Jusqu'à ses 8 ans, Vasarana, un orphelin humain aux nombreuses brûlures sur le corps et le visage, fut élevé par les Nains, comme un des leurs. Il pensait être un nain également, car nul ne lui avait parlé de ses origines. Le jour de son huitième anniversaire, dépassant les autres d'une bonne tête, il demanda aux anciens pourquoi il était différent. "La réponse te sera donner dans quelques années, mon Fils" lui dit un membre du Conseil. "Mais si tu es en mesure de te questionner sur tes origines, il est peut-être temps de débuter ton entraînement". Paroles qui furent approuvées par tous.

Ainsi, dès le lendemain, il entama sa formation. Vasarana passait les matinées à la forge à apprendre, et partageait ses après-midi entre la chasse, muni d'une petite arbalète, et l'entraînement martial. Non à la hache, comme les autres, mais avec une épée.

Lorsqu'il eut 26 ans, une série d'événements notables se produisirent dans sa vie. Parti avant sa naissance en quête à travers du monde, un des meilleurs forgerons de la tribu était de retour. N'ayant pas de nouvelles de lui depuis bientôt dix ans, tous le croyaient mort. Il passa plusieurs jours à raconter son aventure, notamment sa rencontre avec un jeune barbare élevé par des loups. A la fin du récit, le Grand Ancien du village prit la parole :

"Après avoir entendu ce récit, il apparaît que les temps soient au changement. Je vais te raconter le peu que je sache sur toi, Vasarana, puis il faudra te mettre en route pour rechercher tes origines et ton destin."

Bien que déçu de devoir quitter ceux qu'il considérait comme son peuple, Vasarana avait envie de partir, les récits du forgeron lui résonnant dans la tête.

"Tout semblait se passer bien pour ce couple, vivant dans les montagnes. Lui, guerrier et fils de guerrier, en avait eu assez de parcourir le monde. Elle, guerrière également, qu'il avait rencontré des années auparavant, lorsqu'ils étaient en quête d'aventures et de gloire. Ils s'étaient installés ici, perdus dans la montagne, à deux jours de notre village, et à une semaine de marche du plus proche village humain. Rien ne semblait en effet pouvoir altérer ce bonheur, car leur famille allait s'agrandir.

Lorsque ta mère, ta vraie mère, commença son travail, le soleil était haut dans le ciel, et brillait de milles feux. Mais cela ne dura pas. A peine son enfant entamait-il sa sortie, que la lune étala son ombre sur notre pays, faisant de ce jour une nuit, et qu'un orage survint. Orage qui, soit dit en passant, avait peu de chance d'être naturel, vu le temps quelques minutes avant.

Tu naquis, donc, mais tes parents n'eurent que peu de temps pour se réjouir, car un éclair frappa le toit de la maison que ton père avait bâti de ses mains. Alors que le bois s'enflammait, ton père est, semble-t-il, sorti avec son héritier pour le mettre à l'abri, espérant probablement avoir suffisamment de temps pour rentrer sauver ta mère ensuite. Mais le Destin en avait décidé autrement. A peine avait-il fait quelques pas dehors, qu'un autre éclair le frappa de plein fouet. Ainsi périrent tes parents, te laissant, le visage ravagé par la chaleur de la combustion, avec une chance sur mille de survivre.

Pourtant, c'est un bébé vivant que j'ai trouvé avec mes compagnons, lorsque je suis arrivé deux jours plus tard. Deux jours trop tard. Il ne restait rien de la maison, et tes parents n'étaient que des cendres. Le seul objet que nous avons pu récupérer, était l'épée bâtarde de ton père, qui la tenait, disait-il, de son père. Cette arme te revient de droit, et c'est pourquoi nous t'avons préparé à son maniement, et non à celui de la hache.

Pour honorer la mémoire de ton père, qui était notre ami, nous t'avons éduqué comme l'un des nôtres. Et nous t'avons prénommé Vasarana, qui signifie "Soleil obscur", en mémoire du jour de ta naissance."

