PROJET CODIC 

POSITION DES ASSOCIATIONS

 

Ce projet est-il nécessaire ?

 

La commune dispose encore de quelques terrains constructibles : Terrain de la remise, Terrain de la Manivelle et Terrain de l’aérodrome. Ces terrains appartiennent à l’EPA dans le but d’aménager la ville nouvelle avec le souci de commercialiser ces espaces dans une logique de rentabilité.

 

Sur le terrain de l’ancien aérodrome de GUYANCOURT situé sur le territoire de la commune de VOISINS, le projet de la commune et de l’EPA est de faire réaliser un parc d’affaires d’une capacité potentielle de 2000 bureaux (44 400 m2) sur 10 hectares.

 

Les objectifs avancés par la commune pour justifier ce type d’occupation de l’espace sont essentiellement économiques, ces bureaux devant procurer des recettes pour la commune (uniquement foncière, la taxe professionnelle étant perçue par le SAN et reversée aux communes selon les projets d’équipements publics négociés avec le SAN) et aussi une certaine animation de proximité. Le projet devrait relier les deux quartiers : Grande Ile et La Bretonnière. Ce projet est ainsi à caractère paysager et normalement accessible à tous les habitants.

 

Par rapport à ces objectifs, les associations constatent qu’actuellement Voisins et la Ville Nouvelle ne semblent pas être dépourvus en matière de bureau. Il reste d’ailleurs de nombreux bureaux vides sur le quartier de la Grande Ile, voisin de ce projet. Il en reste 50%  sur le projet SEDAF. La nécessité de ce type de projet reste donc à démontrer ainsi que la vocation d’un tel projet à relier les deux quartiers.

 

Les associations estiment qu’une réflexion globale sur l’ensemble de la commune au regard de ses besoins mériterait d’être menée afin d’utiliser au mieux le peu de terrains encore disponibles sur la commune. Il n’y pas d’urgence à aménager le terrain de l’aérodrome qui est en l’état depuis 1989 et qui a déjà eu l’occasion d’être utile pour recevoir des animations (fête foraine notamment). N’est-ce pas, d’ailleurs, l’objet de la procédure de révision du POS toujours en cours depuis 1998 que d’engager une réflexion ?

 

De plus,  n’y-a-t-il pas intérêt à prendre d’ores et déjà en considération les exigences de la nouvelle loi «  solidarité et le renouvellement urbain », notamment pour ce qui concerne la position qui sera tenue par la municipalité envers les obligations à compter du 1er janvier 2002 en matière de logements sociaux.

 

 Bref, pour les associations, il leur apparaît plus opportun de différer tout projet d’envergure comme le projet CODIC.

 

Car conjointement à la destination des espaces disponibles de la commune, se pose le problème de la circulation automobile qui est très mal vécu par les habitants. Aucune solution satisfaisante ne se dégage à court et moyen terme (les projets de déviation sont très hypothétiques pour une commune Porte d’entrée du Parc de la vallée de Chevreuse et à un horizon de plus de 10 ans). 

 

En quoi ce projet pose un réel problème vis à vis de la circulation et de ses nuisances ?

 

 

Le projet CODIC apporte plus de 1000 véhicules à l’heure de pointe (si on se réfère au 1 300 places de stationnement du projet), ce qui va considérablement les difficultés de circulation présentes et à venir sur la commune. 

 

Ces difficultés vont croissantes à mesure de l’urbanisation de la ville nouvelle dans le secteur Est et à défaut d’avoir prévu préalablement un réseau de routes de contournement ainsi qu’un réseau de transports urbains adaptés.

 

A titre d’exemple, la fermeture de la CV7 qui ne concerne que 300 véhicules à l’heure de pointe du matin a suffit pour créer de sérieuses difficultés de circulation sur Voisins. Cette fermeture a le mérite de mettre en évidence l’incapacité du réseau de voirie actuelle à absorber du trafic supplémentaire. Difficile de reprocher cependant à la commune de MONTIGNY de vouloir préserver la sécurité des jeunes à la sortie du Collège Saint-François sauf qu’une telle mesure de restriction de la circulation mériterait d’être prise devant d’autres établissements scolaires de VOISINS confrontés à un trafic peu compatible avec la nature de ces lieux, comme l’école des Sentes des Carrières ou celle du Bois de la Garenne.

 

L’étude d’impact de la circulation menée par l’EPA montre bien que d’autres trafics très importants vont s’ajouter à celui existant : l’installation de Nortel à CHATEAUFORT, la montée en puissance de Renault ne sont pas des moindres mais l’EPA oublie d’intégrer dans son étude tous les autres projets qui achèveront l’aménagement du secteur Est de la Ville Nouvelle dont le projet CODIC n’est qu’un parmi un ensemble. Sur le simple secteur du terrain de l’aérodrome côté Voisins, il convient d’ajouter au moins le projet SEDAF (5 000 m2 de bureaux), le projet d’entrée de Ville (300 logements ainsi que des commerces), les ateliers municipaux alors que, sur GUYANCOURT, il convient de compter les projets en cours : la déchetterie, SCI QUEBEC et ISCAR et à venir.

