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Repères
historiques (mise à jour 04/11/2004) L’age
de la Caritas avec la chrétienneté Saint Thomas d’Acquin
XVIIIème
les lumières, la Révolution française.
En
1864, 1ère convention de Genève est signée par 16 pays
1951.
Convention de Genève sur les réfugiés.
1970
Guerre Pakistan Inde dite « Guerre humanitaire ».
1992.
ECHO (European Commission Humanitarian Office)
Introduction :Aucun
groupe social ne peut fonctionner sans un minimum de liens entre ses membres.
L’individu s’associe pour survivre. Solidarité : Lié au processus
d’identité à l’autre. Il s’agit de faire face aux menaces qui peuvent
mettre en cause l’identité du groupe social auquel nous appartenons. Dualisme
entre « citoyen » (qui appartient à la cité) et « barbare »
entre « peuple élu » et « reste du monde ». Dans
le judaïsme, il y a l’idée d’un peuple élu, divinité unique Jehova, les
autres sont exclus et ne peuvent pas être concernés. Mais dans la chrétienneté
il y a rupture avec cette idée du peuple élu, la rédemption est universelle :
« mon frère » . Donc l’influence de la chrétienté se traduit
par une rupture idéologique qui introduit la notion de rédemption universelle
et par conséquent sous tend le prosélytisme. Les
évangiles expriment un devoir d’amour (de l’un envers l’autre) Caritas =
Charité. Nous sommes tous frères et tous créés par Dieu. L’amour entre les
Hommes est du même type que celui entre Dieu et les Hommes. L’idéologie chrétienne
sépare cependant les deux sortes d’amour (Caritas et Eros). Il y a un
principe d’égalité dans l’humanité. La chrétienté fonde la notion de
Caritas. « Ce que vous faites au plus petit c’est à moi que vous le
faites. » Il ne peut exister de discours sur la fraternité que parce
qu’il y a violence (discours et contre discours, pratique et contre pratique). Historique : SAINT BENOITEn France, ce fut au VI ème siècle sur l’initiative des bénédictins qu’apparurent les premières organisations dont l’objectif était de secourir les plus démunis au nom de la charité chrétienne. XI et XIIème les croisadesOn pense qu’il faut faire la guerre pour restaurer le programme de Dieu. Lire : « La croisade vue par les arabes ». Massacres et conquêtes territoriales, mise à sac de Constantinople. Cette époque permet l’émergence de religieux guerriers : Le premier d’entre eux Saint Jean de Jérusalem (qui entraînera au XVIème siècle la création de l’ordre de malte) L’age de la Caritas avec la chrétienneté Saint Thomas d’Acquin Pour
St Thomas d’Aquin,
(1224 – 1274) le pauvre est
le plus petit d’entre nous et il est aussi le représentant christique dans
l’humanité ; il fait du riche l’obligé du pauvre. C’est à partir
de ce moment que l’église commence à s’ériger en contre pouvoir au
pouvoir politique. St
Thomas d’Aquin est le premier à déclarer que la guerre est mauvaise sauf
pour combattre l’injustice. (Ce
qui constituera d’ailleurs les prémices des guerres modernes). Apparition
de ce que l’on appelle « trêves de paix », destinées à la
protection du clergé, de ses biens mais aussi des populations non armées et
des pauvres. La guerre est un péché et la paix de Dieu doit être restaurée.