Emerveillé par ses origines, mais chagriné par le récit de la mort de ses parents humains, Vasarana fit savoir qu'il partirait dans la semaine. Ses pas, l'espérait-il, le ramèneraient peut-être ici.

Le forgeron, qui ne le connaissait que depuis peu, lui forgea alors un masque, afin de cacher ses brûlures au visage.

"Merci" dit Vasarana, "mais à quoi pourra-t-il me servir ? Ces marques sont le signe de ma naissance, et je souhaite m'en souvenir éternellement."

"Notre tribu te connaît depuis toujours, et ne s'est jamais montrée effrayée par toi, étant nous-même différents. Mais les hommes refusent souvent de voir la beauté sous des apparences hideuses. Ne commet jamais cette erreur, ne te fie pas aux apparences. C'est une chose que tu découvriras par toi-même. Va, à présent, et songe à mes paroles." C'est ainsi que Vasarana quitta son peuple d'adoption, pour rechercher ses origines.

Lors de sa première traversée d'un village humain, Vasarana su ce que le Nain avait voulu dire. Il avait écouté son récit avec attention, et découvrait désormais de ses yeux le monde. Mais ceux de sa race le rejetèrent à cause de son visage brûlé, et dès lors, il porta son masque à chacune des rencontres avec ses semblables.

Après quelques mois de voyages, il tomba sur un jeune barbare aux prises avec une dizaine d'Orcs. Reconnaissant Ghorkan d'après le récit du forgeron (Voir Ghorkan, chroniques du loup), Vasarana aida le jeune homme à repousser les monstres. Et, bien que tous les deux éreintés, ils passèrent la nuit à discuter, le barbare ayant reconnu la marque de son ami Nain sur le masque. Au matin, les deux jeunes hommes décidèrent de se mettre en route ensemble, au moins pour un temps, afin de trouver leurs destinées. Le premier, qui naquit sans lune ni soleil. Le second, portant en lui, et sur lui, les marques infinies des deux astres.

Après quelques jours de voyage, Vasarana et son compagnon arrivèrent enfin dans une ville, où ils s’engagèrent en tant que mercenaires, rêvant de remplir un peu leurs bourses. Là, ils suivirent un entraînement au cours duquel ils se mirent l’instructeur à dos, et où ils firent la connaissance d’un prêtre de Gaël. Un jour, un rôdeur nommé Dale apparut. Ce dernier discuta avec l’instructeur, puis vint voir les compagnons pour leur confier une mission.

C’est ainsi que Vasarana, le barbare, le prêtre et Dale prirent la route des montagnes du Nord pour effectuer une reconnaissance.

Le trajet se passa sans incident jusqu’aux montagnes. Là, apercevant un mage avec une troupe de hobgobelins, ils se cachèrent. Mais le mage les ayant vu, ils furent chargés par les monstres. Ce fut un combat assez semblable à ceux auxquels Vasarana avait participé par le passé : bref et sanglant. Malheureusement, alors que les compagnons contemplaient les corps étendus autour d’eux, le mage les plongea dans le sommeil. Au réveil, ils se trouvaient dans un abri sommaire fabriqué par Dale. Ce dernier avait tué le mage, et l’avait enterré sous le tertre près de l’abri.

Reprenant la route du col, les voyageurs eurent le choc d’apercevoir un dragon haut dans le ciel, mais rien d’intriguant n’arriva. De l’autre côté de la montagne, nos amis arrivèrent au pied d’une forêt, bordant un lac et un grand bâtiment fortifié collé à la paroi rocheuse. Ayant été engagés pour faire une reconnaissance de la région, Dale leur demanda d’étudier la bâtisse, où des orques séjournaient, pendant qu’il progresserait plus au nord.

Passée la période d’observation des allers et venues près du bâtiment, les compagnons pénétrèrent dans le fortin, aidés par les fées de la forêt avec qui ils avaient lié connaissance. Bien qu’étant en infériorité numérique, ils massacrèrent les orques et demi-orques leur barrant la route.

