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En
mission au Congo Démocratique : Les implications géopolitiques d’une
situation humanitaire Julien Seillan : GOMA : projet de réhabilitation d’école avec le financement de l’UE et la Banque Mondiale. Extrême Sud-ouest du Katanga : aide aux réfugiés (assistance alimentaire, sanitaire, construction) Mise en place du rapatriement volontaire des Angolais de RDC 1-
Géopolitique de la RDC (géopolitique et
humanitaire, information) BUT : Avoir un œil sein face à une situation tendue. Quand on est pas rassuré, on s’informe et parfois trop. Ex : rébellion à l’est du Congo. Des informations erronées ont créé une situation de crise au sein des forces de l’ONU et des ONG sur le terrain. Il faut vérifier les informations mais dans ce cas, c’était impossible. MONITORING : documents rédigés par OCHA qui rassemblent les informations essentielles à propos de la situation sur le terrain. Cependant, ce document ne sert que si nous faisons l’effort de rechercher les sources du problème. 2-
Repères Historiques L’Afrique vivait avant les colons européens ·
RWANDA Au 19ème, le Rwanda existait presque comme un Etat occidental. Il a une autorité centralisée et déjà de nombreux affrontements. Les structures politique, économique et sociale sont en place avec des communautés qui se partagent les activités. Il ne s’agissait pas d’ethnies puisque ces communautés parlaient la même langue et avaient la même religion. La définition d’ethnie vient du colon. 1910/1912 : En Côte d’Ivoire, un explorateur prend des notes sur les populations concentrées le long des fleuves qu’il a décidé d’explorer Þ définition exogène des groupes ethnique. Les africains se sont construits une identité à partir de la définition qu’on leur donnait de l’extérieur. 19/20ème : Les missionnaires allemands explorent l’Afrique pour des raisons humanitaires. Il y a également une volonté de christianiser. On découvre une société structurée : routes commerciales… La vision des colons s’applique : c’est une société féodale. Les Hutus cultivent la terre, ils seraient les serfs et les Tutsis seraient les seigneurs. Les Tutsis viennent du nord, alors que les Hutus sont considérés comme incapables de constituer un Etat… Après 1945, la distinction ethnique se met en place (cela durera 50 ans). Les belges administrent le Rwanda officiellement sous tutelle de la SDN. Les africains ont été obligés d’intégrer des fonctionnements sociaux anciens et provenant de l’extérieur. On obtient la société rwandaise de 1960 qui a connu une augmentation des tensions car la société féodale vue par les colons est propice aux travaux forcés et à l’exploitation Þ rébellions. 1959/1963/1964 : premières tensions à potentialité génocidaire. ·
CONGO Le Congo est une colonie belge. Cette colonie est traversée par les routes commerciales. Les récits des commerçants arabes provoquent une caractérisation des peuples. 1882 : Léopold, roi des belges, s’intéresse à l’exploration et à la conquête coloniale (comme tous les dirigeants de l’époque) pour des raisons économiques cachées sous des raisons humanitaires. Il envoie Stanley pour signer des traités en Afrique et devient propriétaire (en son nom et pas au nom de la Belgique) de grands territoires africains. En 1908, il perd tout et les territoires sont rétrocédés à la Belgique. Dans les années 1880, les portugais commencent la course aux territoires. Ils sont réputés esclavagistes et économiquement arriérés. Une vision manichéenne est alors diffusées sur la scène des relations internationales. On a alors les esclavagistes et les humanitaires, les partisans du libre échange (la Grande Bretagne qui a l’idée d’installer des protectorats) et ceux de la grande économie. Selon les traités, Léopold a un droit exclusif et unique sur ses terres et la Grande Bretagne s’y oppose (protectorats), de même que le Portugal (qui a des territoires avec des conditions d’exploitation similaires et qui ne veut pas de concurrence) et la France qui veut sa part. Le projet du Roi échoue car il doit le faire accepter par la communauté internationale. En conférence, il explique qu’il a acquis ces terres pour les revendre à l’humanité toute entière et propose des alliances stratégiques sur ses territoires (la France a un droit préférentiel). Les terres découvertes deviennent un Etat : l’Etat indépendant du Congo (1884). Il installe une administration générale qui exploite les richesses du pays. Fin 1900 : La force publique gérait la mise en place des travaux forcés. Il