Trêve de Dieu du mercredi au lundi. 1240. Florence
(Italie)
Apparition
de ce que l’on peut appeler la première organisation humanitaire. « La
Misericordia » est créée avec pour mission de soigner les blessés des
différentes guerres entreprises entre Florence et sa rivale Fiesole. C’est
une organisation bilatérale qui se donne pour objet de soigner les blessés
quel qui soient , alliés et ennemis. A
la même époque se développe l’idée de faire la guerre pour instaurer le
royaume de dieu sur terre, idée qui trouve son aboutissement dans les
croisades. Émergence d’ordres religieux guerriers avec notamment celui de St
Jean de Jérusalem qui donnera plus tard l’ordre de Malte. XVIème siècle, la réforme. Apparition
de la Réforme. Guerre de religions et naissance de l’Humanisme. La
notion d’humanité devient une valeur propre, et le terme humanité prend son
sens moderne. Double
principe : nous faisons chacun d’entre nous partie de l’humanité et
devons agir avec humanité. Cela
ouvre une perspective fusionnelle/confusionnelle (car identification de
l’autre à soi) qui n’empêchera pas le début des pratiques esclavagistes. De nouvelles voix s’élèvent contre la guerre et la violence : Erasme, Montaigne et Thomas More en particulier. Les guerres de religion sont des guerres exemplaires entre deux religions qui ont des intérêts communs mais qui s’opposent sur la façon dont elles conçoivent le rapport à Dieu. La
réforme protestante = contact direct avec Dieu : pas besoin d’église
car il existe un contact direct entre Dieu et ma conscience. La vision que
chacun à de l’autre va s’inverser : le pauvre perd sa figure emblématique :
conscience avec Dieu c’est être responsable de son propre malheur. La
représentation picturale évolue. Le pauvre (le fou et la putain) sont mis à
l’écart, résultat d’une stratégie de l’enfermement des « artisans
de leurs propres malheurs » car incapables de gérer leurs propres
rapports avec Dieu. Les principes de la conscience individuelle, d’autonomie
de jugement et de la responsabilité personnelle développés par le
Protestantisme conduisent à la « laïcité ou laïcisation »,
principe de la responsabilité qui peut évoquer ce qu’on appelle la société
civile. Les incontournables médiateurs évêques, papes (qui détenaient énormément
de pouvoir du fait de ce passage obligé entre les Hommes et Dieu), sont supprimés
par l’idée d’une conscience individuelle. C’est le début de la laïcité :
l’Homme se passe de médiateurs pour juger du bien et du mal. Ce qui ne veut
pas dire pour autant abandon du principe de charité, mais permet l’émergence
de nouvelles utopies. Apparition de mouvements tels que la « Société des
amis », « Quakers » en 1668 sous l’impulsion de George FOX.
Utopie communautariste qui réordonne la charité autour d’une société idéale
et que William PENN développera à partir de 1682 en Pennsylvanie.
Ce mouvement s’accompagne de nouvelles réformes (ex : édit de
Nantes qui régissait les rapports chrétiens-protestants) fils : Ø
Lutte de pouvoir entre politiques
et religieux Ø
Emergence du pouvoir économique
dans la bourgeoisie Ø
Idée de l’humanisme , réaffirmation
de l’existence de Dieu mais aussi existence de la conscience. Ø
Abaissement et dénigrement de
l’autre qui entraîneront les conquêtes coloniales. XVIIIème les lumières, la Révolution française.Déclaration
des droits de l’homme et création de la république française. Concept
de civilisation qui a perduré. Devoir humaniste d’apporter à tous ce
qu’elle considère comme un progrès de gouvernance : la démocratie.
Fracture intellectuelle entre le France et l’Allemagne qui défendent
respectivement les
notions de civilisation et de « Kultur » La
laïcité tendant à sortir la charité de l’emprise de l’Eglise, celle-ci réagit
à l’aide d’initiatives amplement exemplaires et « exemplarisées ».
St Vincent de Paul et les Filles de la Charité servent de contre discours à
celui de la Réforme. Cela se fait aux dépens de la dignité de l’autre car
l’on tombe dans l’assistanat qui entrave la restauration de la capacité
d’autonomie et de dignité humaines. VIIème
VIII 18ème siècles. 1625
Grotius. Horrifié par les guerres de religion et guerre de trente ans.
Initiateur d’un autre discours « De Jure Pacis et Belli ». Traité
moral du droit de la paix et de la guerre qui préfigure le droit international.
En rupture avec St Thomas d’Acquint, il réfute la notion de guerre juste.
Il dénonce aussi certaines pratiques de guerre : Ø
Attaquer les civils Ø
Tuer les blessés Ø
Traitement des prisonniers C’est
un discours d’une extrême importance dans l’émergence d’une prise de
conscience progressive au sein de la société civile (bourgeoisie). Siècle
des lumières. Porter aux autres la
civilisation et la bienfaisance (bénévolat) est un devoir. Discours clivé
entre Rousseau et Voltaire. Début du libéralisme économique qui accentue
l’abaissement du pauvre et sa mise à l’écart. Répression de la mendicité
et du vagabondage. Simultanément montée de la revendication égalitaire laïque
et de la dénonciation des injustices. Donnent naissance aux principes de la république (liberté égalité fraternité) Le
concept de nation contre apparaît, le cercle du prochain prend des notions
particulières. XIXème siècle Philanthropie
qui conduit à l’humanitaire. Montée d’un nouveau type d’idéal lié au
siècle des lumières par la philosophie de Rousseau et Voltaire. La
civilisation constitue un progrès social qu’il faut exporter vers les autres.