L’exploration des souterrains les amena à une grande porte de métal verrouillée. Derrière celle-ci, le chef des orques, un mage humain, et sa compagne, une voleuse, se terraient. Ce n’est qu’au bout d’une très longue discussion qu’une trêve fut décidée, afin de récupérer quelques trésors.

Passés les goules, pièges et passages secrets, ils débouchèrent dans un laboratoire dont bon nombre d’accessoires passèrent du stade " isolés sur l’étagère " à celui de " groupés dans les sacs ". Le temps sembla alors défiler en accéléré : la voleuse poignarda le prêtre, qui disparut, puis se rua sur Ghorkan, tandis que le mage s’attaquait à Vasarana. Moins de deux battements de cœur après, les pieds dans le sang des traîtres, la voix du prêtre se fit entendre, et son image translucide apparut, tel le fantôme qu’il était devenu. Tentant de trouver une explication en étudiant l’arme de la voleuse et les parchemins présents, Vasarana et Ghorkan se rendirent compte que eux aussi commençaient à disparaître.

Sortant de la bâtisse, ils allèrent demander aide et conseil auprès des fées, qui leur présentèrent un magicien gnome. Contre des parchemins récupérés dans le fortin, il leur expliqua qu’ils étaient victimes d’un sort remontant à plusieurs jours. Leur résistance avait retardé le processus, mais la blessure du prêtre avait, dans son cas, accéléré la transformation. S’ils ne retrouvaient pas leurs corps très rapidement, leurs esprits arpenteraient ce sol pour l’éternité.

Difficile de dire lequel des deux compères eu le début de la réponse en premier, car ils se regardèrent et dirent d’une seule voix : " Le mage ! Dale ! ".

Après de rapides adieux, ils se pressèrent pour retourner au lieu de leur victoire sur les hobgobelins. Sur place, la moitié de leurs corps en proie au maléfice, ils trouvèrent deux exemplaires de leurs corps, un dans un abri, l’autre sous le tertre. Réintégrant leur corps, ils décidèrent d’abandonner le second exemplaire d’eux-mêmes et de retourner vers le sud, démissionnant instantanément. Dans la partie de leur mémoire contenant les noms des traîtres, chacun nota en majuscule le nom de Dale.

Le voyage jusqu’à Berrabès se passa sans encombre. Sur place, dans la foule, Vasarana perdit Ghorkan de vue. Alors qu’il le cherchait dans la ville, il rencontra une jeune femme qui l’éblouit tant par sa beauté qu’il en oublia son compagnon. C’était une prêtresse nommée Laura. Après une soirée passée à discuter, Vasarana décida de la suivre à Parlis, où elle devait se rendre.

Arrivés dans cette cité, Laura rejoignit son temple, et ignora totalement Vasarana. D’après les récits récupérés, il semblerait que Vasarana passa quatre mois à s’apitoyer sur son sort aux portes de l’édifice, puis qu’il décida d’entre de force et d’enlever la belle. Mais cette version des faits laisse de nombreux points en suspend, notamment le fait que Vasarana n’ait pas une pièce en moins depuis son arrivée. Reprenons.

Changeant ses vêtements en lambeaux contre d’autres en meilleur état, il se dirigea d’un pas rapide et décidé vers le temple. C’est alors que Laura sortit et vint lui parler, lui faisant oublier uns fois de plus ce qu’il voulait faire. Laura engagea Vasarana comme garde du corps pour les escorter, elle et deux autres personnes, jusqu’à la forêt Elfique du nord. Omettant entièrement de parler d’une quelconque rémunération, Vasarana accepta.

Les deux autres personnes étaient Tana’Thal, un mage, et Elyas le demi-elfe. (Ceux que les légendes appelleront, quelques années plus tard, le Conseiller des Elfes et la Lame Elfique)

Le soleil commençant son ascension, les quatre compagnons prirent la route du nord. Durant les quelques jours du voyage, ils aperçurent une ombre dans le ciel (un dragon ?), et furent confrontés à un Troll. Pendant que ses compagnons l’affrontaient, Elyas le contourna et le tua d’un coup. Le reste du voyage se passa sans encombre, seule la libido frénétique de Laura étant à noter.

