HISTORIQUE de la MUSIQUE du 43 RI

La musique est intimement liée à l'exercice du métier des armes depuis la nuit des temps. Sur les champs de bataille, puis dans les camps, des musiciens avaient recours à toutes sortes d'instruments pour diffuser des ordres d'exécution, malgré le fracas des combats qui couvrait la voix humaines.

Des airs simples étaient exécutés à la fois pour ordonner une action particulière. Il en reste des sonneries réglementaires qui ponctuent nos prises d'armes et nos mouvements de service intérieur : lever des couleurs, réveil, soupe, appel des punis retraite ou chamade, charge, etc. ...

D'autres servaient à désigner l'unité destinataire de l'ordre. Ils sont devenus les refrains des régiments. En dehors des combats, des airs entraînants facilitaient les longues marches éreintantes.

Aucune étude sérieuse n'a pu être menée sur les diverses évolutions de la Musique mais une chose est certaine : des musiciens étaient bien embarqués aux côtés des fantassins sur les vaisseaux du roi. Le régiment des Vaisseaux avait donc des musiciens dédiés. Il devait d'abord surtout s'agir de trompettes, de fifres et de tambours : Louis XIV transforma ces musiciens en militaires en créant les bandes de musique avec pour répertoire les sonneries, les batteries, la générale.

Louis XV introduit la clarinette et le cor, qui a la fin de l'ancien régime et au début de l'empire furent rejoint par tous les instruments qui aujourd'hui encore équipent les musiques militaires de type harmonie. Les gros bataillons issus du XIXè siècle pouvaient alors se permettre de consacrer une partie importante de leur effectif pour armer une musique régimentaire digne de ce nom, musiciens qui regonflaient le moral des soldats lors des cérémonies et les guidaient à l'assaut durant les combats, mais qui en temps de paix ravissaient aussi le public civil lors des concerts de kiosques dans toutes les garnisons... La conscription donna aux régiments du XXè siècle la possibilité de conserver de nombreuses musiques aux effectifs généreux.

La décision de réduire le format de l'armée de terre tout en professionnalisant son personnel a contraint les commandeurs à supprimer des musiques régimentaires et d'en conserver quelques unes : 7 musiques principales et régionales et 22 fanfares régimentaires ... La musique du 43 (cette dénomination est chère aux lillois !!) a donc un statut de fanfare régimentaire ! Et l'on peut dire qu'elle revient de loin car cette formation qui comptait alors 120  musiciens a bien failli disparaître, si une campagne menée par Robert MERCIER, président de l'Amicale des Anciens Musiciens du 43,  et ses anciens musiciens n'avait permis d'obtenir 60.000 signatures favorables à son maintien. Le défi fut donc alors de faire aussi bien avec 40 musiciens qu'avec 120. Le chef de musique d'alors : l'adjudant chef Antoine LANGAGNE eut donc l'idée géniale d'innover en transformant l'harmonie en grand ensemble de cuivres, retrouvant de ce fait la tradition développée durant la Belle Epoque, et qui nous fut empruntée  par l'Empire Britannique pour devenir le Brass Band, genre qui fait actuellement fureur outre-Manche ...

 La formation que dirige aujourd'hui le Major Francis Marescaux, a désormais fait ses preuves : triomphe au Festival International de Musiques Militaires de Québec en 2002, 50 concerts par an et 130 à 150 cérémonies.

 Ses musiciens, tous brillamment primés dans leurs conservatoires respectifs font preuve d'une disponibilité et d'un talent exceptionnel, mettant un point d'honneur à donner le meilleur d'eux-mêmes en concert tout en restant d'excellents soldats.

 La Musique du 43 jette entre l'Armée et la Nation un pont qui va bien au-delà de son répertoire car elle porte en elle tout un patrimoine et une tradition locale qui sont relayés par ses anciens et par tous les amoureux de l'image qu'elle diffuse au fil de ses prestations. Le Quarantr'o sans sa Musique et sans sa Citadelle ne serait plus vraiment le 43.