La famille complote pour le cinquième anniversaire de Dale:
- Que
pourrions-nous offrir à cet enfant pour l'occasion ? demande Elinoëe.
- Une épée d'argent ? propose le roi Belnomë.
- Pour qu'il
éborgne ses camarades ? Non merci !
- Un arc et des
flèches pour qu'il s'entraîne ? suggère Foloë.
- Encore moins !
- J'ai une idée,
dit dame Alvina. Si nous lui offrions une belle plume d'oie ? Il pourrait s'en
servir pour dessiner, et cela lui sera utile plus tard...
- Ca me semble
inoffensif. D'accord pour la plume d'oie !
Ainsi commence une nouvelle année de Dale à l'école de la forêt elfique, dirigée par dame Alvina, la magicienne reine des elfes, et grand-mère d’Elinoëe.
Durant cette année, les enfants continuent d’apprendre à se connaître. La fée Mélusine, bien que toujours aussi émotive, se montre très assidue, en particulier pour écouter les histoires et légendes du passé. La petite licorne Poly a grandit très vite, et a maintenant la permission de rentrer toute seule chez elle. Le lutin Guiliguili est devenu farceur, et Dale est toujours aussi curieux
La veille au soir des vacances, il a une demande inhabituelle :
- Tata Elinoëe, je
peux accompagner Poly un bout de chemin ce soir ?
- Comme tu veux. Tu
ne risques pas grand choses à proximité du village. Mais je t'interdis de
t'approcher trop près des ruines de l'ancienne abbaye.
- Oui tata.
Plus tard, sur la route :
- C'est par là que
je les ai vus. Tu viens ? demande la petite licorne.
- Attends ! Fais
semblant de continuer tout droit : ma tante nous surveille, et elle ne veut pas
que j'aille par là.
- Comment fais-tu
pour la voir ? C'est une elfe, et elle se cache !
- Je la connais
bien... C'est bon : elle est partie. On peut y retourner. Que veux-tu me
montrer ?
- Voilà : c'est ici ! Tu peux me le faire ?
- D'après Mélusine,
ces pierres datent des mystérieux anciens temps, et il s'y produit parfois des
choses étranges...
- C'est excitant !
Mais dépêche-toi !
- Ne bouges pas ...
Encore un peu de patience... C'est fait ! Ca te plait ?
- Viiiii ! C'est
joliiiii ! Merciiiii !
Deux jours plus tard, dame Alvina et Elinoëe reçoivent la visite de la mère de Poly. Celle-ci semble en colère :
- Votre garçon,
Dale, a dessiné sur les sabots de ma fille ! Je veux que vous les nettoyiez !
- Ce n'est qu'un
accès de coquetterie de Poly. Ca ne me semble pas si grave...
- Oui, mais depuis
ses sabots font des éclairs à chaque fois qu'elle trotte, et cela met en émoi
toute la gens masculine du troupeau. Ce n'est certainement pas l'éducation que
je souhaitais pour ma fille !
- Comment un
innocent dessin d'enfant pourrait-il faire cela ?
- Interrogeons
Dale, suggère dame Alvina.
Ils l'appellent. En voyant la dame licorne, l'enfant rougit.
- C'est Poly qui
voulait que je lui décore ses sabots! avoue-t-il.
- Où as-tu trouvé
le modèle de dessin ?
- Euh... Dans les
vieilles ruines... Il y en a pleins là-bas. Elle les trouvait jolis.
- Ce sont des
glyphes magiques. Certains peuvent provoquer des éclairs quand on les invoque,
ce qui explique ce mystère.
- Mais la simple
recopie d'un glyphe ne reproduit pas sa magie, comment se peut-il ? s’étonne
Elinoëe.
- C'est que... la
plume d'oie que je lui ai donnée était un petit peu enchantée... lui répond
dame Alvina.
- Quoi ? J'avais
pourtant dit : pas d'objets dangereux pour cet enfant !
- Il sera raisonnable
à l'avenir. N'est-ce pas Dale ?
- Oui, grand-mère.
- Mais, avoue-moi
tout: As-tu recopié d'autres glyphes ailleurs ?
- C'est que...
Guiliguili a voulu que j'en dessine un sur le pot de poivre de Merlin, pour
faire une farce...
- Quoi ?
A ce moment retentit une explosion...
- Atchoum ! Je
reviens de la hutte de Merlin. Atchoum ! Sa barbe est un peu roussie, mais il
est sauf ! Atchoum ! Tout va bien à part qu’il y a un grand nuage de poivre sur
le village !
- Atchoum ! Ca, mon
garçon, c’est un coup de génie ! Atchoum ! déclare Foloë entre deux
éternuements.
- Atchoum ! Hihihi ! Atchoum !