Les progrès technologiques libèrent l’homme
(révolution industrielle) de l’effort physique et économique :
émergence du capitalisme. Ce
dernier vient de la modification du droit d’héritage et notamment par rapport
à la femme. Lamartine
et chateaubriand inventent le mot « humanitaire » avec une
connotation philanthropique. Combat entre l’ordre établi conservateur et une
autre vision du monde. Cela sera
considéré par certains comme le terreau du communiste. Des
visions différentes se mettent en place. Aux USA, par exemple l’accent est
mis sur les catastrophes humanitaires dues à un phénomène naturel sous une
approche commerciale (prendre pied sur un nouveau marché potentiel, ex :
tremblement de terre au Venezuela). Royaume
Uni (Habeas Corpus) s’oppose à la France sur la notion de philanthropie en
critiquant notre esclavagisme et création de l’Armée du Salut en 1865.
Servira d’argument idéologique aux GB pour restaurer leur suprématie. France :
conquêtes coloniales. Sentiment de supériorité nationale. Justification idéologique
des conquêtes. 1859.
Massacre des chrétiens au Liban.
Napoléon III mandaté pour envoyer l’armée protéger les chrétiens du
Liban. Emergence
du sentiment national. Apprentissage généralisé du français sur tout le
territoire. Développement de la Presse et de la notion d’opinion publique. La
question de la presse est un facteur important en ce sens qu’elle crée un
nouveau pouvoir. Solidarité internationale car les informations circulent. Dénonciation
de la guerre de Crimée par la Presse. Modification importante des rapports
sociaux. Ouvrages de Darwin connaissent un succès planétaire semblable à
celui de la Bible. Le Darwinisme sera paradoxalement l’origine du fascisme et
de l’Eugénisme du XXème. Mme Nightingale (britannique) lors de la guerre de
Crimée crée un service de soins aux blessés et plus tard un système
d’enseignement et d’éducation pour les infirmières. On
assiste à un tournant : le « lointain » devient de plus en
plus proche. 1859 Bataille de Solferino. Henri
Dunant qui était sur place en fait, en 1862 (commerçant désireux de présenter
ses produits à Napoléon), rédige un récit qui connaîtra un retentissement
énorme et soulèvera une immense émotion : Création du « comité
international de secours aux militaires blessés » et appel aux
gouvernements. Sans le secours de l’opinion publique, cet appel serait resté
sans effets. Création de la Croix rouge. En 1864, 1ère convention de Genève est signée par 16 pays Couvrir
indirectement et de manière neutre et non interventionniste les victimes de
guerre. Seuls visés les combattants blessés. 1875 Création du Comité international de la Croix
Rouge auquel s’adjoindra un peu
plus tard le Croissant Gouge. Le CICR est une institution à vocation
internationale mais de fondement national (Suisse). 1901
Prix Nobel de la paix au CICR. Il obtient le mandat de la communauté
internationale en référence à laquelle les autres sociétés vont se
constituer. Il est le plus important et puissant de tous les réseaux
internationaux. Chaque
guerre modifie la donne : Ø
soins aux blessés Ø
soins aux prisonniers Ø
puis rapprochements familiaux Les
croix rouges nationales se spécialisent dans : Ø
Le soutien médical de proximité Ø
Prisonniers de guerre Ø
puis rapprochements familiaux La Croix Rouge est débordée par l’histoire. Dénégation de l’humanité (Nazisme et Racisme). Le CICR servira de modèle pour la création d’organisations humanitaires. Emergence
de nouvelles organisations. Le futur président US, Hoover, crée une commission
de secours aux pauvres en 1914 (American Relief Administration). En 1919
l’association « Save the Children found » apparaît au Royaume
Uni. 1921. Création de la SDN
qui ultérieurement établira ses
propres agences (Dont le Commissariat aux réfugiés qui sera repris par le UN).
Principe de subsidiarité : nul
ne peut intervenir sur un territoire sans l’accord de l’Etat. 1922. HCR, Prix Nobel de la Paix
pour son action durant la guerre gréco
turque. Apparition de la notion « Guerre, hors la loi ». 1928 La SDN déclare la guerre hors la loi.
Le respect du droit international fait barrage à l’ingérence. 1939 La question du silence
(relatif à la neutralité) Question du silence devient parfois cruciale, en
particulier durant la 2ème guerre mondiale (holocauste).
