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Économie
sociale et solidaire Approche
historique Associationnisme ouvrier, 1830-1848 : économie solidaire. L'économie sociale est née et a été développée par les réformateurs sociaux (St Simon, Le Play). Critiques des tenants de l'économie solidaire : les instances de l'économie sociale ne sont plus que des relais étatiques I- l'économie sociale au
XIXe siècle : une diversité d'idées et de pratiques Economie sociale : associations, coopératives, mutuelles 4 principes : principe démocratique, pas de but lucratif, autonomie de fonctionnement, liberté d'adhésion. L’économie sociale au XIXe siècle est une nébuleuse. Le terme est contemporain de l'émergence de la question sociale (castel). Ce terme est apparu à partir de 1830. Il y a également une émergence de l'intérêt pour les questions ouvrières et du paupérisme lié à l'industrialisation. Les enquêtes sociales se développent. C'est dans ce contexte que naît le concept d'économie sociale. Les solutions : - modification du cadre institutionnel (Saint-Simon, Fourrier : socialisme associationniste) - modification individuelle : changement des conduites individuelles - éducation Tous les réformateurs sociaux refusent l’intervention de l'état et souhaitent des initiatives privées. II- l'associationnisme des années 1830-1852
A- paupérisation et réforme sociale Doctrines sociales, réformes sociales opposées aux théories de Smith, Ricardo (propriété privée du capital, laissez-passer, laisser-faire). Nouvelle économie politique créée par le socialisme associationnisme. Elle préconise de développement des associations ouvrières pour améliorer les conditions de vie des ouvriers. 1848 : paroxysme : le droit au travail est promulgué en février. Des ateliers nationaux se créent pour répondre à ce droit : recours à l'état. Trois questions : - mutualisation des ressources mais comment répartir les excédents à l'intérieur des associations ? - catholicisme social : développer les comportements d'épargne - réponse politique par l'intervention de l'état et la création d'ateliers nationaux.
B- les pratique associationnistes Certaines associations ouvrières se réactualisent et forment des corporations. Autre organisation : société de secours mutuel pour financer les grèves. Le regroupement de plus de 20 personnes est interdit. Après 1833, la première association de tous les métiers est créée : le fédération d'association. Ces associations sont rattachées à un corps de métier. Naissance d'une conscience de classe (Sewell). Les pratiques sont différentes des théories développées par les réformateurs sociaux. 1839-1840 : Louis Blanc publie « l'organisation du travail » qui est une source d'inspiration pour les ouvriers au moment d'organiser les mouvements de protestation.
C- le socialisme associationnisme Notion introduite par les économistes :Gide, Rist (histoire des doctrines). Critiques de la concurrence économique. Principes d’association comme moyen économique efficace et juste. III- associationnisme et état social (1863-1914)
A- le renouveau de l'associationnisme : le développement des
associations coopératives Développement au début des années 1860 Walras : socialiste libéral La forme économique patronale domine : relation inégalitaire, augmentation de la charité... Promotion de la petite industrie, concurrence des grosses entreprises. Pour certains économistes, il faut abolir le salariat. Or, le moyen de le faire est de passer par l'association coopérative. Pour Walras, l'association coopérative est le moyen pour les ouvriers d'épargner. Les auteurs sont issus d'idéologies très différentes.
B- le développement de l'état social : une fonctionnalisation des
organisations de l'économie sociale ? Développement de l'état providence : - reconnaissance progressive de toutes les formes associatives : traitement juridique différencié. - légitimation de l'organisation salariale du travail par accord de droits sociaux. La solidarité publique suppose un fonctionnement capitaliste alors que la solidarité associative vise à supplanter et dépasser le capitalisme : propriété collective décentralisée.
C- l'institutionnalisation des pratiques associatives 1864 : droit de grève 1867 : droit de la S.A. 1884 : liberté syndicale 1898 : liberté de la mutuelle 1920 : loi sur les associations 1917 : loi sur la coopérative Il s'agit d'une normalisation des règles internes et des objectifs de la nébuleuse associationniste. Développement des financements publics des groupements : contrainte de l'autonomie de fonctionnement. Ces groupements sont contraints d'adapter leurs activités aux décisions de l'état. Ils ne peuvent plus intervenir dans le champ de la production. Ils peuvent seulement intervenir dans le champ de la consommation et de la distribution. Ils ont été instrumentalisés par l'état social qui leur a enlevé toute velléité politique. Marx jugeait favorablement les associations coopératives car : - une importante production n'implique pas obligatoirement un recours au salariat - les moyens de production peuvent être productifs sans être accaparés par les propriétaires capitalistes pour l'exploitation des travailleurs - les coopératives montres que le contrat salarial est une forme transitoire appelée à disparaître avec le développement des travailleurs associés. Cependant ces coopératives sont incapables de faire face aux pouvoirs politiques détenus par les propriétaires. Donc, pour Marx, l'économie coopérative ne peut pas renverser le capitalisme. Il faut un renversement politique, une prise en charge par les travailleurs du pouvoir. Conclusion
: économie sociale et/ou économie solidaire (1980-2000) L'organisation des économies privées ne relèvent ni des organisations marchandes ni des organisations publiques. « Non Profit Organization » : biens et services spécifiques. Deux échecs : échec de marché, échec de gouvernement. L'économie solidaire critique la recherche de l’intérêt, l'assujettissement des associations au mauvais fonctionnement du marché et du gouvernement. Économie solidaire : - principes économiques de réciprocité - création d'espace public de proximité, socialisation et institutionnalisation des besoins par rapport aux problèmes privés. Le principe de réciprocité implique : la réciprocité, la redistribution, l’échange marchand. L'échange marchand repose sur la liberté contractuelle et l'antagonisme des parties contractantes. Chacune d’elles recherche un profit maximum. La redistribution implique la solidarité publique, la cotisation, la collecte puis la redistribution (sécurité sociale). La réciprocité implique la symétrie des parties contractantes, une position égalitaire et s'appuie sur la théorie du don et du contre-don. La motivation de l'échange est la recherche de la justice sociale, de la solidarité plus que de l'intérêt personnel. Ce sont des idéaux types. Dans la pratique, les principes sont combinés. Cet espace public peut permettre aux individus de se faire entendre et de pouvoir réclamer un changement institutionnel (Habermas). Le but de l'économie solidaire est de combler la solidarité publique et non de s'y substituer.
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