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UNE
ANTHROPOLOGIE DE L'HUMANITAIRE DE LA SOLIDARITE Jalon historique, notion de développement et d'aide humanitaire : Le concept de développement est apparu la première fois en 1949, dans la bouche du président Truman. Certains pays ont été labellisés à cette date. Il s’agissait des anciens pays colonisés. Une politique d'aide au développement s'est mise en place au profit des pays en voie de développement. Capitalisme et colonialisme :
1700 -1949 Cependant on peut noter que l'idée d’aide au développement est plus ancienne. Elle peut être datée des années 1700, en Europe du nord, avec l'expansion des lumières et la montée de capitalisme. À cette époque, les penseurs des lumières émettent l’hypothèse que grâce à la rationalité, on peut atteindre un niveau de vie égale pour tout le monde. Au XVIIIe siècle, l’Europe connaît une révolution scientifique avec le darwinisme qui a été également au fondement de l'aide au développement (origine des espèces. Vision évolutionniste déterministe. Importation en sociologie et anthropologie. Influence sur l'aide aux pays en voie de développement). Il y a également eut entre 1850 et 1950 l’aire colonialiste qui véhiculait un discours paternaliste de l'aide au développement. Les colons voulaient aider les pays colonisés par l'éducation, la religion. Volonté de richesses et d'aide aux pays « moins civilisés ». L’aire postcoloniale : de
1949 à nos jours Après 1949, le terme de développement c’est institutionnalisé suite au discours de ESCOBAR. Il s'est créé un corps d'experts du développement. A cette époque, pour ces experts, la notion de développement était étroitement liée à la notion de développement économique. L'industrialisation allait automatiquement avoir des conséquences sur les indicateurs sociaux tels que : le taux de mortalité, le taux d'alphabétisation, etc (effet de cliquet). A partir des années 70, il y a eu deux critiques de cette vision du développement.
Il y a eu une intégration de ces deux critiques par les acteurs du développement à la fin des années 1980. Ils n'ont pas remis en cause le rôle de l'économie dans le développement mais ils ont évalués des besoins primaires (basic needs mouvement) : nutrition, santé, éducation. En 1990, la chute du mur de Berlin met fin au conflit idéologique entre les occidentaux et les communistes dans les pays en voie de développement. Le modèle occidental de développement est redéfini car la vision tiers-mondiste appartenait à la guerre froide. A cette date il y a eu également une critique fondamentale du développement tout économique, car c’est l’apparition des études montrant la destruction de l'environnement par l'industrialisation. Ce qui a conduit au sommet de la terre de Rio en 1992 avec la notion de développement durable. Les projets doivent améliorer le niveau de vie de tous sans mettre en péril les générations futures. Il y a également l’apparition de la notion de gouvernance (bonne gouvernance : l'application de la société civile et base moins gouvernementale), qui est un contre-pouvoir face à l'état. L'industrie de l'aide au développement et ses financements : L'aide au développement découle de l'ancienne aide au pays colonisés, c’est une aide à moyen et à long terme qui a pour objectif d'améliorer les conditions de vie dans les pays visés. Le partenaire privilégié, c'est le gouvernement local. L’humanitaire est plus une aide d'urgence, qui est vraiment née avec le mouvement du sans-frontièrisme dans les années 1970. Avant, l'aide d'urgence existait mais dans la ligné de la Croix-Rouge. Après 1970 est apparu la notion de prise de parole et de dénonciation. LESACTEURS
Olivier de Sardan donne une définition de l'industrie de l'aide : « univers largement cosmopolite, d'experts, de bureaucrates, de responsables d'O.N.G., de chercheurs, de techniciens, de responsables de projets, experts de terrain qui vivent en quelque sorte du développement des autres et qui gèrent et mobilisent à cet effet des ressources matérielles et symboliques considérables (Configuration developpementiste). L’anthropologie
appliquée au développement : L'anthropologie appliquée répond à une commande d’acteurs du développement. Pour une anthropologie directement impliquée dans la mise en oeuvre de projets. L'anthropologie critique des projets de développement, est une anthropologie qui choisit comme terrain d'études les projets de développement mais en toute indépendance. Étude libre avec un esprit critique. Historique de l'anthropologie appliquée : Cette anthropologie, en France, a été longtemps considérée comme le mauvais objet de l'anthropologie, ceci pour plusieurs raisons :
Anthropologie
critique de l'aide humanitaire et de l'aide au développement : La première critique : les populations bénéficiaires ne sont pas assez impliquées dans le déroulement des projets. Les études en anthropologie appliquée ont pour but d’être utile à la mise en oeuvre de projets d'aide humanitaire et au développement au contraire de l'anthropologie critique qui elle oppose des critiques autant sur les bases episthémologiques sur lesquelles ces projets reposent, que sur les modalités de mise en oeuvre de projets (ex : Nancy Chepper-Hughes, « Death without weeping »). Les études ne cherchent pas de réalité objective sur l'aide humanitaire et ses effets, mais tente de comprendre les façons dont le monde de l'humanitaire est socialement construit et comment il construit ces projets. Elle traite aussi des contestations et des stratégies de résistances qu'il provoque. La deuxième ligne de dénonciation : l'anthropologie critique tend à problématiser les notions mêmes d'aide au développement et d'aide humanitaire. La troisième ligne de dénonciation : en anthropologie critique de l'humanitaire, les formes de savoir sont dépeintes comme étant mouvante, diverses et fluides. Les auteurs démontrent qu'elle ne cesse de changer suivant le contexte, le temps et les acteurs contrairement aux études en anthropologie appliquée qui ont tendance à les décrire comme des réalités fixes et abstraites. |
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