A l’arrivée, ils débouchèrent sur une clairière avec un point d’eau entouré de fleurs multicolores. Ce n’était que de banales fleurs, mais ce qui étonna Tana (son esprit rapide est un des éléments primordiaux de sa légende) fut la ressemblance avec un jardin elfique.

Laura décida de cueillir un bouquet de fleurs, ce qui eu pour effet de grouper ses compagnons contre elle. Elle ne put que cueillir une seule fleur, car Tana tenta de lui lancer un sort pour l’empêcher d’en prendre plus. Elle se retourna et l’endormit, puis Vasarana l’attaqua. Durant le combat, aucune fleur du parterre ne fut épargnée. Puis les voyageurs tombèrent en même temps dans un profond sommeil.

Lorsqu’ils reprirent connaissance, ils étaient ligotés, sans arme ni armure. Tout autour d’eux, des Elfes les visaient de leurs arcs. Une Elfe majestueuse s’avança et se présenta : Dame Alvina, la Reine des Elfes. A son côté, se tenait son mari, le Roi Belnomë (voir la légende du Royaume d’Uhr). Suite à leur discussion, ils furent libérés. Pour racheter leur liberté, les compagnons acceptèrent d’aller récupérer l’anneau magique du Roi. Anneau qui se trouvait dans l’antre de Briscus, un grand ver. Cette tanière se situait sur les flancs d’un volcan, protégée par un labyrinthe où logeaient environ soixante Troglodytes.

Aidés par un centaure leur servant d’éclaireur, les compagnons parvinrent à l’entrée de la grotte. Elyas reprit son rôle d’éclaireur pour y pénétrer. Après être sortis victorieux d’une rencontre avec les troglodytes, ils trouvèrent un canyon où coulait un fleuve de lave, et le seul moyen de le traverser était un pont gardé par un géant de feu. Celui-ci leur demanda leur vie pour pouvoir passer. Devant un tarif aussi exorbitant, Tana tenta de négocier, mais rien n’y fit. Ils tentèrent bien de passer de force, mais Vasarana était le seul guerrier digne de ce nom (il réussit quand même à désarmer le géant), aussi essayèrent-ils autre chose : ils voulurent le faire tomber dans la lave à l’aide d’une corde. Tana commença à distraire le monstre, pendant qu’Elyas courait vers lui avec la corde. Malheureusement, il glissa, et ne fut sauvé que de justesse de la lave par l’agilité de Vasarana qui le rattrapa dans le vide. Une seconde tentative se finalisa par le même résultat, et Elyas put grandement remercier son compagnon. Un autre plan germa alors dans leurs esprits. Grâce à sa formidable vitesse de déplacement, Elyas traversa le pont sans être inquiété par le géant. Puis il tendit une corde au-dessus de la lave. Vasarana tenant l’autre bout, Tana traversa. Leurs vies ne tenaient plus qu’à un fil, mais il tînt bon. Laura traversa à son tour, puis Elyas tenta de faire traverser l’armure de Vasarana, mais celle-ci se perdit dans le fleuve. Une fois Vasarana passé, ils se trouvèrent à l’entrée du labyrinthe.

Celui-ci était, sembla-t-il, magique. Tana en trouva pourtant rapidement la sortie, et les quatre amis débouchèrent à la porte de la grotte où se trouvaient une multitude de richesse, l’anneau tant recherché et le dragon.

Elyas entra et alla chercher le bijou, mais le dragon se réveilla lorsqu’il sortit. Tana lança alors un sort que les Elfes lui avaient donné. Et là, ils eurent la surprise de voir apparaître un second dragon rouge, mais c’était une femelle. Laissant le ver ainsi occupé, les compagnons filèrent ventre à terre jusqu’au pont. C’est une chose que d’affronter soixante monstres à quatre, mais les dragons ne jouent pas dans la même catégorie.

