La discothèque idéale

PAR YEAH X 3

n° 12

 

 

 

 

The Dogs D’Amour

 

“In The Dynamite Jet Saloon”

1988 China Records

 

PURE SILVER SIDE

DEBAUCHERY

I DON’T WANT YOU TO GO

HOW COMES IT NEVER RAINS

LAST BANDIT

MEDICINE MAN

 

SOLID SILVER SIDE

GONNA GET IT RIGHT

EVERYTHING I WANT

HEARTBREAK

BILLY TWO RIVERS

WAIT UNTIL I’M DEAD

 

 

 

Dernièrement, pas plus tard que tout à l’heure, nous devisions en compagnie de notre bien aimé directeur d’antenne le regrettable Phil Sex de sujets divers & avariés, quand, par un inconcevable hasard, la conversation se mit à rouler sur les délicieuses 80’s, occasion pour le larron de fustiger nos supposées errances esthétiques de l’époque.

 

Force nous fût de constater que dans notre discothèque, toute idéale fût – elle, subsistaient moult avatars fort encombrants, dans des proportions quasiment épiques, mais pas plus de 95 % de l’ensemble. Ce qui est somme toute fort raisonnable, chacun en conviendra.

 

Force nous fût aussi de reconnaître que parmi tous ces rogatons vinyliques se trouvait la quasi intégralité de l’œuvre des considérables Dogs D’Amour, quarteron de baltringues interchangeables, tendance crétins énervés. Et à vrai dire, surtout énervants presque 20 ans après. Considérés comme de véritables demi - dieux dans des cercles aussi obscurs qu’autorisés de la perfide Albion, en fait la salle de rédac’ du magazine de hardeux Kerrang !, pour être tout à fait honnête, ce quatuor mettait un point d’honneur à incarner l’archétype d’une caricature de cliché Rock ‘N’ Roll. Tout un programme. Mieux, carrément un mode de vie ! Voilà un groupe dont on avait l’impression qu’il était formé de 4 clones de l’image médiatique du Keith Richards des 70’s mâtinée de Tony Montana pour faire bon poids.

 

I Want More, qu’il avait dit l’Autre… C’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd, mais bien dans celle de 4 simplons !!!    Arf Arf Arf ! More glouglou in my terrine, more poudre de perlimpimpin in tous my zorifices, more geuzesses au bout d’mon bout… La totale, quoi… La bande à subtil, on l’aura compris… que des Monsieur Plus, des Jamais Fatigués, des On Se Reposera Quand On Sera Morts. Le triomphe de l’hirsutisme de bazar, doublé d’une fascination suspecte pour la Pacotille En Argent Repoussé d’Afrique du Nord, le Gris Gris Vaudou de Prisunic, le Colifichet Tribal du Sioux Sur Le Sentier De La Guerre, le Ceinturon Navajo à la Jim Les Morts Y Sonnent, le Moule Burnes de Cuir Noir, & des foulards partout pis que la vieille sorcière gitane d’Aerosmith… Sans oublier les Boots en peau de serpent de lézard de croco d’iguane de buffle de dragon, les 3 tonnes de khôl règlementaires, le fond de teint à la truelle pour planquer le vilain acné & l’herpès rédhibitoire. On voyait bien que leurs premiers émois répertoriés avaient été pour de ravissants finlandois, les merveilleux Hanoï Rocks.

Ah dame, à contempler ces zazous on comprenait recta qu’ils n’œuvraient ni dans la banque ni dans les assurances… C’était toujours ça de pris. De toute façon, c’étaient eux ou les Duran Duran, les Culture Club, voire les Queen

 

Alors à tout prendre, ce 3ème Lp qui singeait Exile On Main Street reste le plus audible. Le moins boursouflé par la production clinquante de l’époque, le moins gonflé de soli de Métallos De La Mort Qui Tue. Il y aurait même presque des compos par moments… des trucs quasi country de Birmingham… presque… et puis leur chanteur Tyla avait encore ( involontairement ? ) l’air d’une folle tordue perverse, sans tous ces poils disgracieux de méchant Biker De L’Enfer Qui Pue dont il s’affuble aujourd’hui.

 

Prix conseillé : la pochette du vinyle est à elle seule une œuvre d’art, un témoignage sociologique sur les perversions vestimentaires de son époque, une affiche de mise en garde contre les dangers des substances… Tout ça vaut bien 5 neurones, non ?

 

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