Monsieur le Commissaire-enquêteur,

L’association a lu attentivement le dossier d’enquête publique.

Elle est profondément déçue par ce plan. Il ne traduit aucune réelle volonté d’inscrire ce plan local des déplacements urbains de la ville nouvelle de Saint-quentin en Yvelines dans la dynamique du développement durable inscrite dans la loi 2000-1208 relative à la solidarité et au renouvellement urbains, et confortée par la commission interministérielle sur le développement durable mise en place par le nouveau gouvernement.

Certes, le projet présenté propose un certain nombre d’actions à mettre en œuvre mais il manque d’actions précises qui permettent de retrouver les objectifs quantifiés affichés par le Plan de Déplacements Urbains d’Ile de France, à savoir :
· Une diminution de 3% du trafic automobile,
· Une augmentation de l'usage des transports en commun de 2%,
· Une augmentation de 10% de la part de la marche pour les déplacements domicile-école et pour les déplacements de moins d'un kilomètre,
· Le doublement du nombre de déplacements à vélo,
· Une augmentation de 3% de la part des tonnages de marchandises acheminées par la voie d'eau et le fer.
Ainsi, le dossier ne s’interroge pas suffisamment sur le fait que le pourcentage de déplacements en vélo sur Saint-Quentin n’a pas pu être chiffré (cela veut-il dire qu’il est inférieur à 2%) alors que la ville présente un réseau cyclable au dessus de la moyenne avec des investissements importants.

Certes, le plan propose une action sur la mise en œuvre d’un programme pluriannuel d’aménagement visant à faciliter l’utilisation du vélo mais il ne propose aucune mesure incitative forte qui puisse radicalement changer les pratiques (par exemple, parcs à vélo gardés que l’on retrouve dans beaucoup de pays d’Europe).

Il est par ailleurs très dommage que le plan ne propose pas aux habitants de participer à l’élaboration du schéma directeur des itinéraires cyclables en cours de gestation. On constate d’ailleurs que ni les associations d’environnement ni de parents d’élèves ont été associées à ce travail.

Au niveau des transports en commun, l’association demande prioritairement la création d’un comité de « pôle d’axe », auquel elle souhaite être membre et qui concernerait le TCSP (Transport en Commun en Site Propre) . Il est, en effet, urgent de reconsidérer l’ensemble du réseau bus pour profiter de la rapidité théorique de ce site propre. Un objectif en ville nouvelle devrait être de pouvoir pour tout habitant, de rallier une gare en moins de 20 minutes avec une attente à l’heure de pointe inférieure à 10 minutes. Voilà le type d’objectifs que nous aurions aimé trouvé dans ce plan en application concrète du PDUIF.

Enfin, l’association vous demande de bien vouloir prescrire prioritairement au SAN, autorité organisatrice des déplacements, de se doter des moyens de contrôle de l’air. Les alertes à la pollution récentes ont montré qu’elles touchaient aussi la grande banlieue, notamment en ce qui concerne les alertes à l’ozone. L’association a beaucoup travaillé ces dernières années pour convaincre le SAN de financer les capteurs nécessaires à AIRPARIF pour faire le suivi de la qualité de l’air sur la ville nouvelle. Le SAN nous a jusqu’à présent répondu que ce n’était pas de sa compétence. Sachant que ce plan est issu de la loi sur l’air et a pour but de faire baisser de façon significative les gaz à effet de serre, et que le SAN dit par ailleurs vouloir suivre l’efficacité de son plan par des indicateurs appropriés, vous ne pourrez qu’exiger du SAN qu’il adhère à AIRPARIF et qu’il prenne en charge sans attendre l’acquisition de capteurs.

Le diagnostic souffre d’ailleurs de l’absence de ces données, qui serait à coup sûr, une information forte susceptible de sensibiliser la population locale et à les engager dans un changement des modes de déplacement.

On ne peut que regretter d’ailleurs que le SAN ne participe et ne semble pas envisager de participer à des manifestations comme « la journée nationale sans ma voiture » ou « marchons vers l’école ».

Rappelons que le Plan local de déplacements Urbains a pour vocation de décliner de façon plus précise les objectifs du PDUIF (Plan de Déplacements Urbains Ile de France), dont l’enjeu majeur est de réduire les nuisances dues à l’augmentation continue du trafic automobile, à savoir le bruit, la pollution atmosphérique ou l’insécurité routière. Ce plan soumis à l’enquête ne comporte malheureusement aucune réponse concrète dans ce domaine, mais un simple catalogue de mesures floues.

L’association vous prie de croire, Monsieur le Commissaire-enquêteur, à l’assurance de sa considération distinguée.

 

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