|
|
Pistes de réflexion autour du texte de J.Attali « Les ONG, rempart contre l’apocalypse »
Sur le sujet de l’utopie - L’utopie du texte peut être génératrice de discussion, provoquer un mouvement, entraîner de nouvelles choses.- En même temps il transparaît une sorte d’exaltation qui peut être dangereuse : les valeurs avancée dans le texte ne sont pas à remettre en cause, mais le rêve idéaliste de Attali fait peur (ONG supra étatiques, vision égocentrique avec énormément d’emplois du « JE », utilisation de l’expression « assistance internationale », idée de pauvreté comme premier facteur de violence…etc).- Etre dans l’utopie et le rêve au niveau des projets peut être positif. Mais Attali est dans l’utopie aussi au niveau des constats (vision totalement idyllique du monde des ONG) à dangereux et simpliste.- Objections sur des points précis - L’idée de changement de sigle n’est pas pertinente. La lecture de J. Attali du terme ONG est très orientée. Une réappropriation du terme serait mieux. En effet, « organisation » reflète plutôt l’idée de mouvement, de changement, alors que « institution » donne une image de lourdeur.- Au milieu de projets vagues et indéfinis, J. Attali parle de projets extrêmement précis : la microfinance, et l’impôt planétaire sur les émissions de gaz. Pourquoi choisit-il ces sujets là plutôt que d’autres ?
Objections générales - recréer une institution va apporter de nouveaux problèmes, de nouvelles lourdeurs. Peut-être n’est-ce pas une proposition pertinente ?- Présenter les ONG comme rempart contre l’apocalypse est au-delà du rôle des ONG.- Le texte ignore totalement les réalités du monde humanitaire et associatif, ainsi que réalités culturelles.- La progression du texte est basée sur la déresponsabilisation totale des Etats et des Entreprises. Les ONG seraient le remède du monde et devraient pallier à l’impuissance des Etats et des Entreprises. Pourtant, si les Entreprises et les Etats fonctionnaient correctement, il n’y aurait pas besoin d’ONG ! J. Attali raisonne à l’envers, il faudrait inverser sa logique, changer ce qui va mal plutôt qu’apporter les ONG comme remède universel, réduire les problèmes plutôt que combler un manque à de plus, il y a un paradoxe dans le texte, où J. Attali décrédibilise l’économique et le politique, pour ensuite préconiser de travailler tous ensemble.- Pourquoi les ONG s’en sortiraient mieux que les Etats et les Entreprises pour faire marcher le monde ?
Conclusions/Questions - Ce projet de créer une Organisation Mondiale des Institutions de Solidarité est-il concrètement réalisable ? (les ONG ont des philosophies, des méthodes, des actions, des cultures,…etc, très différentes).- Quel est le but de ce texte ? Cette utopie d’un monde sans pauvreté est déjà partagée par les ONG, les portes sont déjà enfoncées, qu’apporte de plus ce texte ?? J. Attali s’adresse ici à des ONG et ne leur apprend rien.à De plus, le texte est extrêmement simpliste, il aurait pu être écrit par (quasiment) n’importe qui. A qui parle-t-il réellement ? Que veut-il ? - Fédérer les ONG ne leur ferait-il pas plus de mal que de bien ? Les « mettre en cage » ne risque-t-il pas plutôt de nuire à leur action ?- L’idée de clivage entre politique-économique et ONG n’a pas de sens, c’est prendre le problème du mauvais côté.- La forme et la simplicité du texte le rendent dangereux.
|
|