la réorganisation de la
circulation aérienne en Ile-de-France.
Ile-de-France
Environnement (IDFE), qui représente quelque 300 associations de protection de
l’environnement et de la qualité de vie en Ile-de-France a adopté la
position suivante sur le projet de réorganisation de la circulation aérienne en
Ile-de-France :
1.
IDFE tient, en
préalable, à rappeler son exigence visant à un changement d'attitude dans la
politique du transport aérien, afin que celui-ci s'inscrive dans le cadre d'un
développement durable respectueux de l'environnement planétaire.
L'action
à entreprendre doit viser à modérer –sinon à stopper– la croissance du
transport aérien afin de maîtriser les pollutions sonores et atmosphériques
qu'il engendre et les dommages causés à la couche d'ozone. Cet objectif passe
notamment par une révision des tarifs, artificiellement minorés en raison de
l'exonération de certaines charges (taxes sur le kérosène) et de la non prise
en compte des coûts induits.
2.
En
Ile-de-France, les nuisances générées par le transport aérien ont atteint un
niveau insupportable et IDFE considère comme prioritaire de les stabiliser,
avant de les faire décroître. Dans cette perspective, la création de nouveaux
couloirs aériens, présentée comme visant à fluidifier le trafic, peut aussi
avoir pour effet d'en permettre l'augmentation. C'est pourquoi, avant de se
prononcer sur les projets de réorganisation, IDFE estime indispensables :
o
une décision
gouvernementale pour l'aménagement d'une nouvelle plate-forme aéroportuaire en
dehors du bassin parisien selon un calendrier permettant, d'ici quelques
années, de faire face à l'augmentation de trafic sachant que les plafonnements
et couvre-feu d'Orly et de Roissy sont intangibles et non négociables.
o
un dispositif
législatif donnant une valeur juridique forte aux engagements gouvernementaux
relatifs à ces limitations.
3.
IDFE demande
également que la circulation aérienne sorte de la zone de non-droit ou de droit
d’exception dans laquelle elle se trouve. Toute modification ou création de
routes aériennes, qui provoque obligatoirement d’importantes nuisances et des
risques sanitaires pour les populations survolées, doit suivre les procédures valables pour les infrastructures
terrestres et les installations classées. C'est ainsi que doivent notamment
être rendus obligatoires l'établissement d’une étude d’impact, la procédure de
concertation préalable et l’enquête publique.
4.
IDFE souligne qu'
Eurocontrol a, dans les délais qui lui ont été impartis, suggéré des
améliorations au projet initial de la
DGAC, même si c’est de manière insuffisamment précise au niveau des impacts
sonores pour ce qui concerne Orly. Rien n’a été étudié comme solution
alternative pour les nouveaux couloirs proposés pour Roissy, ni pour Le Bourget
dont les avions ont des caractéristiques et des trajectoires basses fort
nuisibles.
Eurocontrol a publiquement estimé avoir besoin d’un an au
moins pour procéder à l’optimisation du plan DGAC, qui doit être entièrement
repensé dans ses principes mêmes, ce plan ayant manifestement d’autres
priorités que la limitation des nuisances pour les populations survolées. IDFE
demande que ce réexamen soit effectué en plaçant le critère environnemental en
deuxième priorité, immédiatement derrière le critère de sécurité non seulement
des passagers mais aussi des populations et des centres nerveux de toute
nature. Les critères de fluidité du trafic et de rentabilité des compagnies par
le raccourcissement des routes ne doivent venir qu’ensuite.
5. Le nouveau plan devra avoir pour caractéristique, au nom de
ces deux critères prioritaires, que les avions à l’atterrissage et au décollage
survolent le moins possible les zones urbaines denses.
6. IDFE demande donc un report, à au moins un
an, de l'examen du projet présenté pour que les préalables exposés ci-dessus
puissent être satisfaits. Les problèmes de sécurité et de fluidité avancés
comme justification au nouveau plan de circulation aérienne vont perdre tout caractère
d’urgence, pour autant qu’ils l’aient eu.
En effet, les tragiques événements aux Etats unis et leurs conséquences en matière de
renforcement des mesures de sécurité et de psychose des passagers, les
développements du conflit d’un type nouveau qui se développe, vont conduire à une diminution au
moins temporaire du trafic aérien, d'autant qu'ils se sont produits dans une
période où ce trafic subissait déjà un fort ralentissement. Les mesures de
grande ampleur, en matière de licenciement, de suppression de lignes et de
report de commandes d’avions, prises par les compagnies aériennes confirment,
s'il en était besoin, cette analyse.
7.
IDFE considère que
vouloir faire passer en force le projet dans la conjoncture actuelle serait
faire preuve d'une hâte suspecte et traduirait un mépris certain pour les
populations.
Si tel était le cas, IDFE
-union de près de 300 associations de protection de l’Environnement d’Ile-de-
France- demanderait à toutes ses associations et à l'ensemble du mouvement
associatif de s’opposer par tous moyens appropriés à la mise en œuvre de ce
plan.