Au pont, ils retrouvèrent le géant. Il ne voulait plus leur vie, mais l’anneau, pour les laisser passer. Tout s’enchaîna alors très vite. Elyas tenta de retraverser, mais il chuta dans la lave. Vasarana et Tana s’élancèrent à leur tour et passèrent le géant, mais celui-ci, d’un revers de son épée récupérée, percuta Vasarana, qui s’envola vers le bout du pont. Déjà mortellement blessé, il percuta la corniche de plein fouet et y acheva sa course. Tana courut alors pendant ce qui lui sembla des heures et arriva à la sortie. Le centaure l’y attendait, et il le ramena au village elfe.

Là, Belnomë récupéra son anneau. Dame Alvina, devant le courage d’Elyas et Vasarana qui s’étaient sacrifiés pour faire sortir leur compagnon, les ramena du Royaume des Morts. Ainsi furent acceptés dans la grande confrérie des Amis des Elfes les quatre compagnons.

Le mois qui suivit, Laura, Elyas et Vasarana le passèrent parmi les Elfes, tandis que Tana était parti.

Un jour, Vasarana eut la surprise de voir arriver un barbare qu'il connaissait bien : Ghorkan, son premier compagnon d'aventures. Passées les retrouvailles, Laura réunit les trois hommes pour leur parler. Un de ses ancêtres avait parcouru la jungle mystérieuse située à trois semaines de marche à l'ouest, et il en avait rapporté une fabuleuse épée trouvée dans une tour. Appâtés par la découverte potentielle d'autres trésors, les quatre compagnons décidèrent de se mettre en route, malgré leur manque d'informations.

Le lendemain, ils partirent pour Deux-Rivières, voyage qui ne fut perturbé que par la rencontre avec un loup-garou tentant de se reproduire avec Laura, gymnastique durant laquelle Ghorkan coupa la tête de la bête.

Arrivés en ville, Vasarana dépensa une bonne partie de son argent pour équiper le groupe, et Ghorkan eut la joie de rencontrer un de ses amis, un prêtre nommé Barkhus, qui incorpora le groupe. Deux semaines de marche plus loin, les cinq compagnons trouvèrent le fleuve, noyé sous la brume, marquant la frontière avec la jungle. Bricolant un radeau, ils traversèrent et s'enfoncèrent dans la jungle hostile huit jours durant. Là, ils parvinrent au bras du fleuve recherché, sur le bord duquel ils reconstruisirent un second radeau.

Lors de la traversée de Laura, Barkhus et Vasarana, les deux autres compères ayant déjà passé le fleuve et sécurisant la zone, deux Trolls d'eau attaquèrent. Vasarana les retint tous les deux tandis que ses compagnons tiraient la corde pour faire accoster l'embarcation. Après de longues minutes de combat, les Trolls s'enfuirent pour se régénérer, laissant Vasarana quelque peu égratigné. Les compagnons s'enfoncèrent alors rapidement dans la végétation, et découvrirent le campement de trois hommes armés. Ces derniers étaient le Duc de Patatras et ses deux lieutenants, dont la destination était également la tour. Les prenant pour guides, le groupe de huit repartit.

Le seul point notable durant le mois de trajet jusqu'à la tour fut l'attaque par sept sauvages portant des tatouages magiques. Grâce à ceux-ci, ils semèrent le trouble chez les compagnons, qui se frappèrent mutuellement. Finalement, l'enchantement brisé, les sauvages allèrent au Pays des Morts, en emportant un des lieutenants, et laissant les compagnons blessés.

Suivant un chemin bordé de pierres façonnées de runes, les compagnons, en les lisant, apprirent que la région était frappée d'une malédiction qui lui avait fait remonter le temps, et ils se rendirent compte que le Duc n'était autre que l'ancêtre de Laura.

Ereintés et blessés, ils débouchèrent au sommet d'un vallon, avec la tour au centre. Elle était entourée d'un nuage vert, et seul le dernier étage en dépassait. Ce nuage, leur dit le Duc, était extrêmement toxique, et d'un niveau de magie trop élevé pour être dissipé. La seule solution était donc d'être suffisamment endurant pour parcourir les 50 mètres jusqu'à la tour, trouver la porte à tâtons, et la crocheter ou la défoncer, le tout en espérant que le nuage ne serait pas également à l'intérieur.