La croix rouge avait la possibilité de revenir sur ses principes portés
par l’opinion publique mais ne l’utilise pas (du moins officiellement). La
Suisse veux conserver sa neutralité (CICR institution de fondement national) 1942 Les principes de neutralité et d’impartialité
volent parfois en éclats. L’OXFAM,
émanation britannique des Quakers se dresse ouvertement contre Churchill au
sujet de l’embargo sur la Grèce dont les conséquences sont la mort d’un
nouveau né sur deux. 1944. La SDN est remplacée par les Nations Unies
organe supra étatique, supranational. Puis création d’un ensemble d’ONG
autour de l’agence des Nations Unies (UNICEF,
etc.). Les bailleurs de fonds essaient d’infléchir les actions de
cette organisation (exemple des USA au plus fort de la guerre froide). 1950. UNICEF traite 6 millions d’enfants en Europe
et consacre 75% de son budget à cette activité. En 1954 les priorités
se sont déplacées vers ce que l’on appelle le tiers monde. Les enfants européens
ne représentent plus que 3% du budget. 1939.
CIMADE, organisation protestante marque l’ouverture au tiers monde. 1945.
CARE (USA) Association œcuménique fondée par des catholiques, des protestants
et des juifs (CRS, CCNS et JDC). 1945-1950. remise en route sous l’impulsion de
Dunant des Conventions, Traités
et du Droit humanitaire (notion de protection des civils dans le cas d’une
guerre étatique). 1946.
Secours catholique. 1948.
1ère Guerre de Israélo arabe. 1950.
Le HCR s’occupe des victimes dans les pays de l’Est. 1951. Convention de Genève sur les réfugiés. 1954.
Appel de l’abbé Pierre. Début
du processus de décolonisation. Parfois très violent. Le
« tiers mondisme » favorise la
création de grands organismes tels que le PNUD, la FED, ou
d’organisations telles que « Brot für die Welt » en Allemagne,
« Terre des Hommes » en Suisse, « Frère des hommes » et
le CCID en France. Avec l’apparition de la notion de droit d’ingérence
c’est le « sans frontiérisme » qui lui succède. 1961 CCFD1970 Guerre Pakistan Inde dite « Guerre humanitaire ».Les déplacements de
population deviennent un enjeu politique. Même exemple en 1984 avec l’Ethiopie 1971. MSF, naissance
du sans frontièrisme qui correspond à l’émergence des médias (mouvement
fondés par groupement de médecins et de journalistes) Fait suite à la guerre du
Biafra (Nigeria) : le CICR tente de négocier l’acheminement des secours
en toute impartialité. Mais les médecins, futurs fondateurs de MSF
n’attendent pas, démissionnent du CICR et organisent un pont aérien. L’humanitaire s’incrit
entre AGIR et PARLER, SOIGNER et TEMOIGNER Humanitaire
Politique
Religieux Médias 1981.
MDM 1970-1980.
Véritable foisonnement : Vétérinaires, Ingénieurs, Pharmaciens,
Reporters, etc. « sans frontières ». Sur
le plan des idées on voit poindre la première fracture entre la notion
d’urgence et celle de développement. MSF
s’insurge et se lance dans l’opération avec le retentissement que l’on
sait. 1984
(Ethiopie) Les ONG sont coincées et MSF ose dénoncer le scandale. Première
victoire d’une ONG contre un gouvernement grâce à la remise en causes des
principes de neutralité et d’impartialité. 1988.
France. Création du Secrétariat d’Etat à l’aide humanitaire et du Secrétariat
d’Etat aux Droits de l’Homme. Accélération de la crise économique et création
d’organisations d’aide d’urgence à l’initiative de ces Secrétariats
d’Etat. 1992. ECHO (European Commission Humanitarian Office)suite
au massacre des Kurdes en Irak. 1977.
3 millions de réfugiés dans le monde. 1983.
11 millions. 1988.
17 millions. Les
déplacements de population constituent des enjeux géopolitiques et géostratégiques.
Exemple des Khmers au Cambodge. Détournement de l’aide. Interdiction d’accès
aux camps de réfugiés pour les organisations humanitaires. CICR et UNICEF
refusent alors que bizarrement l’OXFAM acceptera une telle situation. Les ONG
deviennent des acteurs internationaux. A
partir de 1990. Modification de la
donne : apparition de l’alter mondialisme, suite au constat d’échec
d’un certain nombre de projets de développement.
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