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Module de Géopolitique
Ecole de la Paix
INRC
Principes et méthodes de la stratégie de l’action non-violente La violence est étrangère à notre culture, à notre tradition. La non-violence est mal définie, mal perçue CLARIFICATION CONCEPTUELLE
CONFLIT : L’homme construit sa personnalité à travers le regard de l’autre. D’abord, ma relation à l’autre est relation d’opposition, d’adversité. Je le perçois comme différent, étranger, une menace.
Ses droits, ses désirs, ses libertés s’opposent à mes droits, mes désirs, mes libertés. En quelque sorte, il veut prendre ma place et je dois accepter ce conflit pour avec l’autre pour faire valoir mes droits, affirmer ma personnalité et reconnaître la sienne.
Il y a rivalité pour la possession d’un même objet, d’un même espace. Processus d’imitation : deux enfants ® si un enfant choisit un jouet entre 10, le deuxième enfant choisira le même et non un des 9 autres. Le conflit deviendra de la rivalité pure et le jouet ne sera plus le centre d’intérêt.
L’ « autre » nous fait peur et se laisser dominer par sa peur est une situation honteuse. Il faut gérer ses émotions et son stress. La peur conseille la fuite, la soumission ou la violence. Pour affronter le conflit, je dois exprimer mon agressivité. Le « non » de non-violence ne s’oppose pas au conflit et à l’agressivité (« agression » vient du grec et signifie « avancer vers »).
Martin Luther King Il a réveillé l’agressivité de ses frères pour les mener vers la police blanche. La non-violence est d’abord le refus des injustices qui méconnaît la dignité de l’être humain. Nécessité de lutte. Le rapport de force est, en général, inégal. Il faut mobiliser le nombre dans l’action collective, épuiser les voies de négociation. Le conflit, qui est d’abord un conflit d’intérêt, va faire avancer le dialogue.
César Chavez (chef du syndicat des ouvriers agricoles aux US) Action de boycott. Il s’agit de faire pression, une pression sociale même si on continue d’essayer de convaincre par la raison.
VIOLENCE : Toute violence est un viol (viol de la vie), un mépris de l’autre ; elle pervertie ma relation avec l’autre. « L’humanité est une dignité » (Kant). La violence porte atteinte à l’humanité de celui qui l’exerce avant d’atteindre celle de la personne qui la subit . L’humanité des tortionnaires est plus gravement détruite que celle des torturés (ici, a été souligné qu’il ne s’agit pas de culpabilité, ni de faute, ni de responsabilité mais d’humanité de la personne). La violence traumatise ceux qui l’exerce (GI du Vietnam et de l’Irak qui se suicident). Nous sommes dans une société avec une idéologie de la violence nécessaire, légitime et honorable.
En Grèce, l’homme courageux va au devant de la guerre. L’adversaire est malgré tout un homme et il mérite le respect.
Freud (au sujet de la guerre de 1914-1918) Les gagnants vont savourer leur victoire. Il pense alors aux communautés africaines qui au lieu de fêter leur victoire prennent le deuil de ceux qui sont mort de leurs mains (qui est le sauvage, et qui est le civilisé). La violence est une contradiction et l’homme a un grand besoin de justifier ses actions. Elle n’aura plus aucun frein, il faut donc refuser de la justifier, la condamner et trouver des palliatifs.
Gandhi Il offre à l’Occident le mot « non-violence ». Il y a en tout homme un désir de violence face à l’autre et il ne faut pas réfreiner ses désirs. Il faut maîtriser l’énergie de cette violence dans un but de construction et non de destruction. La non-violence est « L’absence totale de malveillance à l’encontre de tout ce qui vit et l’expression de la bienveillance à l’égard de tout ce qui vit ». Il inclut le respect de la vie animale. Seul l’homme est un animal violent car il a la volonté et la conscience de ses actes. La violence est le propre de l’homme mais ce n’est pas une fatalité. La non-violence peut être rapprochée de l’innocence. Innocence signifie « celui qui ne tue pas ». on en a fait la faiblesse de l’homme qui n’est même pas capable de tuer. Gandhi fait également reconnaître la dignité de l’homme de couleur en Afrique du Sud. Il rentre en Inde et intègre le congrès indien. Ce qui fait la force de l’injustice coloniale, ce n’est la puissance des anglais mais la résignation des indiens. Il prône la désobéissance civile ciblée ® la loi sur le sel. Il commence la marche du sel et conscientise, dans chaque village, la population. Un marché noir s’organise. Gandhi est emprisonné puis libéré pour une négociation avec le Vice-Roi anglais qui conduira à l’indépendance de l’inde en 1947. La Boetie : La force du tyran lui est donnée par le tyrannisé qui lui obéit La désobéissance civile s’oppose au criminel et au militaire. Elle est la manière civilisée de résister.
La violence est la matière première de l’actualité. Il faut privilégier la médiation pour créer un espace intermédiaire qui leur permettra de dialoguer, médiateurs de terrain. (cf. communauté Sant’Egidio du cours de Nathalie Herlemont).
PACIFISME Le pacifisme signifie l’obtention de la paix à tout prix. Ce « à tout prix » permet d’inclure et de justifier la violence voire même la barbarie. Ce n’est donc pas de la « non-violence ». (Larousse : « courant de pensée préconisant la recherche de la paix internationale par la négociation, le désarmement, la non-violence ». pas de référence à « à tout prix »). |
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