n’existe aucune classe moyenne, aucune conscience nationale. Les missions catholiques se chargent de la tutelle avec les sociétés privées (exploitation de caoutchouc, huile de palme, uranium, minerais, pétrole). Conséquences sociales et politiques : pas d’élite politique, pas d’éducation, économie fondée sur le paternalisme colonial (pas de communication entre les colons et les indigènes). Peu de ressources humaines et beaucoup de ressources économiques. Il n’y a pas de transition au moment de l’indépendance donc le Congo continue de fonctionner avec la forme coloniale. En 1964/1967, apparition à l’est du Congo d’un premier front rebelle : L. D. KABILA. Le problème foncier entre le Rwanda et la RDC apparaît dans le Kivu (dès 1850, les Tutsis se sont expatriés dans le Sud Kivu) à cause de l’arrivée de populations Tutsis suite aux évènements rwandais. Aux yeux du HCR, ce ne sont pas des réfugiés et ils se font appeler les Banyamulenge. MOBUTU arrive au pouvoir grâce à la France, la Belgique et la CIA. Il a des ambitions et accepte la cogestion voire la gestion totales des mines par les belges. En 1970, on assiste à une forte africanisation des cadres en réaction au néocolonialisme économique. Des tensions naissent au Katanga. C’est une zone très riche et surprotégée à cause des intérêts publics et privés qui y sont présents. Les Banyamulenge prennent de la force sur le terrain de l’économie sous la protection de MOBUTU. Emergent des questions de nationalité. Une loi nationale dispose que toutes les personnes établies depuis 1950 au Zaïre sont zaïroises : les Banyamulenge et le rwandais sont donc zaïrois. En 1981, la loi est modifiée. Les Banyamulenge remettent en cause leur nationalité et les rwandophones sont alors vus comme des faux zaïrois et le ressentiment s’installe. Les Banyamulenge sont, à ce moment, presque apatrides (ni rwandais, ni congolais). NB : Les Banyamulenge sont Tutsis à l’origine et le Rwanda est Hutu. Fin des années 1990 : Les Tutsis du Rwanda crée le FPR. Les Banyamulenge se rapprochent alors du Rwanda (les apatrides Banyamulenge du Congo tentent des créer des liens avec une nation : le Rwanda et le FPR Tutsi). Ils sont vus comme des espions par les Congolais. Ils sont chassés ou prennent la fuite car ils sont la cible des congolais dès qu’il y a un problème avec le FPR rwandais. 1994 :
GENOCIDE Afflux de réfugiés Hutus à GOMA (700 000 personnes) et d’ONG. Crise internationale au sujet de l’intervention militaire humanitaire dans cette zone. Ces réfugiés sont encadrés par le « Hutu power » (pour préparer la contre-offensive). La contre-offensive est préparée par les interamwe (milice) et le FPR le sait : bataille dans et autour des camps de réfugiés. KABILA profite des tensions et bénéficie du soutien militaire et financier du Rwanda pour lutter contre MOBUTU. KABILA aide le Rwanda (Kagamé, chef du FPR) en bombardant les camps de réfugiés. Le FPR craint une intervention de la communauté internationale. KABILA presse les hutus vers les forces du FPR qui les emmènent en camion pour les exécuter en pleine forêt. Il progresse et pousse les Hutus qui fuient au Congo Brazzaville. Il arrive à Kisangani et s’allie aux forces du Kivu (peuple mai mai) : les Kadogos (enfants soldats) et fait fuir les forces armées zaïroises. Son ambition nationaliste lui fait annoncer, en 1998, la rupture de son alliance avec le Rwanda qui annexe alors des provinces au Congo et crée le RCD (rassemblement congolais pour la démocratie). Le Rwanda exploite les richesses de la terre. Le jeu des alliances se met en place : Namibie, Zimbabwe et Angola soutiennent KABILA contre des richesses minières. Mais KABILA ne paie pas et l’Angola et le Zimbabwe quittent l’alliance. Il est assassiné en 2001 par un jeune soldat qu’il avait enrôlé et qui était originaire du Kivu. Son assassinat aurait été commandité par l’Angola, le Zimbabwe, les mobutistes ??? Aujourd’hui, son fils Josef a été reçu par les grandes puissances européennes. Relance de la recherche d’une solution. Conclusion des accords de PRETORIA qui a pour objectif de réunifier le pays avec des élections libres prévues pour 2005. BIBLIOGRAPHIE : - « Congo : Guerre sans frontière », Lamotte, ed. complexe - « Les nouveaux prédateurs », Colette Braekman - « Comment j’ai trouvé Livingstone », ed. Acte Sud - « Voyage de découverte en Afrique », Alain Ricard - « Le partage de l’Afrique », Folio Histoire 1992 - « Le Génocide, Rwanda 1994 », Gérard Prunier
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