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Le
modèle de résilience : Théories
et applications pratiques 1 Résilience et vulnérabilité Facteurs de risque et de protection Le modèle de la résilience est encore en construction. Arrivée de ce concept il y a dix ans. Introduction : Les psychopathologies sont le résultat de l'enfance blessée, de relations familiales carencées, d'événements de vie traumatiques. Les cliniciens ont tendance à essayer de comprendre les raisons de ces difficultés en termes de facteurs de risque et des vulnérabilités. Approche inspirée de la psychiatrie qui consiste à guérir. On s'intéresse aux symptômes qui montrent que ça va mal, à tout ce qui fait problème chez le sujet. Il manque la prise en compte des ressources, des moyens de défense déjà mise en place par le sujet. Les sujets confrontés à la diversité ont des réactions variées face à des phénomènes semblables ou communs : réponses adaptatives différentes. La vulnérabilité, c'est l’inadaptation. Malgré les traumatismes, les sujets présentent un certain niveau de développement. Un résilient peut-être : 1- une personne qui se trouve dans une situation traumatogène et qui n'est pas traumatisé 2- une personne qui se trouve dans une situation traumatogène, qui est traumatisée et qui poursuit néanmoins son développement, qui fait face. Contexte traumatogène : contexte dans lequel un sujet peut (pas obligatoirement) subir un traumatisme. Les individus qui ne développent pas de traumatisme dans ce type de contexte sont des résilients. Définition : la résilience est la capacité de sortir vainqueur d'une épreuve qui aurait pu être traumatique avec une force renouvelée. Elle implique l'adaptation face au danger, le développement normal en dépit des risques et le ressaisissement de soi après un événement traumatique. Vulnérabilité et facteurs de risque : La vulnérabilité est l'état de moindre résistance aux nuisances et aux agressions. Elle évoque la sensibilité, la faiblesse latente, patente, immédiate ou différée. Elle interroge la capacité de résistance à l'environnement contraignant. Vulnérabilité : de « vulnera » qui veut dire blesser. En sciences humaines, les vulnérables sont prédisposés à la maladie, à un dommage, à une issue négative. Cela revient à souligner la faiblesse des individus. Les prédispositions peuvent être génétiques, biologiques ou psychosociales. Chez l'enfant, la vulnérabilité se déclenche face à des facteurs de risque : événements stressants, situation personnelle instable qui augmente la probabilité pour le sujet de développer des troubles psychologiques ou comportementaux et qui compromet l'adaptation de l'enfant à son milieu. Anthony : il essaie de repérer des facteurs de risque pour mettre en place des modes de protection. Sur les enfants à risque, on observe une variabilité de la vulnérabilité. Métaphore des trois poupées
: une en verre, une en plastique, une en acier. Les trois poupées reçoivent un
coup de marteau. L'effet du choc sera différent en fonction de la constitution
du sujet et de sa vulnérabilité. Il
y a trois catégories de facteurs de risque : un facteur de risque est un événement
ou une condition organique ou environnementale qui augmente la probabilité pour
le sujet de développer des problèmes émotifs ou de comportement. 1-
facteur centré sur l'enfant 2-
facteur lié à la configuration familiale 3-
facteur lié au contexte socio-environnemental Carence
affective, précarité, conflit, guerre, accident, prématurité, gemelarité, mésentente
chronique, maladie chronique d'un parent, monoparentalité, jeunesse de la mère,
décès d'un proche... L'interaction
de ces éléments peut conduire au traumatisme. La
résilience est différente de l'instinct de survie et de l'oubli
post-traumatique. Les
facteurs de protection peuvent entrer dans la résilience. Cependant les
facteurs de protection peuvent être différents des facteurs de résilience. Les
facteurs de risque peuvent être de nature distale : qui n'agissent pas
directement sur le sujet (violence conjugale). Ils peuvent être également de
nature proximale : qui sont dans le cadre d'un impact direct sur l'enfant
(enfants maltraités). Un
même facteur peut à la fois être un facteur de protection et un facteur de
risque. Exemple
: la relation fusionnelle entre une mère et son enfant. L'enfant a besoin de sa
mère, elle est un facteur de protection. Cet amour peut se transformer en
facteur de risque s'il empêche le propre développement de l'enfant. Certaines
conjonctions de facteurs peuvent être de risque de protection. Autre
métaphore proposée : Michel
Manciaux, 1999 Si
on laisse tomber une poupée, elle se brisera plus ou moins facilement en
fonction de différents paramètres : -
la force du jet (négligence ou agression, contexte traumatique) -
la nature du sol : béton, sable, moquette... (Contexte de vie du sujet) -
le matériau dont elle est fabriquée : verre, porcelaine, chiffons... (Sujet
lui-même) La
résilience est un processus multifactoriel. Il y a une interaction entre l'événement,
l'environnement et le niveau de vulnérabilité. Est-ce un processus de protection ? Il
a un effet filtre des facteurs de protection interne et externe face aux événements
traumatogènes. Ils agissent comme un mécanisme médiateur de la résilience. Définitions de la résilience
: 1-
physique : évaluer la résistance des matériaux à des chocs élevés et leur
capacité à absorber l'énergie cinétique sans se rompre. 2-
informatique
: capacité d'un système à continuer de fonctionner en dépit d'anomalies liées
aux défauts de ces éléments constitutifs. 3-sciences
humaines : processus dynamique comprenant l'adaptation positive dans le cadre
d'une adversité significative. 4-psychologie : référence
à trois dimensions : -
le ressaisissement de soi après un traumatisme -
la construction et le développement normal en dépit des risques -
un rebond psychologique (forces mobilisables dans d'autres circonstances) ·
Emergence du concept : -
la communauté internationale :
- 1960 -1970 : travaux de Bowlby sur l'attachement
- travaux sur le stress et le coping (processus d'ajustement)
- 1980 :Werner, Rutter, Garmezy, Masten... -
la France : 1990, Boris Cyrulnik, Manciaux, Lemay (Canada), Tomkiewicz,
Vanistendael (Belgique). ·Approche
pluridisciplinaire : psychologie, sociologie, médecine, éthologie (étude du
comportement animal) ·
Facteurs de risque et différence face au stress et au traumatisme ·
Observations cliniques ·
Psychologie de la santé et processus de protection |
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