 

Pour Voisins, le projet CODIC revêt plus que les autres un enjeu majeur puisqu’il va accélérer le processus engagé avec l’aménagement du Centre village de connaître un trafic incessant sur toute la commune avec ses aléas aux heures de pointe et ses nuisances permanentes (bruit, pollution de l’air, risque d’accidents). Pour fixer les idées, chaque jour de la semaine, plus de 100 000 véhicules rentrent et sortent de Voisins (prés de deux fois le trafic de la RN10 traversant Trappes). Ce trafic rentrant/sortant est  en augmentation de 20% sur ces 5 dernières années. La rue Pascal reçoit plus de 200 véhicules à l’heure de pointe soit un véhicule toute les 20 secondes entre 8 et 9 heures du matin alors qu’elle est très étroite et censée être une rue semi-piètonne.

 

La structure du réseau routier dans Voisins ne peut donc se permettre une nouvelle augmentation significative du trafic. Les associations l’estiment à de nouveau 20% sur les 5 prochaines années, le projet CODIC y contribuant pour moitié.

 

Les associations estiment qu’il convient de mettre en place, sans attendre, une réflexion pour atténuer les effets de la densité de trafic intra-muros déjà existant en terme de bruit (les 65 décibels sont largement dépassés le long de la RD 36), de pollution de l’air (voir la poussière sur les tables de jardins) et de risque et de gêne pour les circulations douces à pied ou en vélo (même si le nombre des accidents a diminué sur la commune, grâce notamment à l’action de Zéro Accident depuis 10 ans).

 

L’effort, selon les associations, serait à porter sur l’offre de transports en commun pour réduire le trafic automobile, et ce dans l’esprit du Plan de Déplacements Urbains tel qu’il a été arrêté en décembre par le Préfet de Région. Le chiffre de 15% d’usagers des autobus en ville nouvelle traduit le caractère déplorable du niveau de service offert et  de l’absence de prise en compte de ce mode de déplacement dans les opérations d’aménagement. Sur Voisins, il convient d’être motivé ou captif pour emprunter un bus : des fréquences trop espacées, le manque de coordination avec les horaires de train, la quasi-absence de desserte le dimanche et le soir après 20 heures, le temps de parcours trop long dû à des itinéraires complexes et des difficultés de passage des bus accrues par les encombrements et les problèmes de giration des bus dans des rues étroites à l’instar du 419 qui ne peut passer, sur de nombreux points de son parcours, que si les véhicules venant en face reculent ou cèdent le passage, opération qui va devenir impossible avec l’augmentation du trafic.

 

Paradoxalement, le TSCP censé améliorer l’offre la dégrade car sa création a fait chuter la capacité des voies sur l’avenue de l’Europe et rabattu du trafic sur les voies secondaires comme l’avenue Kessel retardant le 461 (liaison VOISINS-Gare de SAINT-QUENTIN). Un TSCP se conçoit là où la demande est la plus forte à la place des lignes de bus les plus chargées. Manifestement, le TSCP n’a pas été construit avec ce souci ; On ne voit guère l’intérêt d’une liaison SAINTQUENTIN-MASSY. Par contre, l’amélioration de la liaison du 464 entre les deux gares RER (SAINT-QUENTIN-SAINT REMY) s’impose.

 

Y-a-t-il des mesures d’accompagnement susceptible « d’amortir » le projet CODIC ?

 

Dans la mesure où ce projet serait incontournable pour la commune, il est important de tout mettre en œuvre pour accompagner le projet en terme d’aménagement pour que ces effets sur la circulation et sa sécurité soient minimisés et pour éviter l’asphyxie. C’est normalement le but d’une étude d’impact. Elle fait grandement défaut au niveau du projet CODIC comme au niveau du Plan d’Occupation des Sols qui a autorisé ce type d’urbanisation (et ce malgré les remarques du commissaire enquêteur à ce sujet).

 

Les associations estiment qu’en la matière les aménagements que propose l’EPA et que semble accepter la commune ne sont pas à la hauteur des problèmes soulevés. Ces problèmes hypothèquent d’ailleurs l’attrait  du Parc pour CODIC.

 

 L’investissement principal que l’EPA s’engagerait à faire se situe, de surcroît, hors de la commune (dénivellation du carrefour HILTI dans le sens GUYANCOURT vers CHATEAUFORT) afin de faciliter l’itinéraire A86 vers Saclay. Si tel est le cas, les associations se demandent pourquoi il a été retenu de déniveler sous l’avenue de l’Europe la E2 Nord dans le sens A86 vers RD 36. Ce type d’incohérence permet de  douter sur l’efficacité des propositions avancées.

 

Les mesures proposées par l’EPA intra-muros à VOISINS se limitent à des modifications de réglage de feux sur la RD 36 bien aléatoire, qui ne s’intéressent qu’au problème des encombrements et occultent les nuisances de la circulation dans son ensemble. De plus, elles remettent gravement en cause la sécurité des traversées des piétons. Les associations ne peuvent accepter ces propositions.

