 chômeurs (environ 1 % des chômeurs indemnisés) de bénéficier de six mois
d’indemnisation supplémentaires mais, en contrepartie, le durcissement des
conditions d’accès à la filière B pénalisera 99 900 autres chômeurs en réduisant
de onze mois la durée de leur indemnisation par leur basculement vers la
nouvelle filière A+. En outre, la suppression de la filière D, entraînera la
réduction de six mois d’indemnisation pour environ 46 000 chômeurs
supplémentaires.
Selon l’Unedic toujours, le projet d’accord conduira à exclure 36 500 chômeurs
supplémentaires du système alors même qu’aujourd’hui 6 chômeurs sur 10 ne sont
pas indemnisés par l’Unedic.
Le « rétablissement financier » du régime ne peut servir de prétexte à une
nouvelle remise en cause des droits des chômeurs et à une taxation
supplémentaire des salariés.
Alors que les taux de profits et les dividendes versés aux actionnaires
s’envolent pendant que le pouvoir d’achat des salariés chute, la convention
prévoit une augmentation identique et temporaire des cotisations salariales et
patronales. Les patrons verseront 160 millions d’euros par an contre 634
millions d’euros pour les salariés et les chômeurs. L’effort est-il vraiment
équitablement partagé !?
La Commission exécutive de la Cgt déplore l’absence de volonté de certaines
organisations syndicales pour gagner la majoration des cotisations des
employeurs sur les contrats précaires. Cette revendication, initialement portée
par toutes les organisations syndicales, emporte l’adhésion de 75 % des français
et 82 % des salariés (sondage CSA). Sa satisfaction aurait permis de
responsabiliser les entreprises qui recourent abusivement à ce type d’emploi qui
grève le budget de l’Unedic.
L’ensemble des mesures visant « le retour à l’emploi » ne trompe personne.
Certaines sont déjà mises en œuvre depuis plusieurs années. En revanche, les
nouvelles conditions d’indemnisation des saisonniers, celles concernant les
activités réduites – temps partiels -, les « seniors » ou encore les nouvelles
dispositions consacrées à la sélection des chômeurs dès leur perte d’emploi (le
« pré-profilage ») constituent de fait des outils coercitifs pour faire accepter
n’importe quel emploi dans n’importe quelles conditions. Elles s’inscrivent dans
la cohérence des décrets gouvernementaux organisant le contrôle et les sanctions
des chômeurs qui refusent un emploi ne correspondant pas à leur qualification ou
trop éloigné de leur lieu de vie.
Face à un patronat déterminé, le syndicalisme se doit d’être rassemblé autour
des exigences sociales exprimées par les salariés et de l’intérêt général.
La Commission exécutive de la Cgt ne peut admettre les conditions dans
lesquelles s’est déroulée la dernière phase de négociation. En effet, la Cgt,
première organisation syndicale, a délibérément été exclue des « négociations »
qui se sont tenues dans les coulisses. Elle estime que la loyauté et la
démocratie doivent prévaloir dans les négociations.
Concernant les annexes Cinéma – Spectacle, la Cgt a fait des propositions de
remise à plat du régime spécifique aboutissant, selon les chiffrages de
l’Unedic, à des économies non négligeables.
Le Medef les a balayées d’un revers de manche et a proposé de « replâtrer » le
protocole de 2003. Les annexes Cinéma – Spectacle ont finalement été prorogées.
Le gouvernement ne peut agréer cette prorogation et doit tenir ses engagements :
la mise en place d’un régime pérenne et équitable, applicable au 1er janvier
2006.
La Cgt considère que cette convention ne peut être signée en l’état.
Elle demandera au gouvernement de ne pas donner son agrément à un tel accord.
Elle demande d’engager, dès ce premier trimestre, les négociations annoncées sur
la refondation de l’ensemble du régime d’assurance chômage, partie intégrante de
la protection sociale. La Cgt compte aborder cette négociation sur la base de
son projet de Sécurité sociale professionnelle.