S'attachant à une corde, Elyas respira un grand coup et bondit…pour tomber à l'agonie deux mètres plus loin. Ghorkan et Vasarana tirèrent la corde pour le ramener, puis Laura lui administra un antipoison qui le tira de l'inconscience.

Vasarana réfléchit rapidement : Laura et Barkhus n'avaient pas une constitution suffisante, Elyas venait d'échouer, Ghorkan se remettait de ses blessures, et il était hors de question de laisser le Duc et son lieutenant y aller seuls. Ne conservant que son épée à la main, Vasarana s'attacha à la corde et partit sans attendre la réaction de ses compagnons. La mort l'attendait à l'arrivée, il le savait, mais il comptait bien parvenir à la tour pour que le Duc accomplisse sa quête.

Les mètres défilèrent sous ses pas, et il se retrouva, suffoquant, devant une porte close. Il la cogna, et elle céda à la quatrième poussée de son épaule. Malheureusement, la brume continuait à l'intérieur, et une seconde porte bloquait le passage, ce qui eut pour effet de faire descendre son moral bien en-dessous de zéro. Puisant toute la force possible de son désespoir, il l'abattit en un coup et entra, suivit par le Duc et le lieutenant. Ils montèrent à l'étage et pénétrèrent dans une pièce tapissée de runes. Au centre, une épée plantée dans un socle.

Le Duc s'avança et prit l'épée, l'objet de sa quête. Il remercia Vasarana et disparut. Ce dernier, affaibli, fouilla la tour avec le lieutenant, mais ils ne trouvèrent rien d'intéressant. Ils tentèrent donc de retraverser la brume et, à bout de force, en sortirent.

Après s'être reposés quelques jours, les compagnons repartirent par la route de l'aller. Soudain une créature de quatre mètres environ, apparentée aux singes, surgit et enleva Laura. Elyas, Ghorkan et Vasarana se lancèrent aussitôt à sa poursuite, et le rattrapèrent dans son antre au moment où il allait violer la jeune femme. Ils le tuèrent sans autre forme de procès et s'éclipsèrent rapidement pour rejoindre Barkhus et le lieutenant. Mais ils furent stoppés par une sorte d'iguane géant qui les chargea. Elyas le contourna, Ghorkan et Vasarana le chargèrent. Ce dernier comprit ce que peut ressentir un punching-ball, car pendant que ses amis frappaient le monstre, celui-ci s'acharnait sur Vasarana, qui ne survécut à l'iguane que grâce à sa résistance et à l'habilité de ses compagnons.

Un mois plus tard, au début de l'hiver, les six compagnons parvinrent au château de Patatras. Fêtés en héros, ils décidèrent de prendre un repos bien mérité durant la saison froide.

Mais, parmi les points communs à Ghorkan et Vasarana, il y avait le fait qu'ils ne supportaient pas d'être inactifs trop longtemps. C'est pourquoi, au bout de quelques semaines, ils se rendirent à Berrabès.

Là-bas, Ghorkan retrouva Lynn, un mage de ses amis. Tous les trois se présentèrent, à la recherche d'un perfectionnement martial, à la caserne, et furent accueillis par leur vieil ami Dale. Ils réintégrèrent l'armée, avec un grade d'officier pour Ghorkan et Vasarana, et s'entraînèrent un mois durant avec Ziat, un maître d'armes.

Dale revînt et leur exposa leur mission : " J'ai une petite mission pour vous. Entre les royaumes du Nord et le royaume d'Uhr, il y a certains territoires autonomes. L'un d'eux est occupé par des géants de feu, autrefois dirigés par un magicien. Mais le magicien a disparu et les géants sont devenus autonomes. Les royaumes du Nord cherchent à reprendre le contrôle. Votre but : soit les en empêcher... soit rallier directement les géants de feu à notre cause. "

Pour faire face aux 15 géants et aux poux d'ours, ou gobelours, des royaumes de Nord, les compagnons sélectionnèrent un voleur, un mage, deux archers et deux guerriers parmi les soldats.

