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et si l'univers ne fonctionnait pas logiquement ? |
L'observation
contredit la "loi" de la gravité
Depuis Newton, une réalité
semble incontournable : toute matière provoque une attraction vers
elle.
Pour Newton, la cause de cette attraction
est une force d'accélération constante. Pour Einstein, sa
cause est une déformation de l'espace-temps qui courbe vers une
matière le trajet des autres matières et le trajet de la
lumière.
Effet d'accélération
ou courbure géométrique, dans les deux cas la présence
d'une matière agit inévitablement sur toutes les autres matières
et sur tous les rayonnements de l'univers. Plus une matière est
éloignée plus son effet est minime, car il diminue comme
l'inverse du carré de la distance, mais même s'il est très
faible et négligeable dans les calculs, la conception de Newton
ou d'Einstein rend impensable que cet effet d'attraction soit complètement
nul, d'autant plus si les deux matières ne sont pas très
éloignées et sont constituées par exemples de deux
étoiles d'une même galaxie.
Cette explication a merveilleusement
marché pour les pommes qui tombent à terre. Elle a aussi
merveilleusement marché pour les planètes qui tournent autour
du soleil. Mais il fallut se rendre à l'évidence : elle ne
marche pas, et même pas du tout, pour les étoiles qui tournent
autour du centre des galaxies.
En effet, la loi de la gravité
dit que plus on est près du centre de giration plus la vitesse doit
être grande, cela afin de résister efficacement à l'attraction
qui augmente lorsqu'on s'en rapproche. Ainsi, Mercure qui est la planète
la plus proche du soleil, tourne environ 10 fois plus vite que Pluton qui
en est la plus éloignée.
Ces différences
importantes de vitesse que l'on trouve dans le système solaire qui
fonctionne selon les principes de la gravité, on ne les observe
pas dans le mouvement des galaxies : dans une galaxie, ce que l'on
observe, c'est que toutes les étoiles tournent à peu près
à la même vitesse, quelle que soit leur distance au centre
de cette galaxie.
Et si la gravité n'était pas universelle ?
Si l'on ne connaissait pas déjà
la loi de la gravité, on chercherait bien évidemment à
expliquer le mouvement des galaxies par un effet provoquant une vitesse
constante. "Hélas", on connaît l'existence de la gravité,
on sait donc que "toute matière" engendre une force d'accélération
vers elle, et l'on en déduit donc que les étoiles d'une galaxie
s'attirent nécessairement selon cette règle.
Si l'observation ne colle pas avec
cette nécessité, il n'y a qu'une explication possible : nous
ne voyons pas toute la matière, et selon les calculs il existerait
90 ou 99 % de matière qui, pour une raison encore non élucidée,
ne nous est pas visible. On a évoqué l'idée de matière
insuffisamment lumineuse pour être visible, ou de matière
d'une autre nature que la matière "courante", ou de matière
située dans un "autre" univers qui serait comme emboîté
dans le notre.
Quelle que soit la nature de cette
matière invisible, c'est elle qui exercerait une force d'attraction
qui compenserait avec une extrême et une étonnante précision
l'attraction des étoiles visibles, de telle sorte que la vitesse
de rotation résultante puisse rester toujours constante.
Cette précision est d'autant
plus étonnante que, pour obtenir un tel résultat, cette matière
invisible ne doit pas se répartir au hasard, mais doit impeccablement
s'enrouler en sphère autour de chaque galaxie.
Si l'on était
pas aveuglé par l'idée de gravité universelle, on
ne pourrait manquer de voir que cette supposition de matière invisible,
en quantité considérable (90 ou 99 % qui manque ce n'est
pas rien), totalement inconnue, et placée de surcroît exactement
là où il le faut pour exactement transformer une accélération
uniforme en vitesse uniforme, est une supposition de la plus haute improbabilité.
En tous cas, ce ne peut être
que la dernière hypothèse à retenir, lorsque toutes
les autres auront échoué, certainement pas la première
avec laquelle s'embarquer.
C'est pourtant ce choix qui est
fait couramment, au point que la "matière sombre" n'est même
plus présentée comme une hypothèse, et que l'on en
parle maintenant comme d'une réalité certaine.
Si l'on regarde les faits sans à
priori, la première hypothèse qu'il semble à envisager
a un parfum quelque peu sacrilège : la gravité ne serait
pas un effet universel, de telle sorte qu'il n'y aurait aucune attraction
mutuelle entre les étoiles qui peuplent une galaxie, et la force
qui fait tourner les étoiles à vitesse constante serait d'une
tout autre nature que la gravité.
Ce serait une force qui engendre
un effet de vitesse constante, et pour que l'explication soit complète,
il faudrait supposer que cette force n'agit pas à l'intérieur
même du système solaire.
On voit que si l'on ne repense pas
complètement la notion de ce qu'est une force, cette explication
nous est complètement interdite, mais nous nous interdisons alors
la piste la plus normale pour comprendre le mouvement des galaxies.
Puisqu'en science une théorie
n'est vraie que jusqu'à ce qu'elle soit infirmée par de nouvelles
observations, on doit admettre sans détour que l'observation du
mouvement des étoiles dans une galaxie nous conduit à abandonner
le caractère universel de la théorie de la gravité.
Nous n'avons pas à nous en
alarmer, mais au contraire nous devons être excités par cette
découverte, et nous devons faire ce qu'aurait
fait Newton à notre place : inventer une nouvelle conception des
forces qui soit compatible avec le fait que la gravité s'exerce
à l'intérieur du système solaire, mais pas au-delà.
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