L’Algérie, depuis la colonisation, est considérée comme partie intégrante du territoire national français.. En effet elle est peuplée de près d’un million de Français de souche (les “pieds-noirs”) pour 8,5 millions d’Arabes et de Berbères . Ce territoire est en outre placé sous administration directe, divisé en 3 départements et la France n’a pas réalisé la moindre réforme plaçant ce territoire sur la voie de l’autonomie interne. Les populations indigènes musulmanes ne sont pas du tout impliquées dans la vie politique, contrairement à ce qui s’est passé en Afrique Noire.
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Musulmans |
Européens (surtout Français) |
Population -1906 |
4,5 millions |
680 000 |
-1931 |
5,6 millions |
880 000 |
-1954 |
8,5 millions |
980 000 |
Taux de natalité |
45 %o |
19 %o |
Taux de mortalité |
14 %o |
9 %o |
Taux de mortalité infantile |
180 %o |
46 %o |
Scolarisation dans le primaire |
20 % |
100 |
Taille moyennedes exploitations agricoles |
14 ha |
109 ha |
L'Algérie en 1954 |
Les Algériens, pour se faire entendre, sont donc contraints à la rébellion. Or dés les années 30 des mouvements nationalistes se sont structurés.
A la Toussaint 1954 une vague d’attentats est déclenchée par un des mouvements nationalistes, le FLN.
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La France refuse de céder mais annonce des réformes qui ne peuvent venir selon elle qu’une fois les terroristes arrêtés. Priorité est donc donnée à la guerre, une guerre faite côté algérien d’actions de guérilla et de terrorisme menées par les “fellaghas”, et contrées par des opérations de ratissage d’ampleur diverses, faite surtout de pratiques particulièrement cruelles dans les deux camps. La France s’engage donc dans une politique de répression croissante avec l’envoi de soldats toujours plus nombreux dans un but officiel de “maintien de l’ordre”.
L’opinion publique française reste d’abord très attachée à l’Algérie. Mais de nombreuses familles ont un membre qui combat en Algérie et cela change bien des opinions. Par contre sur place les colons européens ne l’entendent pas de cette oreille, estiment l’engagement de la métropole insuffisant pour la “pacification” du pays. Une insurrection éclate à Alger le 13 mai 58 avec l’installation d’un comité de salut public réclamant le retour de De Gaulle au pouvoir.
Mais De Gaulle ne tiendra pas ses promesses, il comprend qu’il n’est pas possible de poursuivre dans cette voie et fait reprendre des négociations avec le FLN qui s’est transformé en 1958 en GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne). Cela déclenche la colère des colons et d’une partie de l’armée : certains généraux (Salan, Jouhaud, Challe et Zeller : le “quarteron de généraux”) tentent un coup d’Etat en avril 1961, lequel va échouer. De cette double opposition va naître l’O.A.S. qui tentera par des attentats en Algérie et en métropole (contre De Gaulle) de stopper le processus d’indépendance. Les négociations se poursuivent cependant et aboutissent aux accords d’Evian en mars 62 qui donnent l’indépendance à l’Algérie (effective en juillet). Cela se traduit par l’exode de centaines de milliers de Français.
Référendum du 1er juillet 1962 en Algérie sur l'indépendance