Après un mois de voyage, le groupe arriva aux contreforts des Montagnes du Nord. Merlin, le voleur, et Ghorkan partirent en éclaireur, laissant à Vasarana le commandement du reste de la troupe.

Au sommet du col, ils affrontèrent un Troll, qui tomba sous l'assaut du barbare. Brûler le monstre, sous 20 cm de neige, demanda de nombreux efforts à Dreuze, le mage. Puis les compagnons passèrent plusieurs autres cols, pour arriver dans la vallée des Fées, lieu de la première aventure de Ghorkan et Vasarana. De la forêt, ils virent une fumée s'élever : les deux frères d'armes en déduisirent que le laboratoire de Fair, le gnome magicien, avait du exploser. Ghorkan alla le voir, et revînt calmer les craintes de Vasarana pour leur ami. Ils reprirent donc leur route vers le Nord, et arrivèrent au bout de plusieurs jours en vue d'une vallée de sapins, avec une place forte, modèle géant, au milieu.

S'engageant dans la forêt, ils furent attaqués par deux chiens de l'Enfer. Ils en tuèrent un, et l'autre prit la fuite, pour revenir avec deux géants. Sous les rochers qu'ils lancèrent, un archer et un guerrier tombèrent. Ghorkan souleva le premier, Vasarana le second, et ils changèrent de tactique : ils firent passer leur troupe du pas de charge à la course de fuite (Uniquement pour soigner les blessés).

La nuit leur tomba dessus, et fut suivie de près par une vingtaine de poux d'ours. La bataille fut sanglante. Un archer et les deux guerriers moururent, le magicien fut grièvement blessé, et 11 gobelours trépassèrent. Les renforts des monstres arrivant, les compagnons n'eurent pas d'autre choix que de fuir à nouveau, Vasarana emportant Dreuze avec lui.

Le groupe s'arrêta en terrain découvert, entre les poux d'ours, qui avaient stoppé la poursuite, et le château des géants, afin de soigner le mage. Ghorkan et Merlin partirent en éclaireur vers la forteresse. Entendant des cris au bout d'une vingtaine de minutes, Vasarana emmena Lynn, Dreuze et l'archer survivant pour épauler le barbare. Tous les quatre se retrouvèrent devant une porte close, et un dragon les survola. Réagissant par instinct, Vasarana défonça la porte et s'effondra parmi les débris au moment où le lézard crachait son feu. Se relevant, il aperçut les trois autres agonisant dehors, et remercia sa bonne étoile de ne pas lui avoir fait visiter le Royaume des Morts une fois de plus.

Voyant le dragon revenir, Vasarana n'eut le temps de sauver qu'un des trois hommes, qui fut Lynn. Il le transporta à l'intérieur, et lui donna la dernière dose de potion de soins. Puis il le mit sur son épaule et grimpa un escalier, pour retrouver Ghorkan et Merlin, indemnes, dans une chambre de l'étage.

Le voleur trouva un passage secret ouvrant sur un souterrain. Quelques dizaines de mètres plus loin, le groupe trouva deux portes, une à droite et une à gauche.

Derrière la première se trouvait un laboratoire de magicien dont quelques objets disparurent après la visite des quatre hommes. L'autre pièce contenait une estrade entourée de quatre squelettes de non humains en armes. Au centre, un fauteuil avec un autre squelette, vêtu d'une robe de magicien et d'une couronne : sans doute Artémis, le mage disparu.

Le barbare toucha la couronne, ce qui la fit tomber car le squelette partit en poussière. Les quatre gardes s'activèrent. Ghorkan et Vasarana les affrontèrent le temps que Merlin récupère la couronne. Il la mit, et tout redevint calme. Contrôlant le château et ses habitants grâce à la couronne, les compagnons envoyèrent le dragon attaquer les gobelours, et rentrèrent à Berrabès, les géants sous contrôle, avec la satisfaction d'avoir accompli leur mission.