 

L’autre proposition d’ouvrir une voie entre la rue des tilleuls et la RD36 est très hypothétique, ne fait qu’étaler les difficultés sans traiter le problème de la circulation dans sa globalité. Les associations ne peuvent, dans cet esprit, que la rejeter.

 

Dans un souci constructif et malgré les réticences vis à vis du projet, les associations sont prêtes à travailler sur les pistes suivantes pour trouver ensemble des solutions palliatives préalablement à tout début de travaux, permettant d’amortir dans bien que mal le projet CODIC.

 

1.      Au niveau des accès, concentrer l’accès principal sur la Rue Caudron et réaménager le carrefour RD91/Rue Caudron en conséquence. Renoncer à un accès sur la RD 36 dangereux et de surcroît illégal pour un report de cet accès sur la rue Guymemer côté GUYANCOURT (permis modificatif).

 

2.      Au niveau du parc paysager, assurer la pérennité de son accessibilité aux piétons et aux cyclistes en le spécifiant dans un permis modificatif.

 

3.      Au niveau de la RD 36, mener une réflexion d’ensemble pour déniveler les carrefours principaux sur Montigny (cf l’accident au droit de l’avenue Descartes en juillet) et Voisins sur le principe de passage double sens de petit gabarit comme celui existant sur la RD 91 et réaménager les carrefours en surface en place sécurisée pour les piétons et les cyclistes (traversée en un seul temps) et faciliter les traversées des bus. Ces travaux devraient s’accompagner d’une mise à niveau des murs anti-bruits conformément aux nouvelles normes. La priorité dans le cadre du projet CODIC sera d’aménager ainsi le carrefour RD36/RD91.

 

4.      Au niveau de la circulation dans l’ensemble de la commune, faire un diagnostic complet (ce qui n’avait pas été fait lors de l’aménagement du Centre Village) de l’état actuel et futur des trafics en fonction des projets de la commune, revoir l’importance de ces projets en conséquence, adapter la hiérarchisation des voies telle qu’elle a été proposée par le SAN par rapport au risque de trafic parasite (cf avenue de la Grande île) et développer les zones 30, avec en priorité une le long de la rue de la Mérantaise (Ecole des sentes des Carrières), une le long de l’avenue du Plan de l’Eglise (Ecole du Bois de la Garenne) et une autre le long de l’école de la Grande Ile.

 

5.      Faire un diagnostic de l’offre et de la demande en transports en commun, identifier les besoins en matière de liaisons rapides en bus et les favoriser au niveau des itinéraires empruntés. En priorité dans le cadre de CODIC (ainsi que Renault et Nortel), obtenir une liaison directe sur Versailles-Chantier (439) ainsi qu’une augmentation des fréquences de la ligne 464 entre les deux RER. Renforcer la fréquence à l’heure de pointe (toutes les 7 minutes) et les plages horaires. Créer des liaisons légères (ligne circulaire d’un mini-bus dans VOISINS) de rabattement vers le TSCP.

 

 

6.      Demander à CODIC mais également à Nortel et Renault un plan de mobilité du personnel avec l’objectif d’avoir des déplacements automobiles inférieurs à 50% (85% actuellement en ville nouvelle) et d’agir en conséquence sur les projets de transports de la Ville Nouvelle.

 

 

Ces points et les points 5 et 6 principalement doivent s’inscrire dans le cadre de la mise au point du PDU local de la responsabilité du SAN. Les habitants ne connaissent pas l’état d’avancement de ce projet qui est urgent. Les associations demandent à être associées aux travaux en cours sur la question en étant invitées à participer au comité local des déplacements animé par le SAN au sein duquel est absente la représentation des usagers du secteur Est

 

Les 3 premiers points devraient s’inscrire dans le cadre des travaux de la commission extra-municipale de sécurité routière de Voisins à qui les associations demandent de se réunir à un rythme régulier alors qu’elle ne s’est pas réunie depuis plus de 12 mois (d’ailleurs au sujet du PDU).

 

L’ensemble des mesures d’accompagnement doit faire l’objet d’une concertation avec les habitants dans le cadre des conseils de quartiers. La question d’un référendum d’initiative locale doit être examiné pour ce qui concerne l’ensemble de l’aménagement du terrain de l’aérodrome.

 

A titre conservatoire, les associations, insatisfaites des mesures d’accompagnements envisagées et estimant que le projet fait grief par rapport aux buts qu’elles poursuivent, ont décidé à Monsieur le Préfet de rapporter le permis et souhaitent qu’un accord soit rapidement trouvé sur la base de leurs propositions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                     

 

ADHAVE, B.P 60 78960 VOISINS LE BRETONNEUX

ZERO ACCIDENT, Maison des Associations, Avenue du Plan de l’Eglise 78960 VOISINS LE BRETONNEUX

TERRE et ENVIRONNEMENT, 49, La Rotonde 78960 VOISINS LE BRETONNEUX