EDUC'ACTION CGT

La Section Syndicale du Lycée Mistral reprend du poil de la bête! 

Des comportements nouveaux dans l'éducation Nationale

Laurent, un professeur des écoles, qui rejoint les bancs de la CGT

Séduit par le caractère interprofessionnel de la confédération, Laurent Jacquemin, professeur des écoles à Gleizé (Rhône), a créé, avec une trentaine de ses collègues, une section syndicale enseignante du premier degré. Une branche de l'éducation jusqu'alors peu représentée à la CGT. 

L 'histoire d'une rencontre
« La création d'une section CGT dans le premier degré a été l'un des rares points positifs à l'issue des mouvements de mai/juin 2003. Nous avions pour habitude depuis le début du conflit de nous réunir avec d'autres enseignants de collège et de lycée à la Bourse du travail. Apprenant cela, certains instituteurs et professeurs des écoles ont décidé de participer eux aussi aux assemblées générales. C'est de cette manière que j'ai fait la connaissance de Laurent. Je crois que ce qui l'a intéressé, lui et ses collègues, c'est la dimension interprofessionnelle de la CGT. Mais, j'étais loin de penser à l'époque que cela aboutirait à la consti tution d'une section locale. Aujourd'hui, pour la première fois, nous avons l'opportunité de rassembler le 1 er et le 2nd degré. Et au-delà, d'unir nos for ces avec les autres syndicats enseignants, mais aussi avec les salariés du privé et du public, pour la défense de l'École, qui est l'affaire de tous. " 

"CE QUE NOUS AVONS RÉUSSI A VlLLEFRANCHE-SUR-SAONE prouve qu'il existe un champ de syndicali sation dans l'enseignement du pre mier degré pour une organisation comme la CGT". Sans prendre le temps d'enlever sa veste, Lau rent Jacquemin avale son café. Il a envie de parler.
Pas tant de ses années de mili tantisme étudiant à l'Unef-ID, ou de son passage à FO entre 1992 et 1997. Mais davantage "de ce monde que l'on s'apprête à léguer à nos enfants" , de son métier de professeur des écoles dans la petite ville de Gleizé dans le Rhône, de ce jour de septem bre où il a décidé de rejoindre la CGT.
"Je me souviens d'une lettre de Bernard Thibault au printemps 2003, appelant les salariés à rejoindre le mouvement syndical
afin de lutter plus efficacement contre la politique du gouvernement. À mesure que le conflit sur les retraites s'installait dans la durée, nos assemblées généra les prenaient pro gressivement un tour unitaire, les enseignants se retrouvant aux côtés des autres salariés du public et du privé pour la défense des acquis sociaux et des services publics. À la fin de la grève, nous nous sommes dit avec d'autres instits que notre action ne pouvait pas prendre fin avec le refus du gouvernement de revenir sur ses réformes. Et que le seul moyen de faire entendre nos revendications, était d'inscrire notre démarche dans un cadre confédéral."Jean-Claude Zaparty, un prof de maths, rencontré lors des assemblées de mai/juin 2003, les met en contact avec l'union locale de Villefranche. A la ren trée de septembre, Laurent et une trentaine de ses pairs déci dent 
de se constituer en section syndicale enseignante. Dans la foulée, il assiste à son premier congrès de la CGT. "J'étais étonné par la richesse des débats, le souci de coller au plus près des réalités sociales, la volonté de défendre les droits des travailleurs et d'en conquérir de nouveaux. Ça correspondait à l'image que je me fais du syndicalisme: un syndicalisme de combat, et non de co- gestion ou d'accompagnement".
Établir une relation de confiance
Conformément à ses engage ments, la nouvelle section signe avec les autres syndicats une déclaration unitaire de rentrée. Chaque mois, elle publie un bulletin de quatre à huit pages traitant aussi bien des enjeux de l'école, de la vie interprofession nelle ou des questions nationa les. Une fois par mois, elle ouvre ses portes aux non adhé rents. Ces soirs-là,  jusqu'à 50 personnes assistent aux réunions. « Il nous reste à faire un vrai travail d'organisation et à établir une relation de confiance avec nos collègues et les parents d'élèves. En créant cette section sur un terrain où la CGT n'était que très peu représentée, on a répondu à l'invitation de Bernard Thibault de renforcer le syndicalisme. Maintenant, tout ce que j'espère, c'est que des initiatives comme la nôtre trouveront un écho au niveau des instances départemen tales et nationales».

Avec la 

Trop c'est trop et une pétition de la CGT a reçu un large soutien des professeurs et du personnel en général. Voici le texte de cette pétition....

 

SECTION SYNDICAL SGPEN CGT
LYCEE ET COLLEGE FREDERIC MISTRAL
PERSONNEL 
ATOSS ET ENSEIGNANTS.
                                               

 

 A M. le Recteur d' Académie d' Aix-Marseille.
                   S/c de Monsieur l'inspecteur d' Académie du Vaucluse

Objet: Pétition.
                                                                  .
                                                                              A vignon, le 23 septembre 2003

 

 

Monsieur le Recteur ,

 

L'ensemble du personnel ATOSS et enseignant du collège et lycée Frédéric Mistral d'Avignon tiennent par cette pétition ci-après à exprimer leur fort mécontentement.

En effet, depuis la rentrée 2003-2004, 2 agents (OEA) sont en longue maladie et 6 agents sont à 80 % libérant ainsi des crédits dans les budgets. Pour remplacer ce personnel nous avons obtenu malheureusement une contractuelle à seulement 50 %.

Ce qui entraîne une dégradation de l'hygiène des locaux du fait du manque d'entretien qui en résulte et cela malgré les efforts de l'ensemble des agents. 

Malgré tout, notre demi-pension reçoit plus de mille élèves, dans des conditions de qualité d'hygiène et de restauration digne d'un service public compétent auquel nous tenons.

Aussi, nous ne saurions laisser perdurer une pareille situation qui remet en cause le bon fonctionnement de nos services et les conditions d'accueil de nos élèves mais aussi se révèle injuste car on ne peut en appeler indéfiniment à la conscience professionnelle des agents.

C'est pour toutes ces raisons que nous vous demandons maintenant de bien vouloir effectuer  les remplacements souhaités car nos agents se sont montrés plus que patient dans l'intérêt commun, dans l'attente d'une réponse rapide de votre part, nous nous tenons à votre disposition, si vous le souhaitez, pour venir vous rencontrer .

Veuillez agréer, Monsieur le Recteur, l'expression de notre parfaite considération.
                                                                     

Le personnel du lycée et collège F .Mistral.

 

Cette pétition qui sera remise dans les prochains jours, comporte déjà plus de 60 signatures, toutes émanant du personnel de l'établissement.

Une démarche syndicale qui n'est pas éloigné de l'intérêt des lycéens, qui sont aussi nos enfants.Quels sanitaires, quelles conditions d'hygiène, quelle restauration scolaire, sont données aux élèves? Ici comme ailleurs, quand il n'y a pas de bras pour travailler, le travail ne se fait pas.

Autant de questions qui interpellent quand on voit la participation de l'Etat au budget des Régions, et aux choix qui en découlent ou qui pourraient en découler